Un pays où l’alimentation est un patrimoine
La cuisine marocaine n’est pas seulement nourricière : elle est identitaire. Elle raconte les régions, les saisons, les familles, les fêtes, les transmissions entre générations. Mais aujourd’hui, beaucoup de ces habitudes parfois ancrées depuis des décennies sont en train de bouger.
Non pas par choix, mais par adaptation. L’inflation alimentaire a mis les ménages face à une équation simple : comment continuer à bien manger, avec moins ?
Non pas par choix, mais par adaptation. L’inflation alimentaire a mis les ménages face à une équation simple : comment continuer à bien manger, avec moins ?
Le retour du “fait-maison” : un geste économique… et affectif
C’est sans doute l’un des effets les plus marquants. Les familles qui avaient pris l’habitude : d’acheter du pain au jour le jour, de commander une pizza ou un sandwich par facilité, d’opter pour des plats préparés, d’acheter des gâteaux “boulangerie” pour les enfants, …reviennent progressivement à la cuisine maison. Pourquoi ? Parce que faire son pain, ses msemen, ses harcha coûte moins cher. Parce que préparer une pizza maison revient à 30% du prix d’une livraison.
Parce que cuisiner un grand plat permet d’en manger deux fois. Parce que les goûters préparés à la maison coûtent moins que les biscuits industriels. Mais le fait-maison n’est pas seulement une nécessité : il devient aussi un refuge, un retour à des gestes familiaux, une manière de défendre la qualité et la convivialité face à la hausse des prix.
L’odeur du pain chaud dans la maison redevient un symbole de stabilité.
Parce que cuisiner un grand plat permet d’en manger deux fois. Parce que les goûters préparés à la maison coûtent moins que les biscuits industriels. Mais le fait-maison n’est pas seulement une nécessité : il devient aussi un refuge, un retour à des gestes familiaux, une manière de défendre la qualité et la convivialité face à la hausse des prix.
L’odeur du pain chaud dans la maison redevient un symbole de stabilité.
Les protéines animales : un luxe de plus en plus occasionnel
C’est l’un des changements les plus sensibles car il touche au cœur du modèle alimentaire marocain, très centré sur : la viande (surtout à l’occasion des fêtes), le poulet, le poisson, les produits laitiers.
Viande rouge : un produit d’événements.
La viande rouge devient souvent “un repas d’invités”, ou un plat du dimanche. Le tajine de viande, le couscous à la viande ou la mrouziya ne sont plus systématiques.
Le poulet : la référence stable.
Moins cher que la viande, il reste présent, mais consommé différemment : désossé pour en faire plusieurs plats, transformé en rillettes maison, utilisé pour les sandwichs de la semaine.
Poisson : plus rare.
Le poisson, déjà variable dans son prix selon les ports, devient un produit acheté en petites quantités, ou remplacé par des sardines; beaucoup plus abordables.
Œufs et légumineuses : les nouveaux piliers.
On voit un retour massif de : lentilles, pois chiches, haricots blancs, haricots rouges, œufs, qui permettent de maintenir un bon apport en protéines… sans exploser le budget.
Le repas traditionnel marocain du soir souvent un bol de harira, de lentilles ou de légumes retrouve une importance stratégique.
Viande rouge : un produit d’événements.
La viande rouge devient souvent “un repas d’invités”, ou un plat du dimanche. Le tajine de viande, le couscous à la viande ou la mrouziya ne sont plus systématiques.
Le poulet : la référence stable.
Moins cher que la viande, il reste présent, mais consommé différemment : désossé pour en faire plusieurs plats, transformé en rillettes maison, utilisé pour les sandwichs de la semaine.
Poisson : plus rare.
Le poisson, déjà variable dans son prix selon les ports, devient un produit acheté en petites quantités, ou remplacé par des sardines; beaucoup plus abordables.
Œufs et légumineuses : les nouveaux piliers.
On voit un retour massif de : lentilles, pois chiches, haricots blancs, haricots rouges, œufs, qui permettent de maintenir un bon apport en protéines… sans exploser le budget.
Le repas traditionnel marocain du soir souvent un bol de harira, de lentilles ou de légumes retrouve une importance stratégique.
Les supermarchés et les souks : deux terrains de bataille économique
L’inflation a également changé où les Marocains achètent leur nourriture. Le supermarché : la chasse aux promotions Les familles adoptent désormais des stratégies : acheter en fin de journée (promotions), comparer les marques, passer du brand “premium” au brand économique, acheter en gros (farine, sucre, huile, pâtes), éviter les achats impulsifs.
La fidélité aux marques s’efface au profit de la fidélité aux prix. Le souk : le retour du marché du quartier Les souks, longtemps considérés comme “moins pratiques”, reprennent du terrain : légumes plus frais et plus abordables, produits locaux, possibilité de négocier, achats en petites quantités.
Dans les grandes villes, le marchand du coin devient un allié économique. Le lien humain reprend de la force parce que le prix final dépend parfois… d’un simple sourire.
La fidélité aux marques s’efface au profit de la fidélité aux prix. Le souk : le retour du marché du quartier Les souks, longtemps considérés comme “moins pratiques”, reprennent du terrain : légumes plus frais et plus abordables, produits locaux, possibilité de négocier, achats en petites quantités.
Dans les grandes villes, le marchand du coin devient un allié économique. Le lien humain reprend de la force parce que le prix final dépend parfois… d’un simple sourire.
Nouvelles stratégies familiales : l’intelligence du quotidien
Les familles marocaines redécouvrent le génie de leurs grands-mères : cuisiner malin, sans gaspiller.
1. Les plats anti-gaspi : une tendance devenue nécessité On réutilise : le pain rassis (dans les panades ou les gratins), les légumes abîmés (dans les soupes), les restes du couscous (en boulette ou en soupe “m’rouzia fakia”), le reste de poulet (en briouates ou en salade). Rien ne se perd, tout se transforme.
2. Les menus hebdomadaires : une nouveauté marocaine Beaucoup de foyers planifient leurs repas pour : éviter les achats inutiles, réduire les dépenses, cuisiner plus intelligemment. Ce qui paraissait “occidental” devient un réflexe local.
3. L’achat au détail : on achète une tomate, deux pommes de terre, un petit morceau de viande, quatre œufs. Le Maroc s’adapte, plat après plat, au gramme près.
1. Les plats anti-gaspi : une tendance devenue nécessité On réutilise : le pain rassis (dans les panades ou les gratins), les légumes abîmés (dans les soupes), les restes du couscous (en boulette ou en soupe “m’rouzia fakia”), le reste de poulet (en briouates ou en salade). Rien ne se perd, tout se transforme.
2. Les menus hebdomadaires : une nouveauté marocaine Beaucoup de foyers planifient leurs repas pour : éviter les achats inutiles, réduire les dépenses, cuisiner plus intelligemment. Ce qui paraissait “occidental” devient un réflexe local.
3. L’achat au détail : on achète une tomate, deux pommes de terre, un petit morceau de viande, quatre œufs. Le Maroc s’adapte, plat après plat, au gramme près.
La montée d’une nouvelle conscience écologique (sans le vouloir)
L’un des effets inattendus de l’inflation alimentaire… c’est qu’elle pousse les consommateurs à adopter des réflexes plus écologiques.
-Moins de gaspillage.
-Plus de cuisine maison.
-Moins de produits emballés.
-Plus de produits locaux.
-Moins de surconsommation.
-Davantage d’achats raisonnés.
Ce n’est pas un engagement militant : c’est une conséquence naturelle de la réalité économique. Mais les résultats sont là : le Maroc consomme moins, et consomme plus juste.
-Moins de gaspillage.
-Plus de cuisine maison.
-Moins de produits emballés.
-Plus de produits locaux.
-Moins de surconsommation.
-Davantage d’achats raisonnés.
Ce n’est pas un engagement militant : c’est une conséquence naturelle de la réalité économique. Mais les résultats sont là : le Maroc consomme moins, et consomme plus juste.
Le rôle central des femmes : stratèges et gardiennes de l’équilibre
Dans beaucoup de foyers, ce sont les femmes qui : établissent les menus, comparent les prix, optimisent les quantités, innovent en cuisine, trouvent des alternatives abordables, maintiennent la qualité malgré le budget restreint. Elles deviennent, en silence, les architectes de la résilience alimentaire du pays.
Une transformation profonde… mais révélatrice
L’inflation alimentaire n’a pas seulement modifié ce que les Marocains mangent. Elle a transformé : leurs habitudes, leurs priorités, leur façon de cuisiner, leur rapport aux produits locaux, leur créativité en cuisine, leur manière d’organiser la semaine.
Et à travers ces changements, c’est une vérité qui apparaît clairement : L’assiette marocaine est en train d’évoluer. Elle devient plus intelligente, plus optimisée, plus consciente. Moins dans l’abondance, davantage dans le sens. Ce que les Marocains perdent en quantité, ils le gagnent parfois en inventivité, en solidarité, en astuce, en retour aux fondamentaux.
Et à travers ces changements, c’est une vérité qui apparaît clairement : L’assiette marocaine est en train d’évoluer. Elle devient plus intelligente, plus optimisée, plus consciente. Moins dans l’abondance, davantage dans le sens. Ce que les Marocains perdent en quantité, ils le gagnent parfois en inventivité, en solidarité, en astuce, en retour aux fondamentaux.












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