Par Adnane Benchakroun
La tentation du contrôle total est forte. Elle rassure. Elle donne l’illusion de la maîtrise, la possibilité de trancher, de durer, de marquer l’histoire à son nom. Mais elle a un prix : l’isolement, la sclérose, la perte d’attractivité. Un parti qui ne se renouvelle pas, qui ne respire que par la volonté de son chef, finit par devenir un mausolée vivant. Un club de fidèles. Une chapelle.
À l’inverse, ouvrir le jeu, partager le pouvoir, déléguer, accueillir des forces nouvelles, c’est s’exposer à la contestation, au changement de cap, à l’érosion de son autorité. Mais c’est aussi l’assurance de l’avenir, l’enracinement dans la société, la capacité de faire évoluer un mouvement pour qu’il survive à ses fondateurs.
Le choix est donc existentiel : veux-tu régner seul sur un désert ou peser collectivement sur le cours de l’histoire ?
Beaucoup de chefs politiques préfèrent encore la première option. Ils rationalisent cela par des discours sur la fidélité, la pureté idéologique ou la discipline. Mais la vérité est souvent plus nue : ils ont peur. Peur de devenir minoritaires chez eux. Peur de l’oubli. Peur de mourir politiquement avant de mourir biologiquement. Alors ils verrouillent tout, jusqu’à l’asphyxie.
Et à la fin, comme un dernier soupir d’orgueil, ils murmurent ce cri d’impuissance camouflé en prophétie :
« Après moi, le déluge. »
Mais c’est faux. Après toi, le renouveau… si tu ne l’as pas empêché.
Les partis vieillissent mal quand leurs chefs refusent de vieillir avec eux.
Et parfois, ils ne meurent pas de leurs idées, mais de leur peur du partage.












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