Le plan Trump esquisse ce que pourrait être l'avenir de Gaza, à court et moyen terme.
En contrepartie de ce désarmement du Hamas, une amnistie générale de ses membres (point 6). De son côté, Israël s'engage à un retrait progressif de ses troupes et renonce expressément à annexer ou à occuper la zone (point 16). Le deuxième volet est humanitaire : libération de l'ensemble des otages retenus par Hamas (point 4), libération subséquente par Israël de détenus palestiniens (point 5), reprise immédiate de l'aide notamment humanitaire à la population de Gaza (point 7). Enfin, le volet politique marqué par la prééminence des États-Unis plutôt que des Nations Unies: présence internationale à caractère militaire et civil.
Militaire avec le déploiement d'une force multinationale de stabilisation chargée d'assurer la sécurité dans la région et à ses frontières (points 14 à 16). Civile aussi avec la constitution d'un comité " technocratique et apolitique" composé de "Palestiniens qualifiés et d'experts internationaux (point 9), agissant sous la supervision d'un "Conseil de la paix " présidé par... Donald Trump et réunissant diverses personnalités politiques internationales. Le Hamas et l'Autorité palestinienne sont, quant à eux, écartés de l'administration de Gaza (point 13).
Une administration plus étrangère que véritablement internationale en l'absence de mandat onusien.
Une solution transitoire
Cela dit, même s'il est envisagé comme la première pierre d'un édifice de paix à construire, le plan soulève de fortes inquiétudes, tant pour ce qui est de son contenu que de ses silences. En premier lieu, il demeure plus qu'équivoque quant à la solution à deux États, récusant toute existence actuelle de l'État palestinien, et ce en dépit de la vaste reconnaissance dont il bénéficie désormais à l'international (157 des 193 États membres de l'ONU). Il appelle seulement l'Autorité palestinienne à un processus de réformes pouvant à terme ouvrir la voie à une éventuelle création d'un État palestinien.
Absence de la Cisjordanie
En dernier lieu, le plan passe sous silence des questions essentielles : celles de la justice transactionnelle et des responsabilités israéliennes. Les membres du Hamas bénéficient d'une amnistie (point 6) mais le document n'envisage pas le sort des dirigeants et des soldats israéliens, en dépit de l'existence actuelle de poursuites devant la Cour pénale de justice (CPI).
Une déclaration de principes
Au fond, le plan américain demeure marqué par la généralité de ses termes et par le caractère très partiel de son contenu. Il constitue une déclaration de principes. Et l'acceptation de ses principaux éléments par le Hamas n'est donc que le début d'un long processus. Dans un premier temps, il devra en effet aboutir à la conclusion d'un ou plusieurs accords formalisant les droits et obligations des parties prenantes.
Il faudra ensuite travailler à la mise en œuvre effective de ces accords, à la fois par les belligérants et par les États chargés de contribuer à l'administration de Gaza et à la force internationale de stabilisation.
PAR MUSTAPHA SEHIMI/QUID.MA












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