Une revalorisation confirmée par décret
Ce jeudi, à Rabat, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n° 2.25.983 fixant les nouveaux montants du salaire minimum légal dans les secteurs agricole et non agricole. Concrètement, à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) s’élèvera à 17,92 dirhams par heure de travail dans les activités non agricoles. Dans le secteur agricole, le Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG) passera à 97,44 dirhams par journée de travail à compter du 1ᵉʳ avril 2026.
Ce nouvel ajustement de 5 % s’inscrit dans la mise en œuvre de la seconde tranche de revalorisations prévues dans le cadre de l’accord social tripartite signé le 29 avril 2024 entre le gouvernement, les organisations syndicales représentatives et les organisations patronales dont la CGEM et la Comader.
Un impact concret sur le salaire des travailleurs
Pour rappel, depuis 2021, le salaire minimum légal n’a cessé d’être révisé à la hausse. En 2021, le SMIG était fixé à 14,81 DH/heure et le SMAG à 76,70 DH/jour. Les accords sociaux successifs ont conduit à des augmentations progressives :
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2022-2023 : revalorisations de 10 % (non agricole) et 15 % (agricole) appliquées en deux étapes.
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2025 : hausse de 5 % pour les deux secteurs, portée à 17,10 DH/heure pour le SMIG et 93 DH/jour pour le SMAG, effective respectivement depuis janvier et avril 2025.
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2026 : la nouvelle augmentation de 5 % porte le SMIG à 17,92 DH/heure et le SMAG à 97,44 DH/jour.
Sur l’ensemble de 2021-2026, la progression cumulée atteint +20 % pour le SMIG et +25 % pour le SMAG. Rapportées à un salaire mensuel brut, ces hausses représentent un gain estimé à 594,01 DH pour les non agricoles et 539,24 DH pour les agricoles.
Dialogue social, pouvoir d’achat et compétitivité
Cette dynamique ascendante est saluée par bon nombre de syndicats, qui y voient un pas concret vers l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés du secteur privé, souvent confrontés à la hausse du coût de la vie. D’autres acteurs sociaux soulignent toutefois que l’effort doit être constant pour ne pas laisser le revenu minimum se déconnecter des réalités économiques.
Du côté des organisations patronales, l’appel est plus nuancé : la nécessité d’accompagner ces revalorisations par des mesures soutenant la productivité et la compétitivité des entreprises, en particulier les petites et moyennes structures, revient régulièrement dans les discussions sectorielles.
Au terme de ce nouveau décret, qui franchit une étape supplémentaire dans la revalorisation du salaire minimum légal, le Maroc confirme sa volonté de poursuivre un chemin progressif et concerté vers de meilleures conditions de travail et une justice sociale renforcée, tout en invitant l’ensemble des acteurs économiques à co-construire des solutions durables.












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