Les Grandes Écoles françaises ont longtemps incarné un idéal :
Sélection exigeante, formation au leadership, ouverture sur le monde et insertion rapide dans l’emploi. Leur force réside dans leur ancrage économique et leur capacité à former des profils à la fois compétents et adaptables. Cependant, derrière cette réussite se dessine une tension structurelle :
Comment maintenir un modèle élitiste dans un monde devenu fluide, interconnecté et technologique ?
La promesse d’un emploi sûr après le diplôme se fragilise, non parce que les écoles auraient perdu en qualité, mais parce que la nature même du travail change. À l’ère de l’intelligence artificielle, qui a permis de prendre conscience que le paradigme numérique (Bennani, 1998) remet en cause les croyances, les pratiques et redéfinit les savoirs, les institutions d’excellence doivent repenser leur rôle. Elles ne sont plus des sanctuaires de la connaissance, mais des plateformes d’expérimentation, d’innovation et de co-construction.
La question n’est plus que transmettre, mais comment apprendre dans un monde où le savoir circule, se transforme et s’actualise en continu.
Comment maintenir un modèle élitiste dans un monde devenu fluide, interconnecté et technologique ?
La promesse d’un emploi sûr après le diplôme se fragilise, non parce que les écoles auraient perdu en qualité, mais parce que la nature même du travail change. À l’ère de l’intelligence artificielle, qui a permis de prendre conscience que le paradigme numérique (Bennani, 1998) remet en cause les croyances, les pratiques et redéfinit les savoirs, les institutions d’excellence doivent repenser leur rôle. Elles ne sont plus des sanctuaires de la connaissance, mais des plateformes d’expérimentation, d’innovation et de co-construction.
La question n’est plus que transmettre, mais comment apprendre dans un monde où le savoir circule, se transforme et s’actualise en continu.
À la fin des années 1990, au moment où la bulle Internet annonçait une mutation sans précédent, j’ai participé en France au lancement d’un programme pionnier associant technologies de l’information et management. Son objectif était clair :
Rapprocher la formation académique des réalités économiques et préparer une génération capable de naviguer entre technologie, stratégie et innovation. Ce choix s’est révélé juste. Vingt-cinq ans plus tard, il montre combien la formation doit rester en lien direct avec les transformations du monde du travail.
Aujourd’hui, à l’ère de l’intelligence artificielle, nous revivons une dynamique similaire. La bulle IA qui nous attend prochainement porte les mêmes illusions que celle de l’Internet : un enthousiasme démesuré, une prolifération de formations, et la croyance qu’il suffirait d’ajouter des modules d’IA pour garantir l’emploi.
Mais l’IA n’est pas un simple ensemble d’outils : c’est une matrice de transformation économique, cognitive et culturelle. Elle impose de repenser la pédagogie, le rapport au savoir et le rôle même de l’école dans la société. C’est pourquoi je défends aujourd’hui le modèle de l’école dans l’entreprise. Il ne s’agit plus de former d’abord et d’employer ensuite, mais de co-former en situation réelle, de faire de l’entreprise un espace d’apprentissage continu où théorie et pratique s’entrelacent.
Cette approche, fondée sur la collaboration, l’alternance et la recherche-action, me semble essentielle pour que l’éducation conserve son sens et sa pertinence à l’ère de l’IA.
Aujourd’hui, à l’ère de l’intelligence artificielle, nous revivons une dynamique similaire. La bulle IA qui nous attend prochainement porte les mêmes illusions que celle de l’Internet : un enthousiasme démesuré, une prolifération de formations, et la croyance qu’il suffirait d’ajouter des modules d’IA pour garantir l’emploi.
Mais l’IA n’est pas un simple ensemble d’outils : c’est une matrice de transformation économique, cognitive et culturelle. Elle impose de repenser la pédagogie, le rapport au savoir et le rôle même de l’école dans la société. C’est pourquoi je défends aujourd’hui le modèle de l’école dans l’entreprise. Il ne s’agit plus de former d’abord et d’employer ensuite, mais de co-former en situation réelle, de faire de l’entreprise un espace d’apprentissage continu où théorie et pratique s’entrelacent.
Cette approche, fondée sur la collaboration, l’alternance et la recherche-action, me semble essentielle pour que l’éducation conserve son sens et sa pertinence à l’ère de l’IA.
Les Grandes Écoles françaises ont su moderniser leurs cursus :
Ouverture sociale, internationalisation, hybridation des compétences. Mais à l’ère de l’intelligence artificielle, il ne s’agit plus d’ajouter des cours de code ou de data science : il faut refonder la pédagogie autour de la pensée systémique. Former à l’IA, c’est former à la complexité :
Comprendre les interconnexions entre technologie, économie, éthique, culture et humanité. C’est développer la capacité à relier plutôt qu’à découper, à interpréter plutôt qu’à simplement appliquer. Le paradigme numérique, que j’ai conceptualisé dès 1998, annonçait cette bascule : la connaissance n’est plus un stock figé, mais un flux vivant, produit par l’interaction entre les acteurs, les contextes et les technologies.
Les écoles doivent devenir des écosystèmes apprenants, où s’articulent humanisme, innovation et responsabilité. Elles doivent produire non seulement des experts, mais des architectes du sens, capables de concevoir, relier et orienter les savoirs vers le bien commun.
Comprendre les interconnexions entre technologie, économie, éthique, culture et humanité. C’est développer la capacité à relier plutôt qu’à découper, à interpréter plutôt qu’à simplement appliquer. Le paradigme numérique, que j’ai conceptualisé dès 1998, annonçait cette bascule : la connaissance n’est plus un stock figé, mais un flux vivant, produit par l’interaction entre les acteurs, les contextes et les technologies.
Les écoles doivent devenir des écosystèmes apprenants, où s’articulent humanisme, innovation et responsabilité. Elles doivent produire non seulement des experts, mais des architectes du sens, capables de concevoir, relier et orienter les savoirs vers le bien commun.
En France, les grandes écoles ont une responsabilité historique :
Préserver leur excellence tout en s’ouvrant aux nouveaux enjeux cognitifs et sociétaux. Au Maroc, la stratégie Maroc Digital et IA 2030 traduit la même ambition d’articuler souveraineté numérique et inclusion. Les deux pays partagent un défi commun : réinventer la formation en la reconnectant à la production de valeur réelle. L’approche de l’école dans l’entreprise, fondée sur la co-création, la recherche appliquée et l’alternance intelligente, peut devenir le levier d’une véritable émancipation cognitive et économique.
La bulle IA qui nous attend prochainement ne sera pas financière, mais cognitive. Elle mettra à nu la fragilité d’un système éducatif trop centré sur la certification et pas assez sur la compréhension. Face à cette dérive, les Grandes Écoles françaises comme toutes les institutions d’enseignement supérieur doivent redevenir des laboratoires de pensée vivante, où l’intelligence humaine dialogue avec la machine sans jamais s’y soumettre.
À l’ère de l’intelligence artificielle, la mission de l’école n’est plus de produire des élites formatées, mais des consciences lucides, capables d’agir dans un monde complexe et incertain.
La bulle IA, si elle éclate, doit devenir une chance : celle de replacer la connaissance, la créativité et la pensée critique au centre du projet éducatif.
Par Dr Az-Eddine Bennani
La bulle IA qui nous attend prochainement ne sera pas financière, mais cognitive. Elle mettra à nu la fragilité d’un système éducatif trop centré sur la certification et pas assez sur la compréhension. Face à cette dérive, les Grandes Écoles françaises comme toutes les institutions d’enseignement supérieur doivent redevenir des laboratoires de pensée vivante, où l’intelligence humaine dialogue avec la machine sans jamais s’y soumettre.
À l’ère de l’intelligence artificielle, la mission de l’école n’est plus de produire des élites formatées, mais des consciences lucides, capables d’agir dans un monde complexe et incertain.
La bulle IA, si elle éclate, doit devenir une chance : celle de replacer la connaissance, la créativité et la pensée critique au centre du projet éducatif.
Par Dr Az-Eddine Bennani












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