Le secteur du jeu vidéo se trouve à un moment charnière avec l'émergence des intelligences artificielles.
 
Cette avancée ouvre de nouvelles perspectives en matière de créativité et d'immersion, mais elle soulève également d'importants défis concernant l'emploi et la propriété intellectuelle.
 
Ces enjeux sont au cœur des discussions lors du salon professionnel Gamescom à Cologne, qui réunit plusieurs centaines de milliers de participants de jeudi à dimanche.
 
Les technologies telles que les chatbots réactifs, la génération automatisée d'images, de code ou même de scénarios sont de plus en plus adoptées dans le domaine du jeu vidéo grâce à l'utilisation de réseaux neuronaux artificiels favorisant l'apprentissage.
 
Julien Millet, fondateur du studio United Bits Game et spécialiste en intelligence artificielle, souligne que l'IA représente véritablement un tournant pour l'industrie du jeu vidéo. Il participe au Pavillon Français du Gamescom.
 
Un exemple marquant est celui d'ACE, un programme développé par la société américaine Nvidia. ACE permet aux développeurs de jeux de "déployer des personnages intelligents" qui peuvent interagir avec les joueurs de manière bien plus poussée que les simples dialogues automatiques.
 
Cette technologie permet aux joueurs d'engager des conversations avec les personnages du jeu, établissant ainsi une immersion plus profonde et réaliste.

De nombreuses autres entreprises du secteur travaillent sur des solutions similaires pour rendre les jeux plus immersifs.

L'utilisation de l'IA apporte une dose d'imprévisibilité qui rehausse le réalisme des jeux, comme le mentionne Sarah Brin de Kythera AI, une société spécialisée dans les mouvements des personnages virtuels.
 
Le salon Gamescom voit se croiser des professionnels et des amateurs, parfois déguisés en leurs personnages préférés, dans d'immenses halls où chaque studio de jeu vidéo présente ses nouveautés.
 
Un exemple est le jeu "Club Koala" du studio Kunlun Group, qui propose une interaction avec des personnages animés par l'IA, offrant ainsi une expérience plus immersive aux joueurs.
 
L'utilisation de l'IA ne se limite pas seulement à l'interaction avec les joueurs. Elle commence à jouer un rôle de plus en plus important dans le processus de création des jeux.

Des entreprises comme Ivy Juice Game utilisent l'IA pour générer des éléments de narration et du code, enrichissant ainsi l'histoire du jeu. Cependant, cette évolution technologique soulève des questions sur l'avenir de certains métiers au sein des studios de jeu vidéo.
 
Par exemple, les "concept artist", dont la fonction était de donner vie visuellement aux idées des concepteurs, pourraient être menacés par la génération automatique d'images.
 
Un autre défi majeur concerne la propriété intellectuelle. Les intelligences artificielles s'entraînent sur des données préexistantes, qui peuvent parfois être protégées par des droits d'auteur. Le statut juridique des œuvres créées par des IA n'est pas encore clairement défini.
 
Certaines entreprises, comme Kythera AI, choisissent de ne pas utiliser des bases de données ouvertes pour entraîner leurs modèles, afin d'éviter des problèmes de droits d'auteur.
 
Des artistes aux États-Unis ont porté plainte collectivement contre des modèles d'IA qui ont été formés à partir de milliards d'images collectées sur internet, soulevant ainsi des questions juridiques complexes.

L'odj avec SNRTnews