Selon le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, la montée record du taux de chômage au cours du premier trimestre 2023 est due à plusieurs facteurs, dont la situation structurelle du marché de l’emploi. Cette situation est aggravée par les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19, les années successives de sécheresse et une politique de l’emploi qui a encouragé les personnes à la recherche d’un emploi à entrer sur le marché du travail. M. Lahlimi estime que la hausse du taux de chômage à 12,9% était prévisible.

Il souligne également que la perte nette de 280 000 emplois au cours de l’année écoulée n’a pas été compensée par la création d’emplois, mais plutôt par le passage à l’inactivité de certaines personnes découragées par la recherche d’emploi, en particulier chez les jeunes et dans les emplois non rémunérés, majoritairement occupés par les femmes. Près de 90% des pertes d’emplois ont été enregistrées dans les emplois non rémunérés, principalement dans l’agriculture.

M. Lahlimi explique que le secteur des services a également subi des pertes importantes en raison de la baisse d’activité du commerce, du transport et de la restauration. Toutefois, il y a eu des créations d’emplois dans les secteurs financiers, les assurances, les services administratifs, la santé, l’enseignement et l’action sociale, ainsi que dans les activités des associations. Les secteurs du BTP et de l’industrie ont créé environ 36 000 emplois. Cependant, le nombre de personnes au chômage a augmenté de 83 000 pour atteindre plus de 1,5 million de chômeurs.

Le Haut-Commissaire au Plan ajoute que le taux de chômage aurait pu atteindre 15% à fin mars si les personnes qui sont passées de l’activité à l’inactivité étaient restées à la recherche d’un emploi.

En outre, il note que l’effet du Ramadan a également contribué à la montée du taux de chômage à fin mars, car certains artisans n’ont pas travaillé pendant ce mois.

M. Lahlimi estime que ces effets vont probablement disparaître en partie le trimestre prochain, mais que le chômage restera élevé tant que les facteurs structurels qui le soutiennent ne seront pas résolus.

MAP