Par Mustapha SEHIMI
Dans cette ligne-là, il avait fait référence à leur représentation au sein des institutions élues, notamment le Parlement. La Constitution de 2011 avait ainsi consacré des avancées à ce sujet : l'article 16 précise ainsi que " Le Royaume du Maroc œuvre à la protection des droits et des intérêts légitimes des citoyennes et des citoyens résidant à l'étranger"; et l'article 17 ajoute que les MRE" jouissent des droits de pleine citoyenneté, y compris le droit d'être électeurs et éligibles. Ils peuvent se porter candidats aux élections au niveau des listes et des circonscriptions électorales locales, régionales et nationales. La loi fixe les critères d'éligibilité et d'incompatibilité. Elle détermine de même les conditions et les modalités de l'exercice collectif du droit de voté et de candidature à partir des pays de résidence".
Reconsidérer le modèle de gouvernance
Dans son discours du 20 août 2022, le Souverain avait fait une évaluation critique des politiques publiques en signalant leurs insuffisances tout en faisant cette recommandation :"... Il est grand temps moderniser et de mettre à niveau le cadre institutionnel afférent à cette catégorie de citoyens que Nous chérissons. Il importe aussi de reconsidérer le modèle de gouvernance des institutions existantes, afin d'en rehausser l'efficience et la complémentarité." Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch réunit dix jours après la commission interministérielle - instituée en février 2015 - qu'il préside en créant des commissions sectorielles dites thématiques".
Celles-ci se réunissent le 1 er juin 2023 pour présenter et discuter des bilans de leurs travaux (promotion des investissements des MRE, mobilisation des compétences, amélioration des service et prestations administratives, renforcement du sentiment identitaire, promotion de la culture et des référentiels pédagogiques et religieux, réhabilitation et modernisation du cadre institutionnel).
Le 6 novembre 2024, le Roi revient de nouveau sur l'ensemble de cette problématique en soulignant que les MRE se distinguent à l'étranger par leur "patriotisme" dans "la mobilisation permanente" de l'intégrité territoriale. Et d'ajouter qu'il a "décidé d'opérer une nouvelle transformation dans le mode de gestion des affaires de la communauté marocaine à l'étranger". Les institutions en cause ( CCME et Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger") seront mises à plat pour "reconsidérer (leur) modèle de gouvernance... afin d'en rehausser l'efficience et la complémentarité".
Rien de bien nouveau
Cela dit, quoi de neuf sous le ciel ? Rien de bien nouveau. Le CCME continue à se gérer alors que tant de dysfonctionnements pèsent sur lui. Quant à la Fondation, elle doit également être restructurée dans le cadre d'une gouvernance plus opératoire.
Abdelkrim Beliguendouz nous livre une analyse des politiques mises en œuvre. Il appelle à un projet de refonde appuyé par des propositions concrètes. Un plaidoyer adossé à un tableau clinique de la situation des MRE. Question de pleine citoyenneté. Et de dignité. Au plan de leur représentation institutionnelle, il faudra bien s'atteler à une réforme leur permettant d'avoir une place au Parlement.
L'expérience de la législature de 1984 n'a été probante: tant s'en faut. Il reste à la reprendre en se basant notamment sur des expériences comparatives. Si l'Espagne n'a pas institué un quota dans les Cortès, tel n'est pas le cas d'autres pays: en Italie (12), France ( 2), Tunisie (10), Égypte (intégration dans les listes bloquées avec d'autres groupes) et même en... Algérie (8). Nos partis entretiennent volontiers un discours" réformateur" dans ce domaine. Mais quand ils dirigent l'exécutif ou qu'ils y participent, ils regardent ailleurs...












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