Ce que l’on sait réellement : l’ACMI a posé les bases, mais rien n’est encore opérationnel
Depuis son lancement à Charm el-Cheikh en 2022, l’ACMI a fixé trois objectifs concrets :
- Augmenter considérablement la production de crédits carbone africains,
- garantir des standards de qualité élevés,
- mobiliser 6 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030.
En 2024–2025, plusieurs pays ont rejoint l’initiative (Kenya, Nigeria, Malawi, Gabon, Maroc…).
Mais la réalité est plus nuancée :
Le volume africain de crédits carbone reste encore faible (environ 2–3 % du marché global);
- les méthodologies sont hétérogènes d’un pays à l’autre l’absence d’un cadre continental unifié limite l’attractivité pour les investisseurs la fiabilité de certains projets.
- REDD+ a été remise en cause, ce qui pousse à renforcer les standards.
L’accord continental prévu pour 2026 répond précisément à ces faiblesses structurelles.
- Augmenter considérablement la production de crédits carbone africains,
- garantir des standards de qualité élevés,
- mobiliser 6 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030.
En 2024–2025, plusieurs pays ont rejoint l’initiative (Kenya, Nigeria, Malawi, Gabon, Maroc…).
Mais la réalité est plus nuancée :
Le volume africain de crédits carbone reste encore faible (environ 2–3 % du marché global);
- les méthodologies sont hétérogènes d’un pays à l’autre l’absence d’un cadre continental unifié limite l’attractivité pour les investisseurs la fiabilité de certains projets.
- REDD+ a été remise en cause, ce qui pousse à renforcer les standards.
L’accord continental prévu pour 2026 répond précisément à ces faiblesses structurelles.
En quoi consistera l’accord continental ?
Contrairement à certaines interprétations médiatiques, il ne s’agit pas d’une “bourse du carbone africaine” prête à l’emploi. Ce que l’on sait avec certitude, c’est que le texte en préparation au sein de l’Union Africaine vise à créer :
1. Un cadre réglementaire commun pour harmoniser les méthodologies. Limiter le “carbon shopping” entre pays et garantir un minimum de transparence.
2. Un registre continental numérique interopérable avec les registres nationaux destiné à tracer les crédits et éviter la double comptabilisation.
3. Des mécanismes d’échange bilatéraux et régionaux, pas forcément une seule “bourse”. L’Afrique devrait plutôt adopter un modèle décentralisé mais harmonisé, proche de ce que prépare l’ASEAN.
4. Une gouvernance continentale avec un rôle clé pour la BAD, la CEA et potentiellement l’ACMI en organe technique. Ces éléments sont confirmés par les communications officielles de l’UA, de la BAD et des travaux préliminaires de 2024–2025.
1. Un cadre réglementaire commun pour harmoniser les méthodologies. Limiter le “carbon shopping” entre pays et garantir un minimum de transparence.
2. Un registre continental numérique interopérable avec les registres nationaux destiné à tracer les crédits et éviter la double comptabilisation.
3. Des mécanismes d’échange bilatéraux et régionaux, pas forcément une seule “bourse”. L’Afrique devrait plutôt adopter un modèle décentralisé mais harmonisé, proche de ce que prépare l’ASEAN.
4. Une gouvernance continentale avec un rôle clé pour la BAD, la CEA et potentiellement l’ACMI en organe technique. Ces éléments sont confirmés par les communications officielles de l’UA, de la BAD et des travaux préliminaires de 2024–2025.
Le Maroc dans ce futur marché : une position stratégique, mais encore discrète
Le Maroc fait partie des pays les plus avancés en capacités réelles de production de crédits carbone grâce à :
1) L’énergie propre et les infrastructures (MASEN, Noor, éolien). Les projets solaires et éoliens permettent potentiellement d’alimenter un futur marché carbone de manière crédible, avec des méthodologies reconnues.
2) L’industrie décarbonée en transformation (OCP en tête). Le groupe OCP a engagé un plan de neutralité carbone 2040 entièrement public. C’est un atout majeur : les grands industriels crédibilisent un marché carbone national, condition indispensable pour participer à un marché continental.
3) Les solutions fondées sur la nature. Le potentiel existe (reboisement, restauration des sols, oasis, PAM), mais ce sont des projets longs, coûteux et soumis à des méthodologies strictes.
4) Un cadre réglementaire en construction. Le Maroc travaille depuis 2023 à structurer : un registre national, un cadre MRV (Mesure, Reporting, Vérification), et un système d’incitation pour les projets privés. C’est encore discret, mais réel.
1) L’énergie propre et les infrastructures (MASEN, Noor, éolien). Les projets solaires et éoliens permettent potentiellement d’alimenter un futur marché carbone de manière crédible, avec des méthodologies reconnues.
2) L’industrie décarbonée en transformation (OCP en tête). Le groupe OCP a engagé un plan de neutralité carbone 2040 entièrement public. C’est un atout majeur : les grands industriels crédibilisent un marché carbone national, condition indispensable pour participer à un marché continental.
3) Les solutions fondées sur la nature. Le potentiel existe (reboisement, restauration des sols, oasis, PAM), mais ce sont des projets longs, coûteux et soumis à des méthodologies strictes.
4) Un cadre réglementaire en construction. Le Maroc travaille depuis 2023 à structurer : un registre national, un cadre MRV (Mesure, Reporting, Vérification), et un système d’incitation pour les projets privés. C’est encore discret, mais réel.
Où en est réellement le continent ?
Ce qui avance :
- la création progressive des registres nationaux (Kenya, Nigeria, Maroc, Côte d’Ivoire).
- l’harmonisation des standards.
- les discussions AU-BAD pour une gouvernance continentale.
- un intérêt croissant du secteur privé africain.
Ce qui bloque encore : la fiabilité variable de certains projets forestiers le manque d’investisseurs sûrs l’absence d’un prix carbone de référence les tensions entre pays producteurs (Congo, Gabon) et pays régulateurs.
- la création progressive des registres nationaux (Kenya, Nigeria, Maroc, Côte d’Ivoire).
- l’harmonisation des standards.
- les discussions AU-BAD pour une gouvernance continentale.
- un intérêt croissant du secteur privé africain.
Ce qui bloque encore : la fiabilité variable de certains projets forestiers le manque d’investisseurs sûrs l’absence d’un prix carbone de référence les tensions entre pays producteurs (Congo, Gabon) et pays régulateurs.
Les 12 mois qui viennent seront décisifs
Pour que l’accord continental soit réellement applicable en 2026, il faudra que l’Union Africaine tranche sur :
1. Le modèle du marché centralisé ? régionalisé ? ou hybride (le plus probable) ?
2. Le niveau d’exigence des standards la clé de la crédibilité internationale.
3. Le rôle exact de la BAD et des États qui finance quoi ? qui contrôle quoi ?
4. La place réservée au secteur privé africain indispensable pour générer du volume.
1. Le modèle du marché centralisé ? régionalisé ? ou hybride (le plus probable) ?
2. Le niveau d’exigence des standards la clé de la crédibilité internationale.
3. Le rôle exact de la BAD et des États qui finance quoi ? qui contrôle quoi ?
4. La place réservée au secteur privé africain indispensable pour générer du volume.
Pourquoi cet accord pourrait changer la donne pour l’Afrique
S’il devient opérationnel, ce marché pourrait permettre :
- d’attirer des milliards en financements climatiques;
- de valoriser réellement les écosystèmes africains;
- de créer des chaînes de valeur nouvelles (MRV, certification, énergie propre, reboisement);
- de renforcer la souveraineté africaine dans un marché où le continent a souvent été spectateur plutôt qu’acteur.
Et pour le Maroc, l’intérêt est clair : un marché continental renforcé soutiendrait sa stratégie de décarbonation, renforcerait son attractivité industrielle et consoliderait son rôle régional.
- d’attirer des milliards en financements climatiques;
- de valoriser réellement les écosystèmes africains;
- de créer des chaînes de valeur nouvelles (MRV, certification, énergie propre, reboisement);
- de renforcer la souveraineté africaine dans un marché où le continent a souvent été spectateur plutôt qu’acteur.
Et pour le Maroc, l’intérêt est clair : un marché continental renforcé soutiendrait sa stratégie de décarbonation, renforcerait son attractivité industrielle et consoliderait son rôle régional.
Un accord très ambitieux, mais crédible si les 12 prochains mois sont structurants
À un an de l’échéance annoncée, le marché carbone africain n’est pas encore un marché, mais les fondations d’un système continental cohérent se précisent.
Le projet est réaliste si les pays parviennent à aligner standards, registres et gouvernance.
Pour le Maroc, la fenêtre est stratégique : les investissements dans les énergies propres, les infrastructures industrielles et les technologies MRV pourraient le positionner comme l’un des futurs leaders de ce marché en construction.
Le projet est réaliste si les pays parviennent à aligner standards, registres et gouvernance.
Pour le Maroc, la fenêtre est stratégique : les investissements dans les énergies propres, les infrastructures industrielles et les technologies MRV pourraient le positionner comme l’un des futurs leaders de ce marché en construction.












L'accueil

















