C’est une photo qui en dit long. Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont été accueillis au palais royal : Abdoulaye Diop (Mali), Bakary Yaou Sangaré (Niger), et Karamoko Jean-Marie Traoré (Burkina Faso). Une audience sans discours officiel retentissant, mais un message fort tout de même.
Selon le communiqué marocain, les trois pays ont réaffirmé leur soutien au projet marocain d’accès à l’Atlantique. En clair : le Maroc veut aider ces pays, enclavés, à s’ouvrir sur la mer via des corridors logistiques et portuaires. Une initiative royale qui s’inscrit dans une stratégie panafricaine assumée.
Derrière les mots de fraternité et de coopération, il y a un fond politique solide. Le Maroc se pose en partenaire fiable du Sahel, à l’heure où la France s’éloigne, et où les pays de l’AES cherchent de nouveaux alliés. Et puis, il y a un sous-texte bien connu à Rabat : contrer l’influence algérienne dans la région.
Ce projet d’ouverture atlantique permet au Royaume de renforcer sa présence stratégique en Afrique de l’Ouest, tout en se rapprochant de régimes désormais opposés à Alger. Une sorte de « win-win » géopolitique… avec un soupçon de tacle diplomatique.
Du côté malien, Abdoulaye Diop a parlé d’« une profonde gratitude envers le Roi », au nom des chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Sur les réseaux sociaux marocains, beaucoup saluent une diplomatie « visionnaire » du Royaume. D’autres s'interrogent sur les implications économiques et sécuritaires d’un tel projet.
Pas d’annonces concrètes pour l’instant, mais des corridors atlantiques pourraient voir le jour dans les prochaines années. Le Maroc trace ainsi, discrètement mais sûrement, sa route vers un leadership régional renforcé.












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