Portés par une vision Sud-Sud assumée, les partenariats entre entreprises publiques marocaines et leurs homologues africaines dessinent une nouvelle géographie du développement. Des hubs économiques co-construits, au service d’une souveraineté partagée.
Depuis quelques années, le Maroc ne se contente plus d’exporter ses entreprises publiques en Afrique. Il bâtit avec plusieurs États partenaires de véritables “hubs d’investissement public”, des plateformes mixtes où compétences techniques, capitaux publics, savoir-faire logistique et vision industrielle convergent.
Loin d’une logique néocoloniale ou d’un pur expansionnisme économique, ces hubs reposent sur un principe fondamental, le co-développement par le levier public, avec des retombées mesurables de part et d’autre. Dans ces projets, l’État marocain n’est pas seul acteur, mais il agit comme catalyseur, via ses entreprises stratégiques OCP, ONEE, ONCF, RAM, Masen, SNTL, etc., et sous le pilotage de l’ANGSPE.
Depuis quelques années, le Maroc ne se contente plus d’exporter ses entreprises publiques en Afrique. Il bâtit avec plusieurs États partenaires de véritables “hubs d’investissement public”, des plateformes mixtes où compétences techniques, capitaux publics, savoir-faire logistique et vision industrielle convergent.
Loin d’une logique néocoloniale ou d’un pur expansionnisme économique, ces hubs reposent sur un principe fondamental, le co-développement par le levier public, avec des retombées mesurables de part et d’autre. Dans ces projets, l’État marocain n’est pas seul acteur, mais il agit comme catalyseur, via ses entreprises stratégiques OCP, ONEE, ONCF, RAM, Masen, SNTL, etc., et sous le pilotage de l’ANGSPE.
Des partenariats structurants en pleine expansion
Cette stratégie multisectorielle de co-investissement public se déploie à travers des projets emblématiques qui articulent intégration économique et transfert de savoir-faire.
L’OCP, en s’implantant au Nigeria, au Ghana et en Éthiopie, installe des unités de blending d’engrais, développe des complexes industriels dotés de logistique intégrée et diffuse des technologies agronomiques adaptées aux politiques agricoles locales.
Dans le secteur énergétique, l’ONEE mène au Sénégal et au Mali des programmes d’électrification rurale, d’interconnexions régionales et d’ingénierie hydraulique, tout en formant sur place des techniciens qualifiés.
L’ONCF modernise en Guinée et au Niger les infrastructures ferroviaires minières, fournit une expertise technique et structure des joint-ventures pour la maintenance.
Enfin, Royal Air Maroc renforce la connectivité aérienne en Afrique via des accords de code-share, une assistance technique et la mutualisation de hubs régionaux. Chaque initiative s’inscrit dans une logique d’ancrage dans la chaîne de valeur locale, générant des emplois, des compétences et une présence marocaine durable et inclusive.
L’OCP, en s’implantant au Nigeria, au Ghana et en Éthiopie, installe des unités de blending d’engrais, développe des complexes industriels dotés de logistique intégrée et diffuse des technologies agronomiques adaptées aux politiques agricoles locales.
Dans le secteur énergétique, l’ONEE mène au Sénégal et au Mali des programmes d’électrification rurale, d’interconnexions régionales et d’ingénierie hydraulique, tout en formant sur place des techniciens qualifiés.
L’ONCF modernise en Guinée et au Niger les infrastructures ferroviaires minières, fournit une expertise technique et structure des joint-ventures pour la maintenance.
Enfin, Royal Air Maroc renforce la connectivité aérienne en Afrique via des accords de code-share, une assistance technique et la mutualisation de hubs régionaux. Chaque initiative s’inscrit dans une logique d’ancrage dans la chaîne de valeur locale, générant des emplois, des compétences et une présence marocaine durable et inclusive.
Des hubs de croissance Sud-Sud
Ce que le Maroc entend promouvoir à travers ces hubs dépasse la simple implantation économique pour s’affirmer comme un modèle coopératif d’investissement public structurant.
Ces plateformes reposent sur un triple socle : un ancrage bilatéral fort, matérialisé par des accords intergouvernementaux ou des conventions entre agences souveraines, à l’image des partenariats entre l’ANGSPE et les ministères africains de l’Économie ; une gouvernance mixte, combinant conseils conjoints, cofinancements et mutualisation des risques ; et une vision de long terme, articulée autour de la souveraineté industrielle, de la montée en compétences locales et de la durabilité environnementale.
Pensés comme des réponses africaines aux défis africains, ces hubs visent à réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs internationaux et à consolider des chaînes de valeur véritablement endogènes.
Ces plateformes reposent sur un triple socle : un ancrage bilatéral fort, matérialisé par des accords intergouvernementaux ou des conventions entre agences souveraines, à l’image des partenariats entre l’ANGSPE et les ministères africains de l’Économie ; une gouvernance mixte, combinant conseils conjoints, cofinancements et mutualisation des risques ; et une vision de long terme, articulée autour de la souveraineté industrielle, de la montée en compétences locales et de la durabilité environnementale.
Pensés comme des réponses africaines aux défis africains, ces hubs visent à réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs internationaux et à consolider des chaînes de valeur véritablement endogènes.
Le rôle central de l’ANGSPE
Dans cette architecture, l’ANGSPE joue un rôle de chef d’orchestre discret mais décisif. Elle coordonne les projets impliquant plusieurs entreprises publiques, veille à leur alignement stratégique avec les orientations nationales, centralise les indicateurs de performance des investissements extérieurs et encadre juridiquement les prises de participation ou la création de filiales communes. Par cette gouvernance intégrée, l’Agence garantit que l’expansion africaine des entreprises publiques marocaines s’inscrive dans une trajectoire cohérente, avec des objectifs précis : générer de la valeur, renforcer la souveraineté collective et consolider la diplomatie économique du Royaume.
Des défis à surmonter
La stratégie des hubs d’investissement public, bien qu’ambitieuse, doit relever plusieurs défis majeurs pour garantir son succès. Parmi ces obstacles figurent le risque de dilution du pilotage, notamment si les structures deviennent trop complexes ou se détachent des réalités locales, ainsi que la vulnérabilité des projets face aux chocs politiques ou sécuritaires dans certains pays partenaires.
À cela s’ajoute une exigence de transparence accrue, essentielle pour répondre aux critiques d’opacité concernant les investissements croisés, ainsi qu’un besoin pressant de financements hybrides, combinant capitaux publics, fonds souverains et institutions multilatérales. Pourtant, la véritable force de cette approche réside dans sa flexibilité et sa capacité d’adaptation, des qualités qui lui permettent de réussir là où les modèles exclusivement privés ou étatiques échouent souvent.
À cela s’ajoute une exigence de transparence accrue, essentielle pour répondre aux critiques d’opacité concernant les investissements croisés, ainsi qu’un besoin pressant de financements hybrides, combinant capitaux publics, fonds souverains et institutions multilatérales. Pourtant, la véritable force de cette approche réside dans sa flexibilité et sa capacité d’adaptation, des qualités qui lui permettent de réussir là où les modèles exclusivement privés ou étatiques échouent souvent.
Vers un modèle marocain de coopération publique africaine ?
Ce qui se profile avec ces hubs, c’est l’émergence d’un nouveau modèle africain de développement infrastructurel et industriel, initié par le Maroc. Ce modèle se distingue par une moindre dépendance à l’aide extérieure, une intégration renforcée aux besoins réels des populations locales, ainsi qu’une impulsion portée par des entités publiques crédibles, performantes et alignées sur des objectifs stratégiques clairement définis.
À moyen terme, le Maroc pourrait proposer une formalisation continentale de cette approche : chartes communes, mécanismes de mutualisation, fonds d’investissement panafricains dédiés aux entreprises publiques, etc.
Dans un continent où la bataille du développement se joue aussi sur les choix de partenaires et les modèles de financement, ces hubs pourraient bien devenir des centres de gravité du renouveau africain, et asseoir définitivement le Maroc comme force de proposition dans la gouvernance publique régionale.
À moyen terme, le Maroc pourrait proposer une formalisation continentale de cette approche : chartes communes, mécanismes de mutualisation, fonds d’investissement panafricains dédiés aux entreprises publiques, etc.
Dans un continent où la bataille du développement se joue aussi sur les choix de partenaires et les modèles de financement, ces hubs pourraient bien devenir des centres de gravité du renouveau africain, et asseoir définitivement le Maroc comme force de proposition dans la gouvernance publique régionale.












L'accueil

















