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La neutralité de LFI sur le Sahara : posture ou imposture ?
Il y a des postures politiques qui font rire jaune, celle de Jean-Luc Mélenchon sur le dossier du Sahara marocain en est une. Le chef de file de La France Insoumise, ce tribun qui se drape sans cesse dans la toge du progressisme, vient de faire une pirouette dont lui seul a le secret : la France devrait, selon lui, rester neutre sur la question du Sahara. Tiens donc ! Quand il s’agit de défendre les droits de tel ou tel peuple, Mélenchon n’a jamais la langue dans sa poche. Mais sur le Sahara, soudain, il découvre les vertus de la réserve diplomatique. À croire que la neutralité, chez LFI, c’est comme la laïcité : à géométrie variable, selon le vent électoral.
Derrière cette posture se cache un clientélisme politique d’un classicisme affligeant. Mélenchon, enfant du Maroc, qui ne rate jamais une occasion de rappeler sa nostalgie pour Casablanca et les senteurs d’épices de son enfance, se réinvente soudain champion de la neutralité. Pourquoi ? Parce que, dans la France de 2025, chaque voix compte, surtout celles qui pourraient s’offusquer d’un soutien trop franc à la marocanité du Sahara. La gauche française, si prompt à dénoncer le populisme de l’extrême droite, verse ici dans une démagogie tout aussi grossière : ménager la chèvre et le chou, flatter toutes les clientèles, quitte à piétiner les principes qu’on prétend défendre.
On pourrait presque saluer la performance d’équilibriste, si elle n’était pas aussi cynique. Car enfin, qui Mélenchon pense-t-il tromper ? Les Marocains, qui connaissent mieux que quiconque la valeur de la fidélité et du courage politique ? Ou ses propres électeurs, à qui il vend, à chaque meeting, la fable d’une France insoumise, mais manifestement très soumise aux calculs électoraux ? La réalité, c’est que la position de LFI sur le Sahara n’a rien à voir avec une réflexion géopolitique profonde. Elle répond à une logique simple : ne froisser personne, surtout pas les segments de l’électorat qui pourraient faire basculer quelques circonscriptions aux prochaines élections.
L’ironie, c’est que Mélenchon n’a jamais fait mystère de son attachement au Maroc. Il en parle avec une chaleur qui tranche avec la froideur de ses prises de position sur le Sahara. Mais quand il s’agit de passer de la nostalgie à l’action, de la mémoire à l’engagement, il s’évapore. Il se réfugie derrière des grands principes, brandit la neutralité comme un étendard, alors même qu’il sait pertinemment que cette « neutralité » n’est qu’un autre nom pour la lâcheté politique. Il y a chez lui ce vieux réflexe du politicien qui veut plaire à tout le monde : une déclaration pour les uns, un clin d’œil pour les autres, et au final, une position qui ne satisfait personne, mais qui a le mérite de ne pas fâcher les « communautés ».
La gauche française, qui aime tant donner des leçons de morale au monde entier, ferait bien de balayer devant sa porte. On l’a vue s’enflammer pour la Palestine, pour le Kurdistan, pour tous les peuples opprimés de la planète. Mais pour le Sahara, soudain, c’est silence radio. Comme si la cause marocaine était moins noble, moins digne, moins photogénique. Comme si, au fond, le Maroc n’était qu’un décor d’exotisme, bon pour les souvenirs de vacances et les récits de jeunesse, mais pas assez important pour mériter un vrai soutien politique.
C’est là, sans doute, la plus grande hypocrisie de la gauche française : ce double discours permanent, cette capacité à s’indigner à la carte, selon le public, selon les quartiers, selon les modes. Mélenchon, en champion de la cause sélective, incarne à merveille cette dérive. Il dénonce le populisme des autres, mais pratique un populisme soft, enrobé de belles paroles et de postures pseudo-humanistes. Il critique le clientélisme à droite, mais en use et en abuse dès qu’il s’agit de grappiller quelques voix.
Les Marocains ne sont pas dupes. Ils savent lire entre les lignes, décrypter les non-dits. Ils voient bien que derrière la neutralité affichée de LFI se cache une peur panique de déplaire, un refus de choisir, une absence totale de courage politique. Ils savent aussi que la question du Sahara n’est pas une simple dispute régionale, mais un enjeu national, existentiel, qui touche à l’identité même du Maroc. Attendre d’un homme politique français qu’il comprenne cela, c’est peut-être trop demander. Mais attendre qu’il respecte au moins la cohérence de ses propres principes, ce n’est pas excessif.
Alors, Mélenchon, nostalgique du Maroc mais amnésique sur le Sahara, champion de la neutralité mais roi de l’ambiguïté, continuera-t-il longtemps à jouer à l’équilibriste ? Ou finira-t-il par comprendre que la politique, ce n’est pas un concours de contorsions, mais une question de fidélité et de courage ? En attendant, les Marocains, eux, n’oublient rien. Ni les déclarations, ni les silences, ni les reniements.
Derrière cette posture se cache un clientélisme politique d’un classicisme affligeant. Mélenchon, enfant du Maroc, qui ne rate jamais une occasion de rappeler sa nostalgie pour Casablanca et les senteurs d’épices de son enfance, se réinvente soudain champion de la neutralité. Pourquoi ? Parce que, dans la France de 2025, chaque voix compte, surtout celles qui pourraient s’offusquer d’un soutien trop franc à la marocanité du Sahara. La gauche française, si prompt à dénoncer le populisme de l’extrême droite, verse ici dans une démagogie tout aussi grossière : ménager la chèvre et le chou, flatter toutes les clientèles, quitte à piétiner les principes qu’on prétend défendre.
On pourrait presque saluer la performance d’équilibriste, si elle n’était pas aussi cynique. Car enfin, qui Mélenchon pense-t-il tromper ? Les Marocains, qui connaissent mieux que quiconque la valeur de la fidélité et du courage politique ? Ou ses propres électeurs, à qui il vend, à chaque meeting, la fable d’une France insoumise, mais manifestement très soumise aux calculs électoraux ? La réalité, c’est que la position de LFI sur le Sahara n’a rien à voir avec une réflexion géopolitique profonde. Elle répond à une logique simple : ne froisser personne, surtout pas les segments de l’électorat qui pourraient faire basculer quelques circonscriptions aux prochaines élections.
L’ironie, c’est que Mélenchon n’a jamais fait mystère de son attachement au Maroc. Il en parle avec une chaleur qui tranche avec la froideur de ses prises de position sur le Sahara. Mais quand il s’agit de passer de la nostalgie à l’action, de la mémoire à l’engagement, il s’évapore. Il se réfugie derrière des grands principes, brandit la neutralité comme un étendard, alors même qu’il sait pertinemment que cette « neutralité » n’est qu’un autre nom pour la lâcheté politique. Il y a chez lui ce vieux réflexe du politicien qui veut plaire à tout le monde : une déclaration pour les uns, un clin d’œil pour les autres, et au final, une position qui ne satisfait personne, mais qui a le mérite de ne pas fâcher les « communautés ».
La gauche française, qui aime tant donner des leçons de morale au monde entier, ferait bien de balayer devant sa porte. On l’a vue s’enflammer pour la Palestine, pour le Kurdistan, pour tous les peuples opprimés de la planète. Mais pour le Sahara, soudain, c’est silence radio. Comme si la cause marocaine était moins noble, moins digne, moins photogénique. Comme si, au fond, le Maroc n’était qu’un décor d’exotisme, bon pour les souvenirs de vacances et les récits de jeunesse, mais pas assez important pour mériter un vrai soutien politique.
C’est là, sans doute, la plus grande hypocrisie de la gauche française : ce double discours permanent, cette capacité à s’indigner à la carte, selon le public, selon les quartiers, selon les modes. Mélenchon, en champion de la cause sélective, incarne à merveille cette dérive. Il dénonce le populisme des autres, mais pratique un populisme soft, enrobé de belles paroles et de postures pseudo-humanistes. Il critique le clientélisme à droite, mais en use et en abuse dès qu’il s’agit de grappiller quelques voix.
Les Marocains ne sont pas dupes. Ils savent lire entre les lignes, décrypter les non-dits. Ils voient bien que derrière la neutralité affichée de LFI se cache une peur panique de déplaire, un refus de choisir, une absence totale de courage politique. Ils savent aussi que la question du Sahara n’est pas une simple dispute régionale, mais un enjeu national, existentiel, qui touche à l’identité même du Maroc. Attendre d’un homme politique français qu’il comprenne cela, c’est peut-être trop demander. Mais attendre qu’il respecte au moins la cohérence de ses propres principes, ce n’est pas excessif.
Alors, Mélenchon, nostalgique du Maroc mais amnésique sur le Sahara, champion de la neutralité mais roi de l’ambiguïté, continuera-t-il longtemps à jouer à l’équilibriste ? Ou finira-t-il par comprendre que la politique, ce n’est pas un concours de contorsions, mais une question de fidélité et de courage ? En attendant, les Marocains, eux, n’oublient rien. Ni les déclarations, ni les silences, ni les reniements.












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