Nous n’allons pas faire ceci ou cela pour vaincre, mais nous avons fait ceci et cela et nous avons vaincu, dit le chef de l’Etat en substance.
Le problème est que si le Maroc, en toute sagesse, considère qu’il n’est pas vainqueur, Alger pour sa part ne se considère pas du tout comme vaincu. Les deux ont tort, mais entre voisins éclairés, il faut savoir gérer ce genre de différend, et savoir aussi raison garder pour l’un, et retrouver la raison pour l’autre…
Le roi revient donc, dans les huit minutes qu’a duré son discours, sur les acquis engrangés, sur la très large reconnaissance de la pertinence de la proposition marocaine de l’autonomie, sur l’adhésion des deux tiers des pays de la planète, avec les plus grandes puissances qui le soutiennent…
En effet, quand Russie et Chine, adversaires systémiques de notre principal soutien et porte-plume, les Etats-Unis, s’abstiennent et ne brandissent pas leur veto, c’est bel et bien en considération de la position du Maroc, de son sérieux, de son respect des engagements pris, de sa retenue dans ses postures internationales modérées (Ukraine et Taiwan).
Si Moscou et Pékin, à couteaux (et missiles) tirés avec Washington, se sont abstenu, c’est en raison des liens qu’ils entretiennent diplomatiquement avec le Maroc et des relations que MM. Poutine et Xi Jinping ont personnellement noué avec le roi Mohammed VI.
Reste maintenant à parfaire les choses…
Cela fonctionnera-t-il ? Rien n’est moins sûr car quand on a regardé la colère rentrée de l’ambassadeur algérien au Conseil de sécurité et quand on a entendu son chef, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, dire ce qu’il a dit, on peut douter de la disponibilité et de la prédisposition des Algériens à jeter les ponts d’un dialogue et les bases de l’édification, enfin, d’un Maghreb uni et futurement prospère.
Or, le Conseil de sécurité, à travers sa résolution 2797, demande aux parties d’aller vite pour régler cette affaire ; il demande un bilan d’étape dans les six mois ou à tout moment, et les Américains ont déjà engagé les discussions entre les deux capitales maghrébines.
C’est du moins ce qu’ont dit Steve Witcoff et Jared Kushner, les deux hommes de confiance et des missions difficiles de Donald Trump. Pour réconcilier Rabat et Alger avant la fin de l’année, comme ils l’affirment et espèrent, la mission ne sera pas seulement difficile, mais très difficile…
Le roi Mohammed VI a donc « accusé réception » de la décision du Conseil de sécurité, immédiatement, par un discours officiel adressé à la nation.
Mais comment faire la paix et commencer à construire quand on est seul ? Un accord a besoin de l’adhésion des deux parties, que sont comme chacun sait le Maroc et l’Algérie. Or cette dernière, par la voix de ses responsables, montre une certaine réticence, voire une réticence certaine, à s’engager sur la voie de la raison. Ahmed Attaf, campe sur les positions de son patron et chef d’Etat, en l’occurrence que le Sahara n’est et ne sera pas marocain.
Que vont faire MM. Witcoff et Kushner ? Combien de temps accepteront-ils les atermoiements algériens, que rien ne fonde et qui ne reposent sur aucune logique diplomatique, politique ou même historique connue ? Les jours et semaines qui viennent apporteront leurs réponses.
Dans l’intervalle, le Maroc s’attelle déjà à actualiser et à détailler sa proposition d’autonomie, qui avait été soumise en 2007 sous forme d’initiative comprenant des principes globaux et qui devra aujourd’hui entrer dans le détail, sachant que les contextes ont changé, que les réalités sur le terrain ont évolué, que les choses sont plus claires en 2025.
Le Maroc fera une proposition qui conjugue autonomie et allégeance, en expliquant ce dernier point à la communauté internationale qui devra comprendre que la fameuse stabilité du Maroc émane précisément du principe d’allégeance mutuelle, qui est une forme d’autodétermination, entre le roi du Maroc et les Marocains.
Et ce principe est lui-même fondé sur notre histoire et notre pratique institutionnelle.
Le Maroc en a la conviction et dispose de tout le temps pour convaincre ; la communauté internationale commence à prendre la mesure de cette réalité marocaine.
Nous sommes donc sur le bon chemin ; le roi Mohammed VI l’a affirmé dans son discours du 31 octobre, et celui du 6 novembre pourrait apporter plus d’indications.
PAR AZIZ BOUCETTA/PANORAPOST.MA












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