Pour les générations plus âgées, accueillir une Coupe du Monde au Maroc a toujours été une source d’espoir mêlée de déceptions. Qui pourrait oublier ce jour de mai 2004, lorsque Sepp Blatter, alors président de la FIFA, dévoila le nom de l’Afrique du Sud comme première nation africaine à organiser le Mondial ? Une vague de colère avait traversé le Royaume, nourrie par le sentiment d’une manipulation orchestrée par l’instance mondiale, un scandale confirmé des années plus tard lorsque le système Blatter s’effondra sous le poids des accusations de corruption.

Quatorze ans plus tard, en 2018, le Maroc subissait une nouvelle défaite, s’inclinant face au trio nord-américain pour l’organisation du Mondial 2026. Mais cette fois-ci, la déception laissait place à un optimisme naissant. Le Maroc comprenait qu’il ne s’agissait plus simplement de maquettes et de promesses : son projet avait désormais la force et la crédibilité nécessaires pour rivaliser avec des nations du G20 comme les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Puis, un jour mémorable de mars 2023, porté par l’élan historique des Lions de l’Atlas en demi-finale de la Coupe du Monde au Qatar, le Maroc annonçait sa candidature pour le Mondial 2030 en partenariat avec l’Espagne et le Portugal. Une déclaration solennelle faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, alors qu’il recevait le prix de meilleure personnalité de l’année de la Confédération africaine de football. L’annonce, marquée par un slogan porteur – YallaVamos! – a résonné comme une promesse forte, galvanisant la Nation et confortant son ambition.

Quelques mois plus tard, à l’automne 2023, la FIFA validait cette candidature tripartite comme la seule retenue pour accueillir la planète football en 2030. L’optimisme n’était plus un simple espoir : il devenait réalité.

Ce mercredi 11 décembre 2024, presque deux ans après que le Maroc ait marqué l’histoire comme première nation africaine à atteindre une demi-finale de Coupe du Monde, la FIFA officialisera l’attribution du Mondial 2030 au Maroc, en partenariat avec ses voisins ibériques. Ce triomphe représente bien plus qu’une simple victoire sportive. C’est une reconnaissance pour un pays qui a toujours cherché à bousculer l’ordre établi, faisant du rêve d’un Mondial africain une ambition concrète.

Avec cette Coupe du Monde, le Maroc se positionne comme une vitrine de l’Afrique et un acteur central sur la scène mondiale. Les retombées dépasseront largement le cadre sportif : les investissements massifs dans les infrastructures et les grands projets liés à l’événement boosteront l’économie et laisseront un héritage durable pour les générations futures. Une belle preuve que l’organisation d’un événement planétaire peut également être un moteur de développement et d’inspiration pour tout un continent.