Un ferroviaire devenu pilier de la mobilité durable
À El Jadida, lors de la 4ᵉ édition du Sommet de l’industrie ferroviaire du Maroc, le message était clair. Pour Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l’ONCF, le rail marocain ne se contente plus d’accompagner la mobilité nationale : il en est désormais l’un des moteurs structurants. Depuis l’accession au Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le réseau ferroviaire a connu une montée en puissance continue, portée par des projets structurants, au premier rang desquels figure la ligne à grande vitesse Al Boraq.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2024, plus de 55 millions de passagers ont emprunté le train, contre 38,5 millions en 2019. La LGV Al Boraq à elle seule a transporté 5,5 millions de voyageurs, presque le double d’avant la crise sanitaire. Pour 2025, l’ONCF anticipe un nouveau record, avec près de 56 millions de passagers sur un réseau long d’environ 3 350 km, le deuxième plus important d’Afrique.
Un programme d’investissement à effet systémique
Au cœur de cette dynamique, un programme d’investissement massif de 96 milliards de dirhams à l’horizon 2030. Selon Mohamed Rabie Khlie, son impact dépassera largement l’amélioration du service. Il parle d’une véritable « évolution-révolution », aux retombées économiques, sociales, industrielles et environnementales durables.
Dans le détail, 53 milliards de dirhams sont consacrés à l’extension de la LGV entre Kénitra et Marrakech. À cela s’ajoute l’acquisition de 168 nouveaux trains pour 29 milliards de dirhams, destinés à renouveler le parc existant et accompagner la montée en charge du réseau. Un budget complémentaire de 14 milliards de dirhams est dédié à la maintenance, à la performance du réseau et au développement de trains de banlieue de type RER dans les régions de Casablanca, Rabat et Marrakech.
Industrie locale et souveraineté ferroviaire
Autre signal fort : la montée en puissance de l’intégration industrielle. Le carnet de commandes de l’ONCF intègre une composante significative de compensation industrielle. Mohammed Smouni, directeur général adjoint de l’Office, a confirmé que les premiers trains RER « fabriqués au Maroc » devraient sortir de l’usine Hyundai Rotem de Benguerir avant 2030.
Cette orientation renforce l’attractivité du Royaume comme plateforme industrielle ferroviaire régionale. Le partenaire sud-coréen affiche d’ailleurs l’ambition de faire du Maroc un hub d’exportation vers l’Afrique, la région MENA et l’Europe.
Au-delà des rails et des trains, le pari de l’ONCF est celui d’un Maroc plus connecté, plus industriel et plus durable. Une transformation silencieuse, mais stratégique, qui inscrit le ferroviaire au cœur du modèle de développement national.












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