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Oui, un ministre peut avoir raison… et ça mérite d’être dit !


Rédigé par le Mercredi 4 Juin 2025

Le ministre Ouahbi plaide pour un Code de commerce réformé et une justice plus humaine : deux prises de parole saluées pour leur lucidité et leur courage :
Le ministre de la Justice alerte sur l’obsolescence du Code de commerce de 1996, devenu inadapté au tissu économique marocain
Il plaide pour une réforme qui distingue les grandes entreprises des petites, et adapte la justice commerciale aux réalités du terrain
Ouahbi appelle aussi à réhabiliter les élus locaux de bonne foi et à différencier l’erreur humaine de la corruption



Parfois, la vérité jaillit là où on ne l’attend pas. Et parfois, dans le tumulte prévisible d’une séance parlementaire, une voix s’élève non pas pour séduire, mais pour alerter — calmement, posément, avec cette sincérité rare dans le champ politique. Ce lundi 2 juin 2025, c’est précisément ce qu’a fait Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, en prenant la parole devant la Chambre des représentants.

Son intervention ? Un électrochoc pour qui s’intéresse à l’économie réelle, à la respiration du tissu entrepreneurial marocain, et à la santé de notre justice commerciale. Pour une fois, pas de langue de bois. Pas de chiffres triomphants ou de déclarations creuses. Juste un constat dur, lucide : le Code de commerce marocain est usé, dépassé, et devenu un frein.

Le diagnostic d’Ouahbi est sans détour : depuis presque 30 ans, le Code de commerce n’a pas connu de refonte digne de ce nom. Résultat ? Les procédures, rigides et uniformes, s’appliquent indifféremment à tous les types d’entreprises, qu’il s’agisse d’un géant industriel ou d’un café de quartier.

Le ministre n’a pas mâché ses mots : « Il est illogique qu’une entreprise de 100 milliards de dirhams soit traitée selon les mêmes règles qu’une autre à 100 dirhams de capital ». Cette absurdité, selon lui, non seulement handicape les entreprises en difficulté, mais encombre aussi les tribunaux de commerce, déjà submergés par des litiges autour des impayés ou de la fiscalité.

Et il a raison. Dans un pays où la majorité des entreprises sont des TPE ou des PME, le système judiciaire reste construit comme si tout le monde évoluait au même niveau. Ce n’est pas qu’un problème de justice, c’est une injustice économique structurelle.

H2 : Une réforme qui ne peut plus attendre
Dans ce Maroc qui se rêve moteur régional, plaque tournante d’investissements et champion des start-ups, continuer à appliquer les mêmes protocoles de redressement à un petit salon de coiffure et à une multinationale relève de la schizophrénie juridique.

C’est dans cette optique que le ministère de la Justice a élaboré un projet de décret visant à encadrer le rôle du syndic judiciaire, acteur clé dans les procédures collectives. Car oui, les abus existent, les flous juridiques aussi. Trop souvent, des syndics improvisés s’improvisent redresseurs, au détriment des créanciers, des salariés et parfois même de la survie de l’entreprise.

Le texte, qui doit passer en Conseil de gouvernement, définit enfin les contours précis de ce métier : missions, qualifications, responsabilités. Une avancée technique peut-être, mais surtout un signal : l’État commence à comprendre que la réforme de la justice économique est une condition sine qua non pour accompagner le décollage du secteur privé.

H2 : Une prise de parole pleine de nuance… sur un sujet miné
Mais Ouahbi ne s’est pas arrêté là. Il a profité de sa présence à l’hémicycle pour aborder un sujet encore plus sensible : le rapport entre justice et gestion territoriale. Plus précisément, il a appelé à distinguer les actes de corruption volontaire des erreurs de gestion involontaires commises par des présidents de commune.

Et là encore, son discours surprend par sa modération. « Il faut cesser d’assimiler tous les élus à des corrompus », a-t-il martelé. Une phrase qui, dans un pays saturé de méfiance envers les élites locales, sonne presque comme un acte de courage politique.

Car oui, il y a des dérives, des abus, des détournements. Mais il y a aussi des hommes et des femmes, investis localement, qui se trompent, parfois, sans mauvaise intention. Les poursuivre systématiquement, c’est envoyer un signal négatif à toute une génération d’élus locaux, et risquer la paralysie des collectivités.

H3 : Réformer, mais humainement
Ce double plaidoyer — pour un Code de commerce repensé et pour une approche plus humaine de la gestion publique locale — donne à réfléchir sur le rôle d’un ministre de la Justice en 2025. Dans un pays en mutation accélérée, la loi ne peut plus être un carcan. Elle doit évoluer, s’adapter, respirer.

Ouahbi, en ce sens, n’a pas simplement défendu des réformes. Il a posé une question essentielle : quelle justice voulons-nous ? Une justice punitive, sourde aux réalités sociales et économiques ? Ou une justice intelligente, réactive, humaine, au service de l’investissement, de l’emploi et du lien social ?

Ces prises de position ne doivent pas rester de simples déclarations. Le gouvernement, désormais, a une opportunité rare : traduire en actes des paroles qui résonnent avec le réel. Car les entrepreneurs marocains, petits ou grands, attendent de la clarté, de la rapidité et de la différenciation. Les élus locaux, eux, ont besoin de sécurité juridique pour oser, innover, et porter des projets.

Les prochaines semaines seront décisives. Le projet de décret sur les syndics sera-t-il adopté ? Une réforme plus large du Code de commerce suivra-t-elle ? Une jurisprudence plus nuancée envers les élus sera-t-elle instaurée ?

​Le mot de la fin : dire quand ça va… c’est aussi du journalisme

On a souvent l’habitude de tirer à boulets rouges sur les ministres. C’est devenu un sport national. Mais quand l’un d’eux prend le risque d’un discours lucide, de propositions concrètes et d’une pensée nuancée, il faut aussi savoir le reconnaître.

Ce que Ouahbi a dit ce jour-là au Parlement ne changera pas tout, pas tout de suite. Mais il a mis sur la table deux problèmes que tout le monde constate sans jamais les affronter frontalement. Et pour cela, il mérite mieux qu’un silence poli.

Car au fond, une bonne réforme commence toujours par une bonne question. Et lundi dernier, au Parlement, le ministre de la Justice en a posé plusieurs. Les bonnes.

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Mercredi 4 Juin 2025

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