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Parution du livre : Le Grand Piège de la Dette : comment le Sud finance le Nord sans le savoir

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Rédigé par le Mardi 9 Décembre 2025

Le Rapport sur la Dette Internationale 2025 du Groupe de la Banque mondiale explore la situation de la dette externe des pays à faible et moyen revenu (LMICs), avec une attention particulière aux tendances et aux défis auxquels ces pays sont confrontés. L'ouvrage met en évidence une accumulation continue de la dette publique et privée, bien que la croissance des stocks de dette externe ait ralenti. En 2024, les LMICs ont restructuré une partie significative de leur dette, mais les paiements d'intérêts ont atteint des niveaux record, entravant leur capacité à investir dans le développement. Le rapport discute des efforts pour améliorer la transparence de la dette et propose des solutions pour rétablir la soutenabilité des dettes, notamment à travers une meilleure gestion des marchés domestiques et une révision des mécanismes internationaux de restructuration. Il souligne l'importance d'une réforme systémique pour éviter une nouvelle crise de la dette.



Livre de Adnane Benchakroun à feuilleter sans modération ou à télécharger ci-dessous


​AVANT-PROPOS — Pourquoi moi, pourquoi maintenant

Je n’avais pas prévu d’écrire ce livre.
La retraite aurait pu être un territoire paisible, un espace où l’on observe le monde à distance, avec une certaine lassitude amusée. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Plus les années avançaient, plus je voyais des fissures dans l’ordre économique mondial, comme si la mécanique qui soutenait nos sociétés commençait à produire un bruit sourd, inquiétant. Je me suis rendu compte que la dette — ce mot abstrait que beaucoup préfèrent éviter — était en train de devenir le fil invisible qui reliait toutes les crises contemporaines.

Pourquoi moi ?
Pourquoi un Marocain, senior, ayant passé sa vie dans des métiers de presse, d’analyse, de débat public, se mettrait soudain à écrire un ouvrage sur la dette mondiale ?

Parce que j’ai vu trop de choses pour rester silencieux.
Parce que j’ai vécu assez longtemps pour comprendre que les crises économiques ne sont jamais seulement économiques.
Parce que je viens d’un pays, le Maroc, qui a toujours marché sur une ligne fine entre aspiration et contrainte, entre désir de développement et réalité budgétaire.
Et parce que j’appartiens à une génération qui a vu le monde basculer plusieurs fois.

J’ai connu les années où l’on parlait encore du tiers-monde, puis celles où l’on vantait l’émergence.
J’ai vu le FMI imposer ses recettes d’austérité, puis reconnaître — trop tard — qu’elles pouvaient aggraver les fractures sociales.
J’ai observé la montée des créanciers privés, l’entrée de la Chine dans le jeu, la fragmentation de l’ordre mondial.
J’ai vu des pays se relever, et d’autres s’effondrer.
Et partout, j’ai retrouvé le même motif : la dette comme instrument, parfois de progrès, parfois de dépendance, souvent mal comprise.

Pourquoi ai-je écrit ce livre ?
Parce que je ne crois plus à la neutralité supposée de l’économie.
Parce que la dette, présentée comme un simple mécanisme financier, est devenue un fait politique, moral, humain.
Parce que j’ai vu la dette réduire des vies, saigner des budgets, étouffer des ambitions nationales, détruire des générations entières.
Parce que j’ai voulu raconter ce que les rapports officiels ne disent pas : l’impact silencieux, quotidien, intime.

On écrit souvent des livres techniques sur la dette. Celui-ci n’en est pas un.
Je ne suis pas économiste académique.
Je ne prétends pas détenir la vérité.
Mais je possède peut-être ce que la technocratie oublie : le regard de quelqu’un qui n’a rien à gagner, rien à perdre, mais tout à transmettre.
Un regard d’homme qui a vécu assez longtemps pour déceler les répétitions de l’histoire.

Le Maroc, pays où je suis né et où j’ai exercé mes métiers, m’a appris à lire les fragilités avant qu’elles ne deviennent crises.
Lorsque l’on vit dans un pays en développement, la dette n’est jamais un concept lointain : elle se voit dans les rues, dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les prix qui changent d’une semaine à l’autre.
Elle se voit dans les ambitions reportées.
Elle se voit dans les familles qui s’adaptent.
Elle se voit dans les rêves qui s’ajustent.

Au fil des années, j’ai pris conscience que la dette est l’un des grands récits invisibles du XXIᵉ siècle.
Un récit que l’on laisse aux experts, alors qu’il appartient à tous.
Un récit que j’ai voulu rendre lisible.

Écrire ce livre en tant que senior marocain n’est donc pas un hasard.
C’est une position.
Celle d’un observateur venant d’un pays qui n’a jamais été au centre du jeu mondial, mais qui en a toujours ressenti les secousses.
Celle d’un citoyen du Sud qui refuse de considérer la dette comme une fatalité.
Celle d’un homme qui a passé sa vie à informer, analyser, alerter — et qui continue de le faire, parce que la lucidité n’a pas d’âge.

J’ai écrit ce livre pour comprendre.
Pour expliquer.
Pour mettre en lumière.
Pour dire que derrière chaque graphique se cache une vie.
Pour rappeler que les États ne sont pas des machines, mais des communautés humaines.
Pour affirmer qu’un monde qui tolère l’asphyxie de cinquante pays est un monde qui organise sa propre instabilité.

Si ce livre peut offrir un éclairage, une prise de recul, un début de réflexion, alors l’effort en aura valu la peine.
Car la dette n’est pas seulement une question de chiffres.
C’est une question d’avenir.
Et on n’abandonne jamais l’avenir — même à la retraite.


 

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Débat - Podcast : les chroniqueurs de la Web Radio débattent des idées contenues dans ce livre à travers ses questions :

la_dette_mondiale_finance_le_nord.m4a Débat  (26.33 Mo)

1. Qui finance réellement qui ? Cette question brutale est l'interrogation essentielle de la préface, cherchant à dévoiler le paradoxe selon lequel le Sud, malgré ses besoins, transfère des ressources vers le Nord.
2. Pourquoi la dette est-elle devenue la nouvelle frontière de l'injustice mondiale ? L'ouvrage cherche à expliquer l'entrée en matière humaine, politique et historique de la dette qui gouverne désormais la vie quotidienne de milliards de personnes.
3. La dette, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, peut-elle encore servir le développement, ou est-elle devenue, au contraire, un mécanisme d'appauvrissement silencieux ? Cette réflexion cruciale est posée face à l'exode financier massif des pays en développement vers les créanciers.
4. Qui contrôle réellement la dette aujourd'hui ? Le livre analyse la prise de pouvoir des créanciers privés, qui sont devenus le nouveau souverain mondial, marginalisant les acteurs traditionnels comme le Club de Paris.
5. Comment les taux élevés ont-ils transformé la dette en impôt mondial invisible ? L'ouvrage s'attaque au fardeau des intérêts, soit 415 milliards de dollars en 2024, qui paralysent les États.
6. La dette est-elle un outil au service du développement ou est-elle devenue une rente au profit des marchés ? Cette interrogation fondamentale est soulevée pour évaluer si les intérêts payés par les pays en développement servent encore la dignité humaine.
7. Comment bâtir un système éducatif robuste ou financer la transition énergétique lorsque la priorité absolue est de satisfaire les marchés financiers ? Le livre souligne le renversement des priorités où les dépenses essentielles sont sacrifiées au profit du service de la dette.
8. Comment se préparer au choc climatique lorsque les budgets d'adaptation sont sacrifiés sur l'autel des remboursements obligatoires ? Il explore le lien fatal entre la dette et le climat, où les pays les plus exposés aux catastrophes ne peuvent pas investir pour se protéger.
9. Pourquoi les crises de dette se multiplient-elles maintenant ? L'analyse des cas comme le Ghana, la Zambie et le Sri Lanka révèle que ces crises ne sont pas des exceptions, mais les symptômes d'un système mondial incapable de répondre efficacement aux chocs globaux (comme la hausse des taux et le retrait des investisseurs privés).
10. Dans quelle économie voulons-nous vivre demain ? Il s'agit de la question essentielle et d'orientation future, qui invite à repenser la justice financière mondiale et à reconstruire un contrat entre le Nord et le Sud.
Pour résumer, le débat pose la question centrale de la stabilité globale, montrant que la dette n'est pas seulement un problème de chiffres, mais un enjeu politique, social et humain majeur qui concerne la stabilité même du monde.

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