Par Abdeslam Seddiki
Démocratie et développement, deux faces de la médaille.
D’ailleurs, ce lien dialectique et organique entre les deux « D » apparait nettement dans le Discours Royal. Le pays ne peut pas avancer en laissant à la traine de larges pans de la population. Le train du progrès doit être capable d’assurer une place pour tout le monde. Condition sine qua none pour mettre fin à un « Maroc qui avance à deux vitesses ». Peu importe qu’il y ait une première classe et une deuxième classe. L’essentiel est que tout le monde arrive à la même heure ! Pour y parvenir, il faut réparer l’ascenseur social qui est en panne depuis des années.
C’est dans cet esprit que le Ministre de l’intérieur a envoyé une circulaire le 15 aout denier aux walis et gouverneurs les invitant « à engager, avec célérité et efficacité, les actions nécessaires à la réussite de ce chantier Royal et ce, en coordination avec les acteurs locaux concernés. ». Il s’agit de cibler des projets générateurs d’impacts réels sur la population en termes de création d’emplois notamment dans les secteurs productifs, le renforcement des services sociaux de base comme l’éducation, l’accès aux soins de santé « de manière à préserver la dignité des citoyens, d'instaurer la justice spatiale, et de réduire les inégalités territoriales. », la gestion proactive et durable des ressources en eaux dans un contexte de stress hydrique et de changement climatique, et la mise à niveau territoriale intégrée, en totale résonance avec les mégaprojets actuellement en cours de réalisation à l'échelle nationale. Ce sont des priorités déjà évoquées dans le Discours Royal et rappelés dans la circulaire du Ministre.
Une approche participative et inclusive
Au regard du contexte pré-électoral dans lequel cette opération est lancée, la circulaire a édicté un certain nombre de règles et prérequis à respecter dont notamment : la conformité des programmes avec les Orientations Royales, l’adoption d’une approche participative et inclusive, le ciblage et la priorisation des programmes sur la base d’un diagnostic précis, la priorité aux zones rurales démunies, le respect des règles de convergence et de complémentarité pour éviter les redondances et les déperditions.
« Il va sans dire que la bonne conception et mise en place de ces nouveaux programmes aboutiront assurément à l'amélioration des conditions de vie de la population, la réduction des disparités spatiales, le renforcement de l'attractivité et de la compétitivité territoriale, l'amélioration des indicateurs de développement humain et la création de l'emploi. »
Personne n’est au-dessus de la loi
La circulaire a bien fait de retenir la préfecture/province comme échelle d’intervention, mais au sein de chaque province, il y a des urgences à traiter au niveau communal. Quand on a des communes enregistrant un taux de pauvreté multidimensionnelle supérieur à 50%, le choix est déjà fait. La mise à niveau territoriale doit partir des dernières données du HCP basées sur le recensement de 2024. Ce qui n’exclue pas de procéder à des vérifications ou à des actualisations si nécessaire.
Par ailleurs, si la circulaire reste à un niveau général se limitant aux grands principes, ce qui est normal. Cependant, on doit définir le niveau temporel des actions à mener : est-ce la fin de 2025 ou la fin de 2026 ou l’horizon 2030 ? Une chose est certaine, la planification stratégique ne se fait pas sur le court terme. De la même manière, la circulaire invite à un diagnostic avant l’action. C’est une excellente chose, mais faire un diagnostic d’une entité territoriale pourrait nécessiter du temps et des moyens.
Aussi, il convient de jouer à fond la transparence budgétaire : annoncer le moment venu le budget alloué, sa répartition par objet d’intervention et par espace territorial, les sources de son financement et la contribution des partenaires impliqués.
La culture d’évaluation et de la reddition des comptes doit être de rigueur. Personne n’est au-dessus de la loi. A ce titre, les politiques publiques menées jusqu’à présent dont notamment le fonds du développement rural qui a bénéficié d’un budget colossal de 50 MM DH, doivent faire l’objet d’une évaluation objective et impartiale.
Pour conclure, on ne trouvera pas mieux que la conclusion de la circulaire : « L'enjeu final étant que les Hautes Directives Royales énoncées dans le Discours du Trône, soient traduites rapidement et de manière constructive, en actions concrètes et visibles sur le terrain, et que les programmes de développement territorial soient réellement mis en œuvre ».












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