Un diagnostic clair : le Maroc a les talents, pas encore le système
Ces résultats prouvent qu’une souveraineté technologique marocaine est possible. Mais elle reste encore fragmentée, faute d’un pilotage intégré et durable.
Mon approche systémique : relier, orchestrer, anticiper
Mon approche est systémique : elle considère l’innovation comme un réseau vivant de savoirs, d’acteurs, de technologies et de valeurs.
Il ne suffit pas d’innover dans un laboratoire ; il faut relier les universités, les entreprises, les territoires, les citoyens et la diaspora dans une logique d’écosystème. L’innovation n’est pas un événement, c’est un processus collectif d’apprentissage et d’adaptation.
Définir l’innovation à l’ère de l’intelligence artificielle
Dans le domaine de l’intelligence artificielle, innover ne signifie pas seulement utiliser des algorithmes étrangers, mais concevoir nos propres modèles à partir de nos réalités, de nos langues, de nos données et de nos besoins.
L’innovation en IA, c’est la capacité d’un pays à transformer son patrimoine informationnel en intelligence collective utile, inclusive et souveraine. C’est aussi la capacité à créer de la confiance dans un monde automatisé.
Cinq verrous à lever pour libérer l’intelligence nationale
2. Cadre juridique obsolète.
3. Faibles incitations université–entreprise.
4. Coordination nationale insuffisante.
5. Valorisation économique marginale.
Six leviers pour une souveraineté scientifique et technologique :
1. Refonte législative : donner aux universités la pleine autonomie scientifique et entrepreneuriale.
2. Financement à 3 % du PIB en 2030 : instaurer un contrat public-privé d’investissement dans la souveraineté.
3. Statut national du chercheur : professionnaliser la recherche.
4. Pilotage stratégique unifié : donner au Conseil national de la recherche scientifique un vrai mandat.
5. Valorisation économique et deep tech : permettre la création de filiales et d’incubateurs universitaires.
6. Territorialisation de l’innovation : ancrer la R&D dans les régions à travers des clusters comme MrabaData et MedinIA.
Un appel à mobiliser les compétences marocaines du monde
Or, le Maroc peut devenir un pôle d’intelligence partagée s’il sait intégrer sa diaspora de chercheurs et de professionnels dans la gouvernance de l’innovation.
Une contribution personnelle et nationale
Je crois à la complémentarité entre le savoir académique, la compétence industrielle et l’intelligence territoriale.
C’est à travers cette alliance que le Maroc pourra bâtir une souveraineté scientifique, numérique et culturelle durable.
Pour une cohérence nationale et une confiance collective
L’intelligence artificielle, la recherche et la culture de l’innovation doivent former un seul écosystème souverain, au service de la valeur, de la jeunesse et de la dignité nationale.
La souveraineté n’est pas un état, c’est un processus. Et ce processus commence par la confiance dans notre propre intelligence collective.
Par Dr Az-Eddine Bennani - Ingénieur-économiste, chercheur et consultant en gouvernance systémique de l’intelligence artificielle.












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