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Pour une ingénierie de la confiance : reconstruire le lien politique à l’ère du soupçon

Tout le monde en parle, mais personne ne la voit venir.


Rédigé par le Vendredi 23 Mai 2025

À l’heure où les discours politiques peinent à rallumer la flamme démocratique, une idée émerge avec force : et si la confiance ne se méritait plus seulement, mais se concevait, se fabriquait, se modélisait ? Cette tribune propose la création d’une nouvelle discipline – l’ingénierie de la confiance – pour reconstruire les fondations du lien entre gouvernants et citoyens, loin des artifices de communication, au plus près des attentes d’une jeunesse connectée, lucide et exigeante.



A lire ou à écouter en podcast :


La confiance. Ce mot-valise que tous les politiciens brandissent comme un talisman.

Les observateurs l’analysent, les analystes l’observent. On veut « rétablir la confiance ». Avec les électeurs, avec la jeunesse, avec "le peuple". Mais cette fameuse confiance ne se décrète pas. Elle ne se proclame pas à la tribune. Elle se mérite. Et surtout, elle ne revient pas d’un simple claquement de doigts, surtout quand on l’a trahie, abîmée ou ignorée pendant des années. À force de promesses recyclées, de mots désenchantés et de programmes sans âme, la jeunesse décroche, les électeurs désertent, et la démocratie s’étiole dans un grand soupir silencieux.

Alors, que faire ? Continuer à tourner en rond avec des panels de citoyens tirés au sort ? Avec des chartes d’éthique oubliées dans des tiroirs ? Avec des institutions de plus en plus opaques qui simulent l’écoute tout en verrouillant le réel ?

​Et si l’on cessait de bricoler la confiance pour enfin l’ingénieriser ?

À l’heure où la défiance n’est plus un signal d’alerte mais une normalité politique, il devient urgent de concevoir la confiance comme une matière première, fragile et vitale, qu’il faut façonner méthodiquement. D’où la nécessité de créer une nouvelle discipline, audacieuse et transversale : l’ingénierie de la confiance. Une science politique appliquée, mêlant sociologie, psychologie collective, communication éthique et design institutionnel.

Ce ne serait pas un simple habillage rhétorique. Ce serait une pratique nouvelle, un champ de recherche, une pédagogie de l’action publique. Elle viserait à modéliser, tester et mettre en œuvre des mécanismes concrets pour produire de la transparence, restaurer la parole publique, instaurer des boucles de rétroaction authentiques entre gouvernés et gouvernants. Cette ingénierie travaillerait aussi bien sur les formes de concertation locale que sur la lisibilité des décisions nationales, sur la mémoire des engagements tenus que sur la réactivité des institutions à l’égard des citoyens.

Mais cette ingénierie ne peut fonctionner sans une communication politique de la confiance, en rupture avec la culture du spin, des éléments de langage figés et des narratifs verrouillés façon Pravda. Il ne s’agit plus d’informer pour rassurer, mais de dialoguer pour co-construire. La communication de la confiance repose sur l’humilité, la clarté, l’écoute réelle, le droit à l’erreur assumé publiquement. Elle exige des figures publiques qu’elles descendent de leurs estrades pour rejoindre le terrain, les espaces de doute, et parfois même de colère.

À cela s’ajoute un marketing politique de la confiance, pensé pour et avec les codes générationnels : les réseaux sociaux ne doivent plus être de simples vitrines de propagande, mais des lieux vivants de dialogue, de pédagogie active et d’engagement partagé, notamment avec la génération Z qui ne croit plus aux slogans mais répond à l’authenticité.

En somme, repolitiser l’acte de confiance comme on repense l’énergie dans les transitions écologiques : non comme une ressource infinie, mais comme un bien commun, épuisable, à préserver et à redistribuer équitablement.

Car dans une société de l’algorithme et du soupçon permanent, la confiance ne se regagne pas. Elle se construit. Et comme toute construction durable, elle a besoin d’ingénieurs, pas de magiciens. Ni de cyniques. Ni de vieux routiers du verbe.

​Pour mémoire et pour justice

Cette proposition de créer une "ingénierie de la confiance" n’est pas née dans un laboratoire académique ni dans une agence de communication. Elle a été formulée par le Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, lors du dernier Conseil national du parti.

Dans un contexte de crise démocratique et de défiance généralisée, cette idée, audacieuse et profondément moderne, mérite d’être reconnue à sa source. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Et surtout, espérer que cette graine intellectuelle trouve un terreau fertile au-delà des discours, dans les pratiques concrètes de la vie publique.

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Vendredi 23 Mai 2025

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