Les chiffres sont précis et sans ambiguïté. Selon le Bulletin mensuel de statistiques des finances publiques de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR), les recettes douanières nettes se sont établies à 91,82 milliards de dirhams à fin novembre 2025, contre environ 83,6 milliards de dirhams à la même période un an auparavant. Cette progression de 9,8 % intervient après prise en compte de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux limités à 90 millions de dirhams, un niveau relativement contenu au regard des volumes collectés.
Dans la structure de ces recettes, la taxe sur la valeur ajoutée à l’importation demeure le principal contributeur. Elle a généré 57,396 milliards de dirhams sur les onze premiers mois de l’année, contre 52,855 milliards de dirhams à fin novembre 2024, soit une hausse de 8,6 %. Cette évolution reflète à la fois le maintien d’un flux soutenu des importations et le poids structurel de la fiscalité indirecte dans les ressources de l’État.
À l’intérieur de cette composante, les tendances apparaissent contrastées. La TVA appliquée aux produits énergétiques recule de 2,6 %, dans un contexte marqué par des ajustements de prix et de volumes sur les marchés internationaux. À l’inverse, la TVA sur les autres produits progresse de 10,8 %, traduisant une demande encore résiliente sur plusieurs segments de biens importés, malgré les pressions inflationnistes et les arbitrages opérés par les opérateurs économiques.
Les droits de douane suivent une trajectoire plus modérée, mais restent orientés à la hausse. À fin novembre 2025, leurs recettes nettes atteignent 15,397 milliards de dirhams, contre 14,6 milliards de dirhams un an auparavant, soit une progression de 5,5 %. Une évolution qui confirme leur rôle stabilisateur dans l’architecture des recettes douanières.
La dynamique la plus marquée concerne toutefois la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Les recettes nettes issues de la TIC se sont élevées à 19,027 milliards de dirhams, en hausse de 17,4 % par rapport à fin novembre 2024, malgré des remboursements et restitutions fiscaux de 56 millions de dirhams. Ce niveau renforce à court terme les marges budgétaires, tout en rappelant la sensibilité des finances publiques à l’évolution des marchés énergétiques.
Au total, ces 91,82 milliards de dirhams confirment la solidité des recettes douanières dans le financement du budget de l’État. Un soutien appréciable à l’équilibre des comptes publics, mais qui souligne aussi la nécessité, à moyen terme, de diversifier davantage les sources de revenus et de réduire la dépendance aux prélèvements liés aux échanges extérieurs.












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