Trump et Netanyahu ont-ils encore les moyens de freiner cette dynamique ?
En toile de fond, une évidence tragique : les images de Gaza, l’expansion des colonies en Cisjordanie, l’impasse d’un processus de paix vidé de sens. Face à cette réalité, des opinions publiques occidentales exercent une pression croissante sur leurs gouvernements, réclamant un minimum de cohérence entre les valeurs proclamées et les positions diplomatiques.
Dans ce contexte, deux figures cherchent à reprendre la main : Donald Trump et Benyamin Netanyahu. Le premier prépare une rencontre avec des dirigeants arabes et musulmans pour présenter sa « vision de la paix ». Une paix où Washington resterait l’architecte, même si la réalité du terrain montre que cette architecture est fissurée depuis longtemps. Le second, retranché dans une rhétorique de menace existentielle, considère la reconnaissance de la Palestine comme une atteinte directe à la sécurité d’Israël.
Netanyahu joue une carte défensive : associer toute initiative internationale au Hamas, diluer la distinction entre une autorité palestinienne fragilisée et un mouvement armé radical, et réaffirmer que céder sur la souveraineté équivaudrait à un suicide national. C’est une stratégie éprouvée : transformer la peur en levier diplomatique. Mais elle s’érode au contact d’une opinion mondiale de moins en moins sensible à ce discours de la forteresse assiégée.
Le Royaume-Uni illustre ce basculement. Longtemps allié indéfectible d’Israël, Londres subit désormais une pression citoyenne pour revoir ses positions, envisager des sanctions, voire cibler les produits issus des colonies israéliennes. Dans ce climat, la comparaison avec les sanctions imposées à la Russie devient tentante : pourquoi punir Moscou pour l’annexion de territoires, mais fermer les yeux sur les pratiques de Tel-Aviv ?
Cette dissonance affaiblit la crédibilité des démocraties occidentales. Elle nourrit aussi des ressentiments dangereux : antisémitisme et islamophobie trouvent dans ces contradictions un terreau fertile. Ainsi, ce qui se joue n’est pas seulement diplomatique, mais profondément social et identitaire.
Dans ce contexte, deux figures cherchent à reprendre la main : Donald Trump et Benyamin Netanyahu. Le premier prépare une rencontre avec des dirigeants arabes et musulmans pour présenter sa « vision de la paix ». Une paix où Washington resterait l’architecte, même si la réalité du terrain montre que cette architecture est fissurée depuis longtemps. Le second, retranché dans une rhétorique de menace existentielle, considère la reconnaissance de la Palestine comme une atteinte directe à la sécurité d’Israël.
Netanyahu joue une carte défensive : associer toute initiative internationale au Hamas, diluer la distinction entre une autorité palestinienne fragilisée et un mouvement armé radical, et réaffirmer que céder sur la souveraineté équivaudrait à un suicide national. C’est une stratégie éprouvée : transformer la peur en levier diplomatique. Mais elle s’érode au contact d’une opinion mondiale de moins en moins sensible à ce discours de la forteresse assiégée.
Le Royaume-Uni illustre ce basculement. Longtemps allié indéfectible d’Israël, Londres subit désormais une pression citoyenne pour revoir ses positions, envisager des sanctions, voire cibler les produits issus des colonies israéliennes. Dans ce climat, la comparaison avec les sanctions imposées à la Russie devient tentante : pourquoi punir Moscou pour l’annexion de territoires, mais fermer les yeux sur les pratiques de Tel-Aviv ?
Cette dissonance affaiblit la crédibilité des démocraties occidentales. Elle nourrit aussi des ressentiments dangereux : antisémitisme et islamophobie trouvent dans ces contradictions un terreau fertile. Ainsi, ce qui se joue n’est pas seulement diplomatique, mais profondément social et identitaire.
Une nouvelle donne géopolitique est-elle en train de naître au Moyen-Orient ?
Trump, pour sa part, semble vouloir transformer la reconnaissance de la Palestine en champ de bataille électoral. Présenter un plan alternatif, détourner le récit, repositionner les États-Unis comme arbitre incontournable : tout cela ressemble moins à une solution qu’à une stratégie de diversion. Mais ce calcul politique pourrait échouer si la reconnaissance internationale s’amplifie, créant une dynamique autonome, difficile à inverser.
La crainte de Tel-Aviv est claire : que la Palestine ne devienne un sujet aussi consensuel que la lutte contre l’apartheid sud-africain à la fin du XXe siècle. Dans ce cas, les alliances de circonstance, aussi solides soient-elles, ne suffiraient plus à endiguer le flux.
Au fond, la question palestinienne agit comme un révélateur. Elle expose la fragilité des normes internationales, l’hypocrisie des grandes puissances, mais aussi la puissance symbolique des luttes nationales. Qu’un État soit reconnu ou non ne change pas immédiatement le quotidien d’un peuple sous occupation. Mais cette reconnaissance rebat les cartes du récit : elle confère une légitimité, elle dessine un horizon.
C’est ce qui explique les crispations de Netanyahu, l’agitation diplomatique de Trump, et l’embarras des chancelleries européennes. Car derrière le mot « Palestine » se cache une question universelle : jusqu’où les nations sont-elles prêtes à aller pour transformer les droits proclamés en réalités tangibles ?
La crainte de Tel-Aviv est claire : que la Palestine ne devienne un sujet aussi consensuel que la lutte contre l’apartheid sud-africain à la fin du XXe siècle. Dans ce cas, les alliances de circonstance, aussi solides soient-elles, ne suffiraient plus à endiguer le flux.
Au fond, la question palestinienne agit comme un révélateur. Elle expose la fragilité des normes internationales, l’hypocrisie des grandes puissances, mais aussi la puissance symbolique des luttes nationales. Qu’un État soit reconnu ou non ne change pas immédiatement le quotidien d’un peuple sous occupation. Mais cette reconnaissance rebat les cartes du récit : elle confère une légitimité, elle dessine un horizon.
C’est ce qui explique les crispations de Netanyahu, l’agitation diplomatique de Trump, et l’embarras des chancelleries européennes. Car derrière le mot « Palestine » se cache une question universelle : jusqu’où les nations sont-elles prêtes à aller pour transformer les droits proclamés en réalités tangibles ?












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