“Et si ton entretien d’embauche se passait à trois ? Toi, le recruteur… et ton assistant IA.”

On y est. Après des mois à faire comme si l’intelligence artificielle ne squattait pas déjà nos CV, nos mails de motivation (quand on en écrit encore), nos préparations d’entretien et même nos simulations, Anthropic – une des pépites de l’IA – finit par dire ce que tout le monde pensait tout bas : oui, l’IA peut avoir sa place dans le recrutement. Mieux : elle doit en avoir une.

Jusqu’à récemment, Anthropic faisait un peu la fine bouche. Utiliser l’IA pour se préparer à un poste chez une boîte spécialisée en IA ? Ironique mais interdit.

Leurs offres d’emploi précisaient même qu’ils voulaient des candidats "authentiques", pas boostés par une machine. Oui, bon.

Mais voilà que Mike Krieger, big boss du développement chez Anthropic, a fini par lever le tabou.

Dans une interview à CNBC, il annonce la fin de cette politique et propose une nouvelle approche : la “co-utilisation” de l’IA par le candidat et le recruteur.

Un peu comme un duo jazz. L’important ? Voir si le candidat sait manier ces outils avec intelligence – justement.

Aujourd’hui, utiliser ChatGPT ou Claude (le bot maison d’Anthropic) pour préparer une réponse ou structurer sa pensée devient un atout, pas une triche.

On évalue ta manière de collaborer avec la machine, ta capacité à poser les bonnes questions, à affiner une stratégie, bref à penser avec l’outil.

Imagine :

"Comment tu gères les conflits dans une équipe ?"
"Je laisse Claude m’aider à formuler une approche bienveillante, puis je l’adapte à ma sauce."
Le tout, assumé. Et applaudi.

Ce tournant signé Anthropic pourrait bien redessiner la frontière entre authenticité et efficacité.

Peut-on encore exiger que le cerveau humain soit 100 % autonome quand on évolue dans un monde hyperconnecté, où les meilleurs profils sont aussi ceux qui savent bien s’entourer – y compris d’un bot ?

Reste à savoir si les entretiens de demain se feront à trois, quatre… ou à douze, si chacun vient avec ses IA persos.

En attendant, un conseil : ne cachez plus vos outils. Assumez-les, peaufinez-les, et que le meilleur duo homme-machine gagne.