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Rencontre investissement-OCDE


Rédigé par Par Taoufiq Boudchiche le Lundi 11 Septembre 2023

Un point d’ancrage dans le contexte tragique du séisme au regard des efforts d’investissement qu’il conviendra de mobiliser pour la reconstruction humaine et matérielle à court et moyen terme.



Par Taoufiq Boudchiche

La rencontre d’experts tripartite organisée les 11 et 12 septembre sur les Investissements Directs Etrangers à Rabat par l’Office des Changes, le Ministère de l’Economie et des Finances et l’OCDE a permis un échange sur le sujet de l’investissement direct étranger au Maroc.

Elle apporte une brique supplémentaire à la coopération engagée par le Maroc en 2016 avec l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE)  en mettant la question de l’investissement étranger au cœur de la stratégie de collaboration entre les pouvoirs publics nationaux et l’OCDE lors de la phase actuelle et à venir. 

Le cadre de référence est le cap fixé par les Orientations Royales incitant à mobiliser de 550 milliards de DH d’investissement d’ici à 2026 avec l’objectif de créer 500.000 emplois. Parmi les outils institutionnels et financiers déjà en place ont été cités notamment la nouvelle charte de l’investissement,  le partenariat avec l’OCDE,  le Fonds Mohammed VI pour l’investissement ainsi que le potentiel offert par les transferts financiers des MRE.

Concernant ces derniers, ils auraient déjà atteints à cette période de l’année 60.000 milliards de DH. Un nouveau record !

L’accent a été mis autant sur les aspects quantitatifs que qualitatifs induits par les IED tels que l’accès à la technologie par l’attrait d’entreprises à forte valeur ajoutée industrielle et technologique (concept de raccourci technologique), la création d’écosystèmes productifs sur le territoire national inclusifs pour la PME marocaine, la valeur ajoutée en termes d’image et de notoriété internationale du Maroc car l’investissement est aussi un acte de foi à l’égard du pays hôte, la recherche de la maximisation du contenu technologique local à l’instar du secteur automobile qui a atteint 69 % de taux d’intégration technologique avec un objectif à court terme de 80 %, la mixité entre l’investissement national et international.
 
Sur le plan quantitatif, le pari du Maroc sur l’investissement étranger dans le cadre de sa politique d’ouverture économique engagée dés les années 80 a été, selon les experts réunis,  une stratégie gagnante. Celle-ci a  mixé une logique de progressivité, de prudence et d’irréversibilité. Dans les années 1980 les IDE atteignaient à peine 550  millions de DH.

Ils n’ont cessé d’augmenter atteignant par exemple un pic en 2018 de 46,1 milliards de DH avant les impacts négatifs de la période de la COVID-19. Une tendance à la reprise a été notée en 2021 avec 32,5 milliard de DH et 39, 6 milliards de DH en 2022 soit respectivement des hausses de 25,1 % en 2021 et 21, 6 % en 2022.

La rencontre avait pour objectif en outre dans son volet technique, l’examen des techniques de collecte de données et leur traitement comparé aux bonnes pratiques internationales. A cet effet, Monsieur Houssaine Ouljour, Chef du Département Etudes et Statistiques de l’Office des changes a exposé l’expertise marocaine dans ce domaine reconnue pour sa conformité aux meilleurs standards internationaux par l’OCDE, le FMI, la Banque Mondiale…

La prochaine étape va se concentrer sur les données du secteur industriel. En effet, les échanges avec les experts de l’OCDE qui cumulent une expérience dans ce domaine avec les 38 pays membres et au-delà, va permettre la mise en place d’un plan d’action de mise en œuvre des recommandations internationales d’élaboration des statistiques sur les IDE dans le secteur industriel.

 

L’enjeu pour le Maroc étant de développer un outillage statistique précis et performant pour servir ses stratégies industrielles sur les données relatives aux chaines de valeurs mondiales et leur montée en gamme dans les secteurs stratégiques de  l’automobile, l’aéronautique, la décarbonation, les énergies renouvelables, la mobilité écologique, etc. L’ambition serait de promouvoir des données statistiques de qualité et des analyses fines dans ces domaines destinés à l’aide à la décision et l’attractivité du Royaume en matière d’investissement étranger.

Il convient enfin au terme de la première journée de la rencontre de saluer la qualité des intervenants formé de jeunes experts marocains appartenant aussi bien à l’Office des changes  avec à leur tête Monsieur Driss Benchikh, secrétaire général de cette institution laquelle combine « efficacité et discrétion » qu’à ceux du Ministère de l’économie et des finances représenté par Monsieur Khalid Benomar, Conseiller auprès de Madame la Ministre.

Le secteur privé a été représenté quant à lui par Monsieur Baddreddine Mansouri Directeur Général de Stellantis Sub-Sahara Africa qui a partagé des éclairages précieux sur l’évolution et les ambitions du secteur automobile au Maroc comme force d’attraction des grands investisseurs mondiaux de l’automobile tels que PSA-Peugeot basé à Kenitra. 

De même, les informations transmises par MM Hicham Chaoudri et Youssef Tber, respectivement Directeur  au Ministère de l’Investissement et à l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDI), ont permis de saisir les enjeux et les défis du Maroc en matière d’IED dans le monde et vers le reste du continent.

Le Maroc est très présent, a-t-il été souligné, en tant qu’investisseur en Afrique. Il est classé par le volume des investissements engagés dans le continent comme deuxième investisseur et premier en Afrique de l’Ouest tel que souligné par Monsieur Moubarack LO, ancien ministre et expert sénégalais en prospective. Il est en outre un  très bon connaisseur du Maroc et de l’Afrique pour avoir initié et développé une expertise africaine sur l’émergence économique. 

L’OCDE a été également représentée en force par M. Nicolas Pinaud, Directeur Adjoint au sein de l’OCDE pour les affaires financières et les entreprises et par Mme Ana Novik, Cheffe de la division de l’investissement à l’OCDE. Lors de leurs interventions, les experts étrangers ont souligné l’importance qu’ils accordent à la coopération très enrichissante pour leurs travaux avec les organismes marocains et n’ont pas manqué d’exprimer leur sincère compassion et leur solidarité aux victimes du séisme qui a touché le Maroc.

Cette rencontre se présente également comme un point d’ancrage dans le contexte de cette tragédie au regard des efforts d’investissement qu’il conviendra de mobiliser pour la reconstruction humaine et matérielle de la période à venir.

Rédigé par  Taoufiq Boudchiche





Lundi 11 Septembre 2023

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