L'ODJ Média

lodj





Sahara : l’espoir d’un tournant… mais prudence tant que rien n’est acté


Rédigé par La rédaction le Samedi 25 Octobre 2025

Des informations circulent sur une initiative américaine portée par le président Donald Trump visant à faire adopter par le Conseil de sécurité un texte entérinant le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme unique base de règlement. Si cela se confirme, ce serait un basculement majeur dans le dossier. Mais à l’heure où nous écrivons, il faut garder la tête froide : distinguer ce qui est annoncé, ce qui est plausible… et ce qui est officiellement décidé.



Ce que disent les « fuites »

Selon des sources diplomatiques relayées par des médias, Washington aurait distribué aux membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité un projet de résolution consacrant l’option d’autonomie et fixant un calendrier serré — on évoque une fenêtre de 45 jours — pour amener l’Algérie et le Polisario à s’y conformer. Dans ce scénario, les États-Unis pousseraient aussi à la réouverture d’un consulat à Dakhla, promis en 2020 puis gelé, et à une réduction progressive du rôle de la MINURSO. L’objectif affiché : « fermer la parenthèse » d’un conflit vieux de près d’un demi-siècle et graver dans le marbre onusien la solution marocaine.

Pris à la lettre, ce paquet diplomatique coche plusieurs cases d’une stratégie cohérente : reconnaissance politique, levier économique (consulat à vocation commerciale), et séquençage sécuritaire (réduction de la MINURSO au profit d’un schéma de stabilité assumé par le Maroc). Il épouse, par ailleurs, une dynamique internationale favorable : des soutiens publics au plan d’autonomie se sont multipliés ces derniers mois, notamment côté européen. Le Royaume-Uni a officialisé en juin 2025 son ralliement, qualifiant le plan de « crédible, viable et pragmatique », un signal fort venant d’un membre permanent du Conseil de sécurité. 

Plus récemment, la Belgique s’est inscrite sur la même ligne, renforçant l’effet d’entraînement diplomatique au sein de l’UE.

Ce que les faits établis montrent aujourd’hui

La prudence impose cependant de confronter ces éléments à l’état réel du dossier onusien. D’abord, la MINURSO est bel et bien en place : son mandat, renouvelé le 31 octobre 2024, court jusqu’au 31 octobre 2025, et le Conseil est saisi d’un renouvellement à l’automne 2025. Aucun document officiel ne consacre, à ce stade, une « fin programmée » de la mission ou une redéfinition de son mandat autour d’une solution unique. 

Ensuite, sur le plan bilatéral américano-marocain, l’option d’un consulat américain à Dakhla est revenue dans les radars : des responsables liés à l’entourage de Donald Trump ont réaffirmé l’intention d’aller de l’avant durant son second mandat, rappelant la décision initiale du 10 décembre 2020. Cela alimente un faisceau d’indices d’un réengagement américain, sans pour autant constituer — à l’instant T — un acte administratif irréversible ni un texte adopté par le Conseil de sécurité. 

Enfin, côté analyse stratégique, plusieurs think tanks à Washington évoquent une « fenêtre » pour une diplomatie plus offensive afin de rapprocher Rabat et Alger, mais en soulignant la complexité d’obtenir un alignement complet des cinq permanents (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine) sur un texte univoque. Autrement dit : l’impulsion existe, la mécanique institutionnelle reste exigeante.

Ce que changerait un vote historique… s’il survient

Si un projet américain obtenait un soutien explicite des P5 et une majorité au Conseil, les conséquences seraient considérables :

Cadre de négociation : le plan d’autonomie deviendrait la seule référence du processus politique, marginalisant de facto les scénarios de référendum d’autodétermination qui, de toute façon, patinent depuis trois décennies.

Alignement occidental : l’axe Washington–Paris–Londres serait formalisé au niveau onusien. On voit déjà la convergence se dessiner (reconnaissance française du plan comme base exclusive en 2024 ; virage britannique en 2025), mais un vote scellerait ce bloc. 

Ancrage économique : l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, au-delà du symbole, accélérerait l’investissement et le commerce transatlantiques dans la région (logistique, énergies renouvelables, pêche, tourisme). Les capitales européennes qui se sont positionnées pour l’autonomie amplifient déjà ce mouvement. 

Architecture sécuritaire : une réduction graduelle de la MINURSO — si elle était décidée plus tard — déplacerait le centre de gravité vers une stabilisation portée par Rabat, avec un monitoring international allégé. Là encore, c’est un scénario qui supposerait de nouvelles décisions formelles du Conseil, distinctes d’un simple renouvellement de mandat. 

Où poser le curseur de l’espoir… et de la vigilance

Il est légitime d’espérer : la séquence 2024-2025 a objectivement renforcé le soutien international au plan d’autonomie, y compris chez trois membres permanents (États-Unis, France, Royaume-Uni). 

Les signaux politiques américains récents — discours, entretiens, annonces d’intention sur Dakhla — vont dans le même sens. 

Mais trois garde-fous s’imposent :

Ne pas confondre impulsion et adoption : un « projet » partagé en coulisses n’est pas un vote. Tant que le Conseil de sécurité n’a pas inscrit, débattu et adopté un texte, nous restons au stade des intentions.

Lire le tempo onusien : en pratique, le Conseil traite d’abord le renouvellement de la MINURSO à l’automne. Aucune trace publique d’un texte substituant l’autonomie à toute autre option n’a, pour l’heure, émergé du système onusien. 

Mesurer la variable algérienne : même avec une pression internationale accrue, Alger conserve des leviers — diplomatiques et internes — pour temporiser. Les scénarios de « 45 jours » relèvent, à ce stade, de la rhétorique de négociation plus que d’un dispositif juridique contraignant.

Verdict provisoire

Oui, l’aiguille bouge en faveur de la proposition marocaine : les ralliements européens, la réaffirmation américaine et l’agenda d’investissements au Sud renforcent un momentum rarement observé. 

 Mais l’histoire du dossier saharien enseigne la modestie : le droit international se grave dans des résolutions formelles, pas dans des confidences diplomatiques. Tant que le Conseil de sécurité n’a pas adopté un texte consacrant l’autonomie comme unique voie, gardons une espérance lucide : mobilisée, constructive, mais suspendue à la preuve par l’acte.

sahara marocain, conseil de sécurité, autonomie sous souveraineté marocaine, donald trump, onu, maroc algérie, plan d’autonomie, dakhla, minurso, diplomatie américaine, résolution onusienne






Samedi 25 Octobre 2025

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Gaming | Communiqué de presse | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | LODJ Média | Avatar IA Live


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ







LODJ24 TV
آخر الأخبار
جاري تحميل الأخبار...
BREAKING NEWS
📰 Chargement des actualités...

Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html
















Vos contributions
LODJ Vidéo