La hausse des prix du tabac est désormais actée. Selon des informations concordantes, la commission chargée de l’homologation des prix, placée sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances, a finalisé son rapport et l’a transmis aux autorités compétentes. Un arrêté ministériel devrait être publié prochainement au Bulletin officiel, officialisant l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs dès le début de l’année 2026. Cette commission se réunit deux fois par an pour ajuster les prix de vente des produits du tabac sur le marché national, en fonction de l’évolution de la fiscalité et des objectifs budgétaires de l’État.
La hausse annoncée concernera principalement les cigarettes dites populaires, consommées majoritairement par les ménages à revenus modestes. Les marques Marquise, Casa et Fortuna figurent parmi les plus touchées par cette révision tarifaire, tandis que Gauloises le serait dans une moindre mesure. À ce stade, les cigarettes positionnées sur le segment premium ne devraient pas être concernées par cette augmentation. Un choix assumé par les autorités, qui cherchent à réduire progressivement l’écart de prix entre les différentes catégories sans bouleverser brutalement le marché.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de la réforme de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur le tabac, prévue par la loi de finances 2022 et étalée sur la période 2022-2026. Le dispositif repose sur une montée en charge graduelle de la fiscalité afin d’assurer une meilleure lisibilité pour les opérateurs et des recettes stables pour le Trésor. Conformément à ce schéma, la quotité spécifique de la TIC est appelée à passer de 100 dirhams en 2022 à 550 dirhams en 2026. Parallèlement, le minimum de perception sur 1.000 cigarettes devrait progresser de 710,2 dirhams à 953 dirhams sur la même période.
Sur le terrain, l’annonce suscite des réactions contrastées. Pour de nombreux consommateurs, cette hausse supplémentaire vient alourdir un budget déjà sous pression. Dans plusieurs quartiers populaires, la crainte d’un impact direct sur le pouvoir d’achat revient avec insistance. Certains buralistes, eux, redoutent un effet pervers bien connu : une baisse des ventes légales et un possible regain du marché informel, phénomène régulièrement évoqué lors des précédentes augmentations.
Pour les pouvoirs publics, l’équation reste délicate. Il s’agit à la fois de renforcer les recettes fiscales, de mieux encadrer la consommation et de maintenir un équilibre social dans un contexte économique tendu. La hausse prévue en 2026 illustre cette ligne de crête, où chaque dirham supplémentaire sur le paquet devient un sujet de débat public.
En définitive, la nouvelle augmentation des prix du tabac confirme une trajectoire assumée par l’État marocain : celle d’une fiscalité progressive et encadrée, dont les effets économiques, sociaux et sanitaires continueront d’alimenter la discussion bien au-delà de 2026.












L'accueil

















