Dirigé par Mouncef Sedrati de l'Université Bretagne Sud à Vannes, le groupe de chercheurs a identifié un total impressionnant de 85 empreintes humaines. Ces empreintes, estimées à environ 90 300 ans, avec une marge d'erreur de 7 600 ans, sont des témoins silencieux d'une époque révolue, le Pléistocène tardif. Leur découverte, détaillée dans la revue Scientific Reports, représente un jalon majeur dans la compréhension de l'évolution humaine en Afrique du Nord.

L'analyse détaillée de ces empreintes révèle que les individus de différentes tranches d'âge et de sexe ont laissé ces marques. Des enfants aux adultes, la variété des tailles d'empreintes suggère une société diverse et dynamique. Cette diversité reflète non seulement les caractéristiques physiologiques de ces premiers humains mais aussi leur structure sociale.

Les empreintes à Larache ne sont pas seulement des reliques du passé; elles sont des indices précieux sur les activités et interactions sociales de nos ancêtres. L'absence de structures d'habitation à proximité suggère que le site était un point de passage ou un lieu de recherche de nourriture. Les chercheurs postulent que ces anciens habitants pourraient avoir été engagés dans des activités de pêche, soulignant l'importance des ressources côtières pour les groupes de chasseurs-cueilleurs.

Outre son ancienneté, le nombre remarquable d'empreintes fait de ce site l'un des plus significatifs en Afrique du Nord. Ces traces offrent des informations directes sur les individus, de leur taille et âge à leur biomécanique et comportement. Cette découverte illustre également l'importance cruciale du Maroc et de l'Afrique du Nord dans l'évolution des Homo sapiens.