C’est un indicateur discret mais révélateur de la santé d’une Bourse : le taux de liquidité, rapport entre le volume des échanges et la capitalisation totale du marché. En 2024, ce ratio est passé de 9,5 % à 12,5 %, soit une hausse de 3 points en un an. Un chiffre encourageant, à première vue, qui traduit une amélioration de la fluidité du marché actions à Casablanca.
Mais derrière cette progression, plusieurs lectures sont possibles.
Un marché qui retrouve du souffle
Cette hausse de la liquidité coïncide avec une année boursière dynamique : le MASI a bondi de 22 %, les volumes échangés sur le marché central ont dépassé les 68 milliards de dirhams, en hausse de 57 % par rapport à 2023.
Le regain d’intérêt des investisseurs, notamment des particuliers et de certains institutionnels, a permis un roulement plus actif des titres, rompant avec les années de faible activité.
Les titres bancaires, télécoms et industriels ont concentré l’essentiel des transactions, mais la diversification sectorielle s’est légèrement élargie, avec un retour d’intérêt pour l’immobilier, la grande distribution et l’énergie.
Un indicateur à prendre avec précaution
Le taux de liquidité reste cependant très en deçà des standards internationaux, où la moyenne tourne autour de 40 % sur les grandes places financières. La Bourse de Casablanca reste marquée par une faible rotation des titres, notamment sur les mid caps et les petites valeurs, souvent illiquides.
De plus, la hausse de 2024 pourrait s’expliquer par des facteurs temporaires :
Effet de base faible en 2023
Quelques opérations exceptionnelles
Anticipations électorales ou fiscales
Le vrai test sera de savoir si cette liquidité se maintient, voire s’améliore, en dehors d’un cycle haussier favorable.
Les enjeux à moyen terme :
Améliorer la liquidité est essentiel pour :
Attirer les investisseurs étrangers, qui exigent de pouvoir entrer et sortir facilement.
Encourager les entreprises à s’introduire en Bourse, dans un cadre moins figé.
Réduire la volatilité, en assurant des volumes suffisants pour absorber les chocs.
Les autorités de marché misent sur la modernisation du système de cotation, l’animation de marché (market makers) et une meilleure éducation financière pour pérenniser cette dynamique.
Certes, le ratio de liquidité a progressé. Mais suffit-il vraiment à parler de maturité du marché ? On reste sur un chiffre à deux chiffres… là où les économies émergentes les plus dynamiques flirtent avec les 30 à 50 %.
Cette hausse peut aussi refléter une concentration des échanges sur une poignée de titres vedettes, au détriment du reste du marché, où l’illiquidité est criante. Un marché trop dépendant de volumes sur quelques « blue chips » est vulnérable : dès que ces valeurs ralentissent, la liquidité globale s’évapore.
S’il n’y a pas de réforme structurelle des incitations à la cotation, de diversification sectorielle et d’élargissement de la base d’investisseurs, le Maroc risque de confondre feu de paille et transformation durable.
Mais derrière cette progression, plusieurs lectures sont possibles.
Un marché qui retrouve du souffle
Cette hausse de la liquidité coïncide avec une année boursière dynamique : le MASI a bondi de 22 %, les volumes échangés sur le marché central ont dépassé les 68 milliards de dirhams, en hausse de 57 % par rapport à 2023.
Le regain d’intérêt des investisseurs, notamment des particuliers et de certains institutionnels, a permis un roulement plus actif des titres, rompant avec les années de faible activité.
Les titres bancaires, télécoms et industriels ont concentré l’essentiel des transactions, mais la diversification sectorielle s’est légèrement élargie, avec un retour d’intérêt pour l’immobilier, la grande distribution et l’énergie.
Un indicateur à prendre avec précaution
Le taux de liquidité reste cependant très en deçà des standards internationaux, où la moyenne tourne autour de 40 % sur les grandes places financières. La Bourse de Casablanca reste marquée par une faible rotation des titres, notamment sur les mid caps et les petites valeurs, souvent illiquides.
De plus, la hausse de 2024 pourrait s’expliquer par des facteurs temporaires :
Effet de base faible en 2023
Quelques opérations exceptionnelles
Anticipations électorales ou fiscales
Le vrai test sera de savoir si cette liquidité se maintient, voire s’améliore, en dehors d’un cycle haussier favorable.
Les enjeux à moyen terme :
Améliorer la liquidité est essentiel pour :
Attirer les investisseurs étrangers, qui exigent de pouvoir entrer et sortir facilement.
Encourager les entreprises à s’introduire en Bourse, dans un cadre moins figé.
Réduire la volatilité, en assurant des volumes suffisants pour absorber les chocs.
Les autorités de marché misent sur la modernisation du système de cotation, l’animation de marché (market makers) et une meilleure éducation financière pour pérenniser cette dynamique.
Certes, le ratio de liquidité a progressé. Mais suffit-il vraiment à parler de maturité du marché ? On reste sur un chiffre à deux chiffres… là où les économies émergentes les plus dynamiques flirtent avec les 30 à 50 %.
Cette hausse peut aussi refléter une concentration des échanges sur une poignée de titres vedettes, au détriment du reste du marché, où l’illiquidité est criante. Un marché trop dépendant de volumes sur quelques « blue chips » est vulnérable : dès que ces valeurs ralentissent, la liquidité globale s’évapore.
S’il n’y a pas de réforme structurelle des incitations à la cotation, de diversification sectorielle et d’élargissement de la base d’investisseurs, le Maroc risque de confondre feu de paille et transformation durable.
Autres articles
-
Al Barid Bank : Des réalisations au premier trimestre 2025 marquées par une dynamique soutenue
-
Introduction en Bourse : un marché primaire encore frileux malgré une timide reprise
-
Qui sont les 230 000 porteurs de titres en Bourse au Maroc ?
-
Prêt/emprunt de titres : 347 milliards de dirhams échangés en 2024… mais pour qui profite ce marché opaque ?
-
Les fonds obligataires court terme en berne : une chute de 8 % qui interroge la prudence des investisseurs