Il admet avoir réellement hésité. « Au fond de moi, je pensais à jouer avec le Maroc. À ce moment-là, le Maroc venait d’atteindre les demi-finales de la Coupe du monde. » Une phrase qui résume bien le dilemme d’un jeune talent partagé entre deux cultures, deux histoires, deux couleurs.
 

Le parcours héroïque des Lions de l’Atlas au Mondial 2022 a clairement pesé dans la balance. Pour un gamin de 16 ans à l’époque, voir le Maroc bousculer les plus grands et faire rêver tout un continent, c’était forcément une source de fierté et d’inspiration.
 

Mais quand l’heure de trancher est arrivée, Yamal dit que tout s’est aligné. « Au moment de vérité, je n’ai jamais douté. Avec tout l’amour et tout le respect que j’ai pour le Maroc, j’ai toujours voulu jouer l’Euro et jouer en Europe. » Une manière de dire que la trajectoire sportive plus que l’émotion a dicté son choix final.
 

Il l’explique sans détour : « Le football européen est plus regardé, et je pense qu’il est plus proche du très haut niveau international. » Pour lui, évoluer dans un environnement ultra-médiatisé, structuré et compétitif fait partie du plan pour atteindre les sommets.
 

Malgré tout, Yamal ne renie rien. Il refuse même l’idée d’une opposition entre ses deux identités. « Je porterai toujours de l’amour pour le Maroc, car c’est aussi mon pays. Et j’ai grandi en Espagne, je sens que c’est mon pays aussi. » Une double appartenance qui reflète la réalité de sa génération, celle des enfants du monde globalisé, qui aiment plusieurs pays sans forcément devoir en effacer un.
 

Son message est clair, presque apaisant. Yamal assume son choix sportif tout en affichant son respect pour le Maroc. Pas de provocation, pas de rupture : simplement la trajectoire d’un joueur qui rêve du très haut niveau.
 

Reste à voir comment les supporters des deux nations accueilleront cette mise au point. Pour l’instant, l’ailier continue d'impressionner sous le maillot de la Roja, tout en gardant un coin du cœur en rouge et vert.