L’essentiel : à quoi sert cette fatwa ?
Définir l’assiette : quels biens sont concernés (liquidités, épargne, métaux précieux, stocks marchands, créances recouvrables…) et ce qui est exempté (résidence principale, outils de travail, besoins essentiels).
Fixer les conditions : niṣâb (seuil minimal de richesse) et ḥawl (période d’un an) pour la zakat al-māl.
Préciser les taux usuels : 2,5 % pour l’argent et assimilés ; barèmes spécifiques pour agriculture (pluvial/irrigué), bétail, commerces.
Couvrir les situations modernes : salaires, comptes bancaires, actions/parts, obligations/sukuk, assurances coopératives, plateformes numériques, crypto-actifs (souvent traités comme biens échangeables), micro-entreprise.
Rappeler les destinataires : les huit catégories mentionnées dans le Coran, avec priorité locale et gouvernance (preuve de versement, transparence).
Qui paye, quand et sur quoi ?
Quoi ?
Liquidités & épargne (comptes courants, épargne, dépôts).
Métaux précieux (or, argent) à titre d’épargne.
Biens commerciaux (stocks, marchandises) à la valeur de marché au jour du calcul.
Créances certaines et recouvrables.
Titres financiers : deux approches admises — au flux (zakat sur dividendes/coupons) ou au stock (valeur liquidative/market-to-market), selon la nature du titre et l’intention de détention.
Crypto-actifs : traités, par analogie, comme des biens échangeables si détenus comme réserve de valeur/placement.
Exempté : résidence principale, outils de travail, biens d’usage courant, dettes exigibles venant en déduction de l’assiette.
Combien ?
Taux de base : 2,5 % pour argent liquide, épargne, métaux précieux, valeurs mobilières (selon méthode retenue) et biens commerciaux.
Agricole : taux variable (en général 5 % à 10 % selon que l’irrigation est coûteuse ou naturelle).
Bétail : barèmes spécifiques (têtes et seuils).
Canaux de versement et gouvernance
Bénéficiaires : les 8 catégories (pauvres, nécessiteux, collecteurs, cœurs à rallier, affranchissement, endettés, cause d’Allâh, voyageur en difficulté).
Priorité locale recommandée, tout en pouvant soutenir des fonds/associations conformes.
Traçabilité : intention (niyya), preuves de paiement, transparence du canal choisi, éviter les montages assimilables à de l’auto-bénéfice.
Zakat al-Fitr vs Zakat al-Māl
Zakat al-Fitr : due avant la prière de l’Aïd al-Fitr, montant modeste par personne, finalité : purification du jeûne et solidarité.
Zakat al-Māl : due à l’issue du ḥawl, calculée sur le patrimoine éligible.
Calcul en 3 étapes
Déduire les dettes exigibles et besoins essentiels non soumis.
Si le solde ≥ niṣâb, appliquer 2,5 % (ou le barème spécifique pour agriculture/bétail).
Exemple rapide.
Solde éligible après déduction : 120 000 DH.
Zakat due (2,5 %) : 3 000 DH.
FAQ (10 questions-réponses)
Oui. C’est un pilier du culte à portée sociale obligatoire. Elle ne se confond pas avec l’impôt d’État. L’impôt relève de la citoyenneté ; la zakat, de l’adoration et de la solidarité.
2) Je paye des impôts : suis-je dispensé de la zakat ?
Non. Les deux logiques sont distinctes. L’impôt ne remplace pas la zakat, même si leurs finalités sociales peuvent parfois converger.
3) Comment fixer le niṣâb aujourd’hui ?
Traditionnellement par 85 g d’or (ou 595 g d’argent). On valorise ces grammes au cours du jour pour vérifier si l’assiette nette atteint le seuil. (Beaucoup d’instances préfèrent l’étalon or comme référence prudente.)
4) Dois-je recalculer chaque mois ?
La règle classique : un ḥawl (≈ 12 mois lunaires) sur un patrimoine qui reste au-dessus du niṣâb. Dans la pratique moderne (salaires, flux), beaucoup d’autorités recommandent un jour fixe annuel de calcul pour simplifier — sous réserve de rester cohérent.
5) Les salaires sont-ils soumis ?
Le salaire n’est pas taxé à la source ; c’est l’épargne qui s’accumule et reste au-dessus du niṣâb pendant un ḥawl qui devient imposable (2,5 %).
6) Comptes bancaires, PEA/portefeuilles, sukuk : comment faire ?
Deux méthodes admises :
Flux : zakat sur dividendes/coupons annuels (surtout si l’intention est la détention longue).
Stock : zakat sur la valeur de marché au jour du calcul (surtout si l’intention est la revente).
Choisir une méthode cohérente et s’y tenir ; déduire les dettes exigibles.
7) Et les crypto-actifs ?
S’ils sont détenus comme réserve de valeur/placement, l’analogie dominante les assimile à des biens échangeables : on intègre la valeur du portefeuille au jour du calcul dans l’assiette et on applique 2,5 %, sous réserve du niṣâb.
8) Petite entreprise / commerce : je calcule sur le chiffre d’affaires ?
Non. On calcule sur les actifs marchands (stocks, liquidités, créances certaines) moins les dettes exigibles, en retenant la valeur de marché des stocks au jour du calcul. Le matériel d’exploitation (machines, véhicules utilitaires) n’entre pas dans l’assiette.
9) À qui donner en priorité ? Peut-on centraliser ?
Les textes mentionnent 8 catégories ; la pratique recommande la priorité locale, mais la centralisation via fonds/associations conformes est possible si la gouvernance est fiable (traçabilité, audit, affectation).
10) Puis-je “pré-payer” ou fractionner ma zakat ?
Oui, des aménagements existent (avance, fractionnement) en cas de besoin avéré des bénéficiaires, à condition de documenter et de rester cohérent avec le ḥawl et l’assiette réelle à l’échéance.
FAQ — 10 réponses rapides
1) Mes impôts remplacent-ils la zakat ?
Non. Fiscalité et zakat relèvent de logiques distinctes.
2) Doit-on recalculer chaque mois ?
Non. La règle est annuelle (ḥawl). Beaucoup fixent un jour unique.
3) Quel étalon pour le niṣâb ?
Tradition : 85 g d’or (ou 595 g d’argent). Valoriser au cours du jour.
4) Les dettes réduisent-elles la zakat ?
Oui, on déduit les dettes exigibles à la date de calcul.
5) Ma maison et ma voiture personnelle ?
Exemptées (biens d’usage). Les stocks de commerce, eux, sont inclus.
6) Actions/obligations : flux ou stock ?
Les deux existent. Choisissez l’option alignée sur votre intention (investisseur long terme vs revente).
7) Crypto-actifs ?
Si détenus comme réserve de valeur, ils entrent dans l’assiette (méthode “stock”).
8) Salaire vs épargne ?
La zakat vise l’épargne nette au-dessus du niṣâb sur un ḥawl, pas le salaire en tant que tel.
9) Puis-je fractionner ou anticiper ?
Oui, avance/fractionnement possibles selon le besoin des bénéficiaires, avec traçabilité.
10) Donner à l’étranger ?
Priorité locale conseillée, mais don possible ailleurs si besoin avéré et canal fiable.












L'accueil

















