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Zohran Mamdani : Une trajectoire hors normes vers la mairie de New York

« Si je suis élu, j’appliquerai le droit international. Si Netanyahou met un pied à New York, je demanderai à la police de l’arrêter ».


Rédigé par La rédaction le Mercredi 25 Juin 2025

À 33 ans, Zohran Mamdani, musulman chiite et naturalisé américain, s’impose dans la course à la mairie de NYC, bouleversant les repères du rêve américain :
Une trajectoire hors normes dans une Amérique fracturée
Une foi assumée au cœur du pouvoir municipal



Zohran Mamdani : de Kampala à la mairie de New York, un symbole troublant pour certains du rêve américain

Le 4 novembre prochain, la première ville des États-Unis pourrait se doter, pour la première fois de son histoire, d’un maire musulman chiite. Zohran Kwame Mamdani, trente-trois ans à peine, a créé la surprise en remportant haut la main la primaire démocrate face à l’expérimenté Andrew Cuomo, ex-gouverneur de l’État de New York, avec un score sans appel : quarante-quatre pour cent contre trente-trois. À peine naturalisé américain en 2018, cet élu d’origine indienne, né à Kampala en Ouganda, vient d’ébranler l’échafaudage politique new-yorkais et, au-delà, une certaine idée que l’on se fait de la démocratie américaine.

Il y a quelque chose d’à la fois fascinant et dérangeant dans cette ascension fulgurante. Fils d’immigrés indiens passés par l’Afrique de l’Est, Zohran Mamdani incarne, aux yeux de beaucoup, cette Amérique des possibles, où un enfant de l’exil peut gravir les plus hautes marches du pouvoir en moins d’une décennie.

Mais derrière la success story, c’est toute une nation qui vacille. Car la montée en puissance de Mamdani ne se fait pas dans un vide politique. Elle intervient à un moment où les États-Unis traversent une crise identitaire profonde, entre polarisation partisane, montée des tensions communautaires, et perte de confiance dans les élites traditionnelles.

Est-ce un signe de maturité démocratique ou le symptôme d’un système qui cherche, désespérément, un souffle nouveau – quitte à brûler certaines étapes institutionnelles et culturelles ?

Face à lui, Andrew Cuomo semblait presque anachronique. Trop institutionnel, trop marqué par des affaires anciennes, trop blanc et trop classique pour une ville en quête de rupture. Mamdani, avec son discours tranchant, son look modeste, et ses slogans anticolonialistes, a su séduire une frange jeune et urbaine de l’électorat, avide de changement radical.

Il n’a pas seulement bousculé les lignes sur le plan identitaire, il a aussi mis à nu l’épuisement du consensus politique à l’américaine. Ce consensus qui, hier encore, permettait de gérer la diversité par l’équilibre. Aujourd’hui, c’est la confrontation qui prime. Et Mamdani l’a bien compris.

Musulman chiite pratiquant, il ne s’en cache pas. Il prie, jeûne, et évoque volontiers son attachement à ses valeurs religieuses. Ce qui, dans un autre contexte, relèverait de la vie privée devient ici un acte politique à part entière.

Certains y voient une avancée formidable pour les minorités confessionnelles ; d’autres, plus inquiets, redoutent un effacement progressif de la laïcité à l’américaine, déjà mise à mal par les guerres culturelles successives. Le fait religieux ne se contente plus d’exister dans la sphère civile : il devient revendication, posture, programme.

Et Mamdani n’hésite pas à aller loin.

L’une de ses déclarations les plus explosives, passée pourtant presque inaperçue dans les médias dominants, a été faite au détour d’un plateau : « Si je suis élu, j’appliquerai le droit international. Si Netanyahou met un pied à New York, je demanderai à la police de l’arrêter ».

Cette phrase, qu’on aurait pu croire sortie d’un tweet militant, est en réalité l’illustration la plus brutale du basculement politique en cours dans une partie de la gauche américaine. Une gauche qui ne se contente plus de dénoncer la politique israélienne, mais qui en fait un marqueur identitaire.

C’est une promesse aussi irréaliste qu’inquiétante, car elle mêle juridiction municipale et diplomatie internationale, dans un mélange dangereux pour la stabilité d’un pays déjà fragilisé par l’hyperpolitisation de toutes ses institutions.

Il serait tentant de voir dans le cas Mamdani la preuve éclatante que le rêve américain est encore vivant : un trentenaire issu d’une minorité visible, naturalisé depuis à peine sept ans, en passe de diriger New York. C’est beau, c’est propre, c’est inspirant.

Mais à y regarder de plus près, c’est aussi un miroir brisé. Le symbole d’une société qui, au lieu de bâtir du commun, célèbre l’exotisme électoral et l’exception comme norme. L’identité remplace l’idéal. Le parcours individuel prend le pas sur le projet collectif.

Et pendant ce temps, les inégalités se creusent, les tensions sociales explosent, les fractures ethniques s’exacerbent. Peut-on vraiment parler d’égalité des chances quand le moteur du changement devient la rupture radicale plutôt que la construction patiente ? Peut-on applaudir un système qui promeut un discours ultra-partisan, au nom de la diversité ?

Zohran Mamdani deviendra-t-il le prochain maire de New York ? Il en a désormais toutes les chances. Mais son cas ne devrait pas seulement faire la une pour son aspect "romanesque". Il doit aussi nous pousser, en tant que Marocains, en tant qu’observateurs du monde, à réfléchir à ce que devient l’Occident qu’on croyait stable.

Quand l’exception devient la règle, quand la religion s’invite dans la gouvernance locale, et quand le spectaculaire prend le pas sur le sens, c’est moins un rêve qui se réalise qu’un système qui se cherche. Et dans ce miroir tendu par l’Amérique, chacun de nous peut lire, peut-être, un peu de son propre désenchantement.

​Le rêve n’est pas contagieux

Oui, c’est vrai : c’est beau pour celui qui rêve et arrive à toucher son étoile. Mais pour le reste du monde, c’est toujours la même rengaine : blanc bonnet et bonnet blanc.

Souvenez-vous d’Obama. Symbole planétaire d’espoir et de changement. Premier président noir des États-Unis. Et pourtant… Qu’a-t-il réellement fait pour les damnés de la terre, les oubliés de son pays, ou les peuples broyés par les logiques impériales ?

Très peu.

Parce que le système américain est verrouillé. Parce que la Maison-Blanche est un décor, pas un centre de pouvoir réel. Parce que derrière les grands discours, ce sont les lobbies, les agences, les états-majors et les cercles financiers qui décident.

Même Obama, dans ses mémoires, l’a admis avec une lucidité glaçante : « Un président a les mains liées. »

Alors si demain Mandani devient maire de New York, ou même président dans dix ans… Ne vous attendez pas à la révolution. Le rêve américain reste, avant tout, un rêve. Pas une politique.

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Mercredi 25 Juin 2025

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