Dès l'ouverture des portes, le chaos s'est installé. Embouteillages monstres, indications floues, parkings improvisés sur des terrains poussiéreux, absence de communication de la police sur les détours imposés… Les supporters, venus en famille, ont passé plus de temps dans leur voiture que dans le stade. Certains, billets en main, se sont vus refuser l'accès. D'autres, sans ticket, sont entrés par des voies parallèles, profitant du flou organisationnel. Des pères de famille avec un seul billet pour trois enfants se sont retrouvés assis sur les places de ceux qui avaient réservé. On a frôlé la bagarre. On a perdu le respect de la règle, et avec elle, celui du civisme.
Un stade, deux matchs, mille dérives :
Après le premier fiasco contre la Tunisie, on aurait pu espérer une remise en question. Il n'en fut rien. Le match suivant contre le Bénin, à guichets fermés, a confirmé que le problème n'était pas conjoncturel, mais structurel. Toujours les mêmes détours absurdes imposés aux automobilistes. Toujours les mêmes visages tendus des autorités locales, incapables d'indiquer calmement la bonne direction. Toujours les mêmes complicités tacites avec les revendeurs de tickets, qui transforment un événement sportif en foire au noir.
Et pendant ce temps, les responsables restent muets. La FRMF n'a pas publié de communiqué digne de ce nom. Le ministère des Sports se félicite encore des pelouses. Et la ville de Fès se félicite de "l'affluence touristique". On applaudit l'effet d'image, on nie le ressenti du terrain. Et pourtant, ce que la foule a vécu, c'est l'humiliation de l'amateurisme.
Un tunnel qui manque !
Le problème n'est pas que les gens viennent nombreux. C'est que nous n'avons toujours pas pensé les infrastructures à la hauteur de l'événement. Un tunnel sous le rond-point du stade aurait décongestionné la circulation. Des fléchages clairs auraient permis de canaliser les flux. Des stewards formés auraient désamorcé les tensions. Mais rien de tout cela. Juste des improvisations, des explications contradictoires, et une foule abandonnée à elle-même.
Un test raté pour la CAN 2025 :
Ces matchs étaient censés être une répétition générale. Ils furent un crash test. Et la voiture a foncé dans le mur. Faut-il rappeler que dans six mois, ce même stade doit accueillir des matchs de la Coupe d'Afrique ? Que des journalistes étrangers, des délégations africaines, des observateurs de la FIFA sont à l'affût ? Que chaque cafouillage est un point de moins dans notre crédibilité ?
Repenser le civisme ? Repenser l'organisation, surtout !
Certains osent dire que c'est la faute du public. Qu'il faut éduquer les foules. Mais peut-on demander du civisme dans le vide, quand ceux qui organisent ne donnent aucun exemple de rigueur ? Quand on entre au stade par effraction alors que d'autres attendent avec leur ticket ? Quand on subit le silence de ceux qui devraient rassurer ?
Le civisme ne se décrète pas. Il se construit. Et cela commence par la confiance. Et la confiance, elle se gagne par la clarté, la préparation, la responsabilité. Pas par le cafouillage, le flou, l'évitement.
Un espoir, peut-être ?
Malgré tout, il n'est pas trop tard. Le Maroc a les compétences. Il a les moyens. Il a les experts. Mais il lui manque encore une culture de l'exigence, une obsession du détail, une capacité à se remettre en question. Si ce double fiasco de Fès peut être ce déclic, alors il n'aura pas été vain.
En attendant, la CAN approche. Et avec elle, le verdict mondial. Espérons que les prochaines "phases testing" ne se fassent plus sur le dos des supporters.
Un stade, deux matchs, mille dérives :
Après le premier fiasco contre la Tunisie, on aurait pu espérer une remise en question. Il n'en fut rien. Le match suivant contre le Bénin, à guichets fermés, a confirmé que le problème n'était pas conjoncturel, mais structurel. Toujours les mêmes détours absurdes imposés aux automobilistes. Toujours les mêmes visages tendus des autorités locales, incapables d'indiquer calmement la bonne direction. Toujours les mêmes complicités tacites avec les revendeurs de tickets, qui transforment un événement sportif en foire au noir.
Et pendant ce temps, les responsables restent muets. La FRMF n'a pas publié de communiqué digne de ce nom. Le ministère des Sports se félicite encore des pelouses. Et la ville de Fès se félicite de "l'affluence touristique". On applaudit l'effet d'image, on nie le ressenti du terrain. Et pourtant, ce que la foule a vécu, c'est l'humiliation de l'amateurisme.
Un tunnel qui manque !
Le problème n'est pas que les gens viennent nombreux. C'est que nous n'avons toujours pas pensé les infrastructures à la hauteur de l'événement. Un tunnel sous le rond-point du stade aurait décongestionné la circulation. Des fléchages clairs auraient permis de canaliser les flux. Des stewards formés auraient désamorcé les tensions. Mais rien de tout cela. Juste des improvisations, des explications contradictoires, et une foule abandonnée à elle-même.
Un test raté pour la CAN 2025 :
Ces matchs étaient censés être une répétition générale. Ils furent un crash test. Et la voiture a foncé dans le mur. Faut-il rappeler que dans six mois, ce même stade doit accueillir des matchs de la Coupe d'Afrique ? Que des journalistes étrangers, des délégations africaines, des observateurs de la FIFA sont à l'affût ? Que chaque cafouillage est un point de moins dans notre crédibilité ?
Repenser le civisme ? Repenser l'organisation, surtout !
Certains osent dire que c'est la faute du public. Qu'il faut éduquer les foules. Mais peut-on demander du civisme dans le vide, quand ceux qui organisent ne donnent aucun exemple de rigueur ? Quand on entre au stade par effraction alors que d'autres attendent avec leur ticket ? Quand on subit le silence de ceux qui devraient rassurer ?
Le civisme ne se décrète pas. Il se construit. Et cela commence par la confiance. Et la confiance, elle se gagne par la clarté, la préparation, la responsabilité. Pas par le cafouillage, le flou, l'évitement.
Un espoir, peut-être ?
Malgré tout, il n'est pas trop tard. Le Maroc a les compétences. Il a les moyens. Il a les experts. Mais il lui manque encore une culture de l'exigence, une obsession du détail, une capacité à se remettre en question. Si ce double fiasco de Fès peut être ce déclic, alors il n'aura pas été vain.
En attendant, la CAN approche. Et avec elle, le verdict mondial. Espérons que les prochaines "phases testing" ne se fassent plus sur le dos des supporters.