Le progrès n’a décidément plus de limites. Après la voiture électrique, les sacs biodégradables et les avions à hydrogène, voici venir l’innovation que personne n’attendait mais que la planète, paraît-il, réclamait en silence : la bombe H écologique. Oui, vous avez bien lu. Une bombe thermonucléaire respectueuse de l’environnement, conçue pour raser une ville sans polluer l’atmosphère. Une révolution dans l’art délicat de la guerre propre.

Selon les scientifiques chinois à l’origine du projet, cette bombe d’un nouveau genre ne génère aucune radiation nucléaire et ne laisse derrière elle ni uranium appauvri ni nappe de contamination. Mieux encore : elle produit une explosion à seulement 1000 degrés Celsius — température jugée « acceptable » dans les milieux autorisés — et réduit toute forme de vie en poussière riche en oligo-éléments. Le tout avec une esthétique de flamme maîtrisée, un bruit feutré et, surtout, une empreinte carbone neutre. Une vraie bénédiction pour les fans de destruction durable.

Le principe est simple : au lieu de disperser des isotopes radioactifs sur plusieurs générations, la bombe "verte" transforme les victimes en un carbone organique de haute qualité, idéal pour revitaliser les sols épuisés par l’agriculture intensive. Finies les guerres sales, place aux bombardements biosourcés, à mi-chemin entre Hiroshima et permaculture. On ne tue plus, on recycle.

Les premiers tests — menés dans un discret désert sans nom — ont été « concluants et respectueux de la biodiversité locale », selon un communiqué vague mais satisfait. Quelques rongeurs y ont laissé leur fourrure, certes, mais le sol, lui, n’a jamais été aussi fertile.

La Chine, pionnière de l'armement du futur, insiste sur la portée morale de cette invention. « Il est temps de rendre la guerre compatible avec les objectifs du développement durable », explique un expert militaire tout sourire, vêtu d’une combinaison en bambou tressé. L’idée : faire de la destruction massive avec conscience. Fini le remords, place à la guerre propre, éthique et labellisée sans cruauté (sauf pour les gens, mais chut).

Le ministère chinois de la Défense envisage même une charte d’utilisation responsable de la bombe : pas plus d’une par continent et uniquement après validation d’une commission mixte climat/armement. Une procédure rassurante qui, on l’espère, évitera toute explosion non-alignée avec l’Accord de Paris.

Les ONG environnementales sont, sans surprise, partagées. « On est contre la guerre, mais si on doit mourir, autant le faire en contribuant au renouveau des forêts », admet une militante perplexe. Certains écologistes radicaux envisagent même d’intégrer cette technologie dans leurs scénarios de décroissance accélérée.

À l’international, les grandes puissances observent avec intérêt — et une certaine jalousie — cette avancée chinoise. Washington travaillerait déjà sur une version « cruelty-free » de sa bombe B61, tandis que la France réfléchirait à un missile balistique certifié AB (Agriculture Biologique).

On croyait avoir tout vu dans le domaine des contradictions modernes : la fast fashion éthique, le tourisme durable en jet privé, ou encore les meetings climatiques sponsorisés par des pétroliers. Mais voici que la Chine pose une nouvelle pierre dans l’édifice du paradoxe contemporain : une arme de destruction massive, respectueuse de l’environnement et sans effet secondaire… sauf pour les vivants.

Il fallait oser. Ils l’ont fait. Il ne nous reste plus qu’à espérer que cette innovation ne devienne pas le must-have des conflits du XXIe siècle, ou que les futures guerres, à défaut d’être évitées, soient au moins compostables.