En 2024, la Bourse de Casablanca a repris des couleurs. L’indice MASI, baromètre de la performance du marché actions, a enregistré une progression impressionnante de 22,1 %, signant l’un de ses meilleurs exercices depuis plusieurs années. Après une année 2022 morose et un léger rebond en 2023, cette dynamique laisse entrevoir un regain de confiance. Mais faut-il y voir le signe d’un redressement structurel ou le simple effet d’un contexte conjoncturel favorable ?
Une reprise portée par les fondamentaux
Cette hausse s’explique d’abord par la résilience de certains secteurs clés. Les banques, les télécoms et les industries minières ont affiché de solides résultats, dopés par un environnement macroéconomique plus stable, un taux directeur qui s’est stabilisé, et des perspectives de croissance économique plus rassurantes. L’annonce de dividendes généreux a également attiré les investisseurs.
Par ailleurs, le marché a bénéficié du retour progressif des investisseurs particuliers, dont la part dans les transactions est en légère hausse. Après une longue éclipse, les petits porteurs marocains semblent à nouveau intéressés par la Bourse, stimulés par une meilleure éducation financière et des produits plus accessibles.
Liquidité et capitalisation en hausse
La capitalisation boursière a atteint 723 milliards de dirhams, en progression de 14,9 %, ce qui représente environ 51 % du PIB marocain. La liquidité a également bondi : le volume global des échanges sur le marché central a crû de 57 %, franchissant la barre des 68 milliards de dirhams, tandis que le taux de liquidité est passé à 12,5 %, contre 9,5 % l’année précédente.
Ces chiffres témoignent d’une amélioration de l’attractivité du marché, y compris pour les investisseurs institutionnels locaux.
Des signaux à nuancer
Malgré ces bons résultats, l’activité primaire reste poussive. Seule une introduction en Bourse a été enregistrée (CMGP Group), et les augmentations de capital restent modestes. Le marché peine à se renouveler et reste concentré autour de quelques grandes capitalisations.
De plus, la part des investisseurs étrangers dans les achats reste faible, malgré leur détention de 24 % de la capitalisation. L’éclatement des marchés mondiaux, l’atonie des flux sud-sud, et les incertitudes géopolitiques ont limité les entrées de capitaux internationaux.
Ce rebond spectaculaire du MASI ne doit pas masquer une fragilité structurelle persistante. Une Bourse en bonne santé ne se résume pas à un indice qui grimpe. Sans diversification des entreprises cotées, sans réelle dynamique d’introductions en Bourse, et sans inclusion massive des classes moyennes dans l’investissement, ce rebond peut s’avérer éphémère et peu représentatif de l’économie réelle.
En réalité, cette hausse peut aussi refléter une spéculation rationnelle sur un petit nombre de valeurs liquides, dopée par des arbitrages tactiques de fonds locaux. Tant que le marché ne se « démocratise » pas davantage et n’innove pas dans ses instruments, la Bourse de Casablanca risque de rester un marché « d’initiés », sensible aux vents extérieurs… et à de brusques retournements.
Une reprise portée par les fondamentaux
Cette hausse s’explique d’abord par la résilience de certains secteurs clés. Les banques, les télécoms et les industries minières ont affiché de solides résultats, dopés par un environnement macroéconomique plus stable, un taux directeur qui s’est stabilisé, et des perspectives de croissance économique plus rassurantes. L’annonce de dividendes généreux a également attiré les investisseurs.
Par ailleurs, le marché a bénéficié du retour progressif des investisseurs particuliers, dont la part dans les transactions est en légère hausse. Après une longue éclipse, les petits porteurs marocains semblent à nouveau intéressés par la Bourse, stimulés par une meilleure éducation financière et des produits plus accessibles.
Liquidité et capitalisation en hausse
La capitalisation boursière a atteint 723 milliards de dirhams, en progression de 14,9 %, ce qui représente environ 51 % du PIB marocain. La liquidité a également bondi : le volume global des échanges sur le marché central a crû de 57 %, franchissant la barre des 68 milliards de dirhams, tandis que le taux de liquidité est passé à 12,5 %, contre 9,5 % l’année précédente.
Ces chiffres témoignent d’une amélioration de l’attractivité du marché, y compris pour les investisseurs institutionnels locaux.
Des signaux à nuancer
Malgré ces bons résultats, l’activité primaire reste poussive. Seule une introduction en Bourse a été enregistrée (CMGP Group), et les augmentations de capital restent modestes. Le marché peine à se renouveler et reste concentré autour de quelques grandes capitalisations.
De plus, la part des investisseurs étrangers dans les achats reste faible, malgré leur détention de 24 % de la capitalisation. L’éclatement des marchés mondiaux, l’atonie des flux sud-sud, et les incertitudes géopolitiques ont limité les entrées de capitaux internationaux.
Ce rebond spectaculaire du MASI ne doit pas masquer une fragilité structurelle persistante. Une Bourse en bonne santé ne se résume pas à un indice qui grimpe. Sans diversification des entreprises cotées, sans réelle dynamique d’introductions en Bourse, et sans inclusion massive des classes moyennes dans l’investissement, ce rebond peut s’avérer éphémère et peu représentatif de l’économie réelle.
En réalité, cette hausse peut aussi refléter une spéculation rationnelle sur un petit nombre de valeurs liquides, dopée par des arbitrages tactiques de fonds locaux. Tant que le marché ne se « démocratise » pas davantage et n’innove pas dans ses instruments, la Bourse de Casablanca risque de rester un marché « d’initiés », sensible aux vents extérieurs… et à de brusques retournements.
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