Une société figée entre peur et prudence
Le premier trimestre de 2025 dépeint un Maroc inquiet, lucide, mais sans perspective claire de sortie de crise. C’est ce que révèle l’enquête de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui brosse le portrait d’une population piégée dans une logique de survie économique, où chaque dirham est compté, chaque projet suspendu.
L’Indice de Confiance des Ménages (ICM) se stabilise à 46,6 points, à peine mieux que les 46,5 points du trimestre précédent, mais toujours bien en deçà du seuil de 100. Ce niveau reflète un climat d’attentisme généralisé, dans lequel les Marocains n’osent plus espérer, ni s’engager.
Les ménages interrogés par le HCP sont 80,9 % à déclarer une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 derniers mois.
Pour les mois à venir, 53,0 % anticipent une nouvelle détérioration, contre seulement 6,7 % qui espèrent une amélioration.
Le solde d’opinion associé à cette perspective est de –46,3 points, un chiffre qui confirme la désillusion généralisée face à l’avenir.
Autre facteur d’inquiétude : les prix des denrées de base. 97,6 % des ménages constatent une hausse des prix alimentaires sur l’année écoulée, et 81,6 % s’attendent à ce que cela continue.
Le solde d’opinion sur l’évolution future des prix reste très négatif à –80,0 points.
Les repas, autrefois moments de convivialité, deviennent des exercices de gestion de pénurie. Les arbitrages se multiplient : faut-il acheter de la viande ou payer la facture d’électricité ? Faut-il renoncer à une sortie ou économiser pour les soins ?
80,1 % des Marocains pensent que ce n’est pas le bon moment pour acheter des biens durables. Le solde d’opinion correspondant est de –72,0 points. La consommation, pilier de la croissance interne, est ainsi entravée par la peur du lendemain, malgré les efforts de relance et les annonces politiques.
Parallèlement, 88,8 % des ménages estiment qu’ils ne pourront pas épargner dans les 12 mois à venir. L’épargne, pourtant considérée comme une sécurité, devient elle-même un luxe.
Le paradoxe marocain, en 2025, c’est une population qui s’adapte mais qui n’y croit plus. On ajuste, on rogne, on évite le gaspillage. On maintient les apparences, mais on renonce en silence. Même ceux qui arrivent à équilibrer revenus et dépenses (55,8 % selon le HCP) ne se projettent plus : ils survivent, mais ne vivent plus.
Les chiffres ne sont plus que des symptômes : la véritable fracture est morale, et elle interroge la capacité du pays à embarquer ses citoyens dans un projet collectif porteur d’espoir.
Face à cette inertie sociale, les pouvoirs publics devront dépasser la logique comptable pour reconstruire une espérance nationale.
Cela passe par : Des mesures visibles de soutien au pouvoir d’achat, un discours de vérité sur l’évolution des prix, un effort d’inclusion économique des jeunes et des zones rurales et des filets de sécurité pour les plus exposés à la précarité
À défaut, le Maroc de 2025 risque de s’installer dans une forme de fatigue démocratique et économique, où les urgences du quotidien étouffent toute ambition collective.
L’Indice de Confiance des Ménages (ICM) se stabilise à 46,6 points, à peine mieux que les 46,5 points du trimestre précédent, mais toujours bien en deçà du seuil de 100. Ce niveau reflète un climat d’attentisme généralisé, dans lequel les Marocains n’osent plus espérer, ni s’engager.
Les ménages interrogés par le HCP sont 80,9 % à déclarer une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 derniers mois.
Pour les mois à venir, 53,0 % anticipent une nouvelle détérioration, contre seulement 6,7 % qui espèrent une amélioration.
Le solde d’opinion associé à cette perspective est de –46,3 points, un chiffre qui confirme la désillusion généralisée face à l’avenir.
Autre facteur d’inquiétude : les prix des denrées de base. 97,6 % des ménages constatent une hausse des prix alimentaires sur l’année écoulée, et 81,6 % s’attendent à ce que cela continue.
Le solde d’opinion sur l’évolution future des prix reste très négatif à –80,0 points.
Les repas, autrefois moments de convivialité, deviennent des exercices de gestion de pénurie. Les arbitrages se multiplient : faut-il acheter de la viande ou payer la facture d’électricité ? Faut-il renoncer à une sortie ou économiser pour les soins ?
80,1 % des Marocains pensent que ce n’est pas le bon moment pour acheter des biens durables. Le solde d’opinion correspondant est de –72,0 points. La consommation, pilier de la croissance interne, est ainsi entravée par la peur du lendemain, malgré les efforts de relance et les annonces politiques.
Parallèlement, 88,8 % des ménages estiment qu’ils ne pourront pas épargner dans les 12 mois à venir. L’épargne, pourtant considérée comme une sécurité, devient elle-même un luxe.
Le paradoxe marocain, en 2025, c’est une population qui s’adapte mais qui n’y croit plus. On ajuste, on rogne, on évite le gaspillage. On maintient les apparences, mais on renonce en silence. Même ceux qui arrivent à équilibrer revenus et dépenses (55,8 % selon le HCP) ne se projettent plus : ils survivent, mais ne vivent plus.
Les chiffres ne sont plus que des symptômes : la véritable fracture est morale, et elle interroge la capacité du pays à embarquer ses citoyens dans un projet collectif porteur d’espoir.
Face à cette inertie sociale, les pouvoirs publics devront dépasser la logique comptable pour reconstruire une espérance nationale.
Cela passe par : Des mesures visibles de soutien au pouvoir d’achat, un discours de vérité sur l’évolution des prix, un effort d’inclusion économique des jeunes et des zones rurales et des filets de sécurité pour les plus exposés à la précarité
À défaut, le Maroc de 2025 risque de s’installer dans une forme de fatigue démocratique et économique, où les urgences du quotidien étouffent toute ambition collective.












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