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​Le secteur informel marocain : une économie invisible mais incontournable


Rédigé par Redaction le Jeudi 29 Mai 2025

2,03 millions d’unités de production informelles (UPI) en 2023



Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de livrer un diagnostic saisissant du secteur informel au Maroc

Avec plus de 2,03 millions d’unités de production informelles (UPI) en 2023, cette partie de l’économie non observée croît à un rythme constant, tout en demeurant massivement urbaine (77,3 %) et majoritairement non enregistrée (moins de 15 % déclarées à la taxe professionnelle).

En près d’une décennie, le Maroc a vu émerger plus de 353 000 nouvelles unités informelles, soit une croissance annuelle moyenne de 1,96 %, contre 1,21 % entre 2007 et 2014. Le cœur battant de cette économie souterraine se situe à Casablanca-Settat, qui concentre 22,7 % des UPI, suivie de Marrakech-Safi et Rabat-Salé-Kénitra.

L'activité reste dominée par le commerce (47 %), mais ce secteur perd du terrain au profit des services (28,3 %) et du BTP (11,6 %). Un signe que l'informel s’adapte aux mutations structurelles du tissu économique marocain.

Pourtant, malgré sa croissance, la contribution relative du secteur informel à la production nationale chute : elle passe de 15 % à 10,9 % entre 2014 et 2023. En valeur absolue, la production informelle atteint 226,3 milliards de dirhams, tandis que la valeur ajoutée générée culmine à 138,9 milliards de dirhams, en progression de 3,06 % par an. Cependant, cette richesse est concentrée : 20 % des UPI réalisent 65,4 % de la valeur ajoutée.

Autre fait marquant : les micro-unités d’une seule personne dominent, représentant 85,5 % du total, contre 74,9 % en 2014. La taille moyenne chute à 1,2 emploi par UPI. Et plus de la moitié des unités (55,3 %) n’ont pas de local professionnel, exerçant leur activité sur la voie publique, chez les clients, ou à domicile. Seules 2,1 % possèdent un compte bancaire dédié, et moins de 1 % ont contracté un crédit bancaire.

L'accès aux infrastructures est un autre révélateur de la précarité : si 94 % des unités disposant d’un local ont accès à l’électricité, seulement 46 % ont l’eau potable, 43 % l’assainissement, et 41 % un accès à Internet. Le secteur du BTP reste le plus marginalisé, tandis que les services (notamment le transport) s’en sortent un peu mieux.

Derrière les chiffres, des trajectoires humaines : 68,3 % des chefs d’UPI affirment s’être lancés dans l’informel par nécessité, en l’absence d’alternatives. Les femmes y entrent souvent par contrainte : 71,9 % déclarent y être poussées par le besoin, et 30 % d’entre elles rencontrent des difficultés à concilier activité économique et vie familiale.

Paradoxalement, malgré leur poids, les UPI restent en marge des politiques publiques. Moins de 10 % des chefs d’unités sont affiliés à la CNSS. Les régimes de l’auto-entrepreneur ou de la CPU peinent à convaincre. Cette invisibilité institutionnelle empêche toute inclusion fiscale et sociale durable.

Enfin, si le secteur informel reste un filet social essentiel, il révèle aussi les failles structurelles du marché du travail marocain : 33,1 % des emplois non agricoles en dépendent encore, soit plus de 2,5 millions d’actifs, avec une forte concentration dans le commerce et les services.

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Jeudi 29 Mai 2025

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