La polyarthrite rhumatoïde (PR), maladie auto-immune qui s’attaque aux articulations, n’est plus cette fatalité qui condamnait les malades à l’invalidité.

« Grâce au diagnostic précoce et à la combinaison de traitements adaptés, il est désormais possible d’obtenir une rémission complète », souligne le Pr Taoufik Harzy, professeur de rhumatologie au CHU de Fès. Les nouvelles thérapies, telles que les biothérapies et les inhibiteurs de JAK, ciblent les mécanismes de l’inflammation et permettent de stabiliser la maladie sur le long terme. Associées à la rééducation, à l’activité physique régulière et à la lutte contre le tabagisme, elles redonnent espoir à des milliers de patients marocains.

« La polyarthrite n’est plus une condamnation, c’est une maladie qu’on apprend à maîtriser », affirme le Pr Harzy.

L’ostéoporose, souvent silencieuse, fragilise les os jusqu’à les rendre vulnérables à la moindre chute.

« Une simple glissade peut briser une vie », avertit le Pr Mariam Erraoui, chef du service de rhumatologie au CHU d’Agadir.

Cette maladie touche surtout les femmes après la ménopause, mais aussi les hommes âgés ou sous corticoïdes. Le dépistage par ostéodensitométrie reste la meilleure arme pour anticiper le risque de fracture. Les bisphosphonates et les nouveaux traitements ciblés permettent de renforcer l’os et d’éviter les complications, à condition d’un suivi médical rigoureux.

« Prévenir, c’est déjà soigner : calcium, vitamine D et vigilance à domicile font partie du traitement », insiste le Pr Erraoui.

 Le chiffre-clé :

1 femme sur 3 après 50 ans sera concernée par une fracture liée à l’ostéoporose si elle n’est pas dépistée et prise en charge à temps.

Le message des rhumatologues marocains :

La lutte contre les maladies rhumatismales repose sur trois piliers : dépister tôt, traiter juste, prévenir toujours. Grâce à la compétence croissante des rhumatologues marocains et à l’accès élargi aux traitements modernes, vivre debout malgré la maladie n’est plus un rêve — c’est une réalité.

Par Dr Anwar CHERKAOUI – avec le concours du Pr Taoufik HARZY (CHU de Fès) et du Pr Mariam ERRAOUI (CHU d’Agadir)