Le Maroc affiche l’un des taux d’informalité les plus élevés de la région MENA. Près de 8 entreprises sur 10 tournent dans l’ombre, loin des règles fiscales et légales. Résultat : une économie déséquilibrée, où la concurrence est faussée et la productivité en berne. Le rapport de la Banque mondiale, intitulé "Changer de vitesse : le secteur privé comme moteur de la croissance", alerte sur cette réalité inquiétante.
 

En 2024, la région MENA enregistrait une croissance faible (1,9 %). Pour 2025, les prévisions montent à 2,6 %, mais les freins restent nombreux. Et l’informel est au cœur du problème.
 

D’un côté, l’informel permet à des milliers de Marocains de survivre. De l’autre, il freine l’investissement, fait perdre des milliards à l’État, et entretient un système d’emplois précaires et peu qualifiés. Dans les zones rurales, c’est carrément la norme. Mais même dans les grandes villes, beaucoup d’entrepreneurs préfèrent esquiver les démarches officielles. Trop lourdes, trop lentes, trop floues.
 

Autre souci majeur : la sous-représentation des femmes dans l’économie. Moins de 20 % des Marocaines en âge de travailler sont actives, alors que l’égalité pro pourrait booster le PIB de 50 %, selon la Banque mondiale. Un potentiel en or... gaspillé.

La Banque mondiale propose un plan clair : libérer l’entrepreneuriat, miser sur la formation, promouvoir les femmes et rééquilibrer le poids du public et du privé. Facile à dire, dur à faire. Mais une chose est sûre : sans réforme rapide, le Maroc risque de rester bloqué dans une croissance molle, portée par un secteur privé à la traîne. L’avenir de notre économie dépendra de notre capacité à sortir de l’ombre.