L’affaire a récemment été portée à l’attention du Parlement par la députée Salwa El Bardaï, membre du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui a adressé une question écrite au ministre de la Santé et de la Protection sociale. Elle y dénonce non seulement l'absence totale de prise en charge médicale, mais également le manque flagrant de réaction humanitaire à l’égard de la femme concernée.
Dans sa correspondance, El Bardaï décrit une situation intolérable qui, selon elle, reflète un abandon systémique des centres de santé dans les régions enclavées, où infrastructures défaillantes et pénurie de personnel médical sont devenues la norme.
Elle s’inquiète d’un phénomène en expansion, qui traduit l’échec des politiques publiques en matière de santé et interroge sur la volonté réelle du ministère à garantir un minimum de dignité sanitaire aux citoyens des zones marginalisées.
« Ce drame n’est malheureusement pas une exception », insiste-t-elle, rappelant que de nombreux cas similaires ont été signalés dans d’autres régions du Royaume. Elle exhorte le ministre à prendre des mesures urgentes, tant pour sanctionner les responsables de ce qu’elle qualifie de « tragédie humaine » que pour mettre en place des solutions concrètes, pérennes et adaptées à la réalité des territoires ruraux.
Le phénomène des accouchements sur les trottoirs, aussi choquant soit-il, ne se limite plus aux zones reculées. Même les grandes villes ne sont pas épargnées. Le 5 novembre 2019, une femme a été contrainte d’accoucher à même le sol, en pleine nuit, devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II de Fès, après s’être vu refuser l’entrée par un agent de sécurité. Le drame, filmé et relayé sur les réseaux sociaux, avait à l’époque suscité l’indignation générale.
Plus récemment encore, à Debdou, dans la province de Taourirt, une autre femme enceinte, Zahra, s’est retrouvée devant un dispensaire fermé en plein après-midi. Elle a accouché seule, sur le trottoir, sans assistance ni secours.
Face à ces récits bouleversants, une peur grandissante s’installe chez de nombreuses femmes enceintes : celle d’accoucher sans aide, sur un trottoir, en pleine rue, au mépris de toute dignité humaine. Ces situations tragiques ne relèvent plus de l’exception, mais deviennent le symbole accablant d’un système de santé à bout de souffle.
L’urgence d’un changement profond se fait sentir. Il ne s’agit plus de simples réclamations ponctuelles, mais d’un véritable cri d’alerte que les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer.












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