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Adieu la Minurso, bonjour la Mansaso


Rédigé par le Samedi 27 Septembre 2025



Cela fait un demi-siècle que la question du Sahara envenime les relations internationales. Depuis 1991, date de la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre le Maroc et le polisario et de la création de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), le rôle principal de cette mission a été d’en surveiller le respect.

Cependant, en déplaçant en masse des populations du Sud-est algérien, du Nord de la Mauritanie et du Mali vers les camps de Tindouf pour gonfler le nombre de votants, et en pratiquant un déni d’appartenance systématique à l’encontre des Sahraouis connus pour leur fidélité envers le Maroc, le polisario a non seulement rendu impossible la tenue du référendum, mais a aussi planté les germes de sa propre perte.

Depuis lors, aucune contrainte géopolitique majeure n’a incité les grandes puissances à chercher activement une résolution définitive de ce dossier. Son gel leur a longtemps suffi.

Ce conflit en suspens a également servi de levier de pression sur le Maroc, que ce soit lors de négociations d’accords avec l’Union européenne ou pour obtenir des prises de position sur des sujets que le royaume aurait évités autrement.


Changement de paradigme

L’intérêt grandissant de la Chine pour les ressources naturelles et les marchés africains, ainsi que les accords militaires conclus par la Russie avec des pays du continent, ont profondément changé la donne.

Du point de vue des États-Unis et des pays européens, contrecarrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie en Afrique – qui s’étend par des financements généreux pour les infrastructures et la vente de systèmes d’armement sans contrainte liée aux droits de l'homme – nécessite un point d’appui solide sur le continent. La position géostratégique du Maroc et sa proximité traditionnelle avec les pays occidentaux en font le candidat idéal.

Le Maroc a su, par ailleurs, tisser au fil des ans un réseau de relations privilégiées avec de nombreux pays africains, notamment ceux du Sahel, en se positionnant comme une clé pour leur désenclavement.

Ainsi pourront être sécurisées les chaînes d’approvisionnement en cobalt, lithium et autres minerais stratégiques, une préoccupation majeure pour les pays occidentaux, tout en dynamisant les économies de ces pays africains, actuellement plongés dans un cycle sans fin de pauvreté et d’insécurité alimenté par le narcoterrorisme.

C’est cette stratégie gagnant-gagnant proposée par le Maroc, dans laquelle le polisario apparaît comme un grain de sable, qui place enfin ses partenaires dans l’obligation de se prononcer de manière décisive sur la question du Sahara.


Du référendum à l’autonomie

Pour sortir de cette impasse, Paris, Londres et Washington travaillent sur un projet de « Mission d’assistance pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara occidental » (MANSASO), destinée à remplacer la MINURSO, devenue aussi inutile que coûteuse (60 millions de dollars par an). Le président américain Donald Trump, dont le pays contribue à hauteur d’environ 26 % au budget de la MINURSO, abhorre ce type de dépenses.

Il ne s’agit pas seulement d’une idée vague. La MINURSO a déjà commencé à réduire ses effectifs et à fermer des postes d’observation sur le terrain. Autant d’indices qui attestent d’une dissolution prochaine.

Bien entendu, il n’est pas question de laisser le traitement de ce dossier passer du Conseil de sécurité de l’ONU à son Assemblée générale, d’où la nécessité de remplacer la MINURSO plutôt que de la supprimer purement et simplement.

Comme l’indique l’intitulé de la future mission, les porteurs du projet réaffirment leur décision, déjà officiellement annoncée, de reconnaître la marocanité du Sahara, les détails à peaufiner concernant le statut d’autonomie.

Cerise sur le gâteau, Rabat a su maintenir de bonnes relations avec Moscou et Pékin, contre vents et marées.


La coopération des uns, l’isolement des autres

Pendant ce temps, le régime en place à Alger s’est employé à empoisonner ses relations avec ses voisins, à l’exception de la Tunisie du bizarroïde Kaïs Saïed.

Le Mali a même engagé, à la mi-septembre, une procédure contre l’Algérie pour « agression » auprès de la Cour internationale de Justice. Alger a refusé de se plier à cette procédure, avec un mépris évident pour le droit international.

La plus grande difficulté pour l’Algérie sera, cependant, de gérer le sort des "résidents" des camps de Tindouf qui ne sont pas originaires du Sahara marocain, une fois le conflit réglé. Ils n’ont pas leur place dans les provinces bientôt autonomes du Sud du royaume et ne sont pas prêts à rentrer dans leurs pays d’origine les mains vides. Dans les camps de Tindouf où les plus jeunes sont nés et ont grandi, ils se sentent déjà chez eux.

Adieu, donc, à la MINURSO, qui a joué son rôle dans la surveillance du cessez-le-feu, mais dont l’objectif référendaire est obsolète depuis longtemps.

Et bonjour à la MANSASO, dont le but premier devra être de ne pas durer aussi longtemps que sa prédécesseur. Il est plus que temps de clore définitivement ce dossier, la redistribution des cartes à l’échelle africaine et mondiale étant déjà en cours.

Comme l’a souligné le Secrétaire général de l’ONU dans son discours à l’Assemblée générale, les fondateurs de l’organisation, il y a 80 ans, ont choisi la coopération plutôt que le chaos, le droit plutôt que le non-droit, et la paix plutôt que les conflits.

C’est l’essence même de la démarche marocaine pour l’autonomie des provinces du Sud et l’ouverture vers les pays du Sahel.






Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Samedi 27 Septembre 2025

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