Depuis l’annonce royale annulant le rituel du sacrifice pour l’Aïd 2025, les familles pensaient respirer un peu côté budget. Raté. Dans les boucheries de Casablanca, Rabat, Fès ou Marrakech, les prix affichés pour la viande ovine et les abats sont tout simplement affolants : foie à 160 DH/kg, panse à 130, épaule à 145… Des tarifs "de luxe" dans un contexte pourtant marqué par la baisse du prix du bétail sur le marché.
Ce paradoxe n’est pas passé inaperçu. Si l’an dernier, l’offre répondait encore à la demande, cette année, c’est la douche froide. Le sacrifice n’a pas lieu, mais les prix, eux, tranchent sec. Fatima Tamni, députée de la Fédération de la gauche, a tiré la sonnette d’alarme : selon elle, cette flambée n’a rien de naturel. Elle accuse certains grossistes et bouchers de manipuler le marché. Comment ? En limitant volontairement l’abattage et l’approvisionnement, créant ainsi une pénurie artificielle… et une aubaine financière.
Une spéculation déguisée en hausse "saisonnière", qui creuse un peu plus le fossé entre le pouvoir d’achat des familles et leur volonté de préserver des traditions culinaires ancrées. La députée va plus loin : selon elle, cette situation souligne les limites criantes des politiques agricoles actuelles, incapables d’encadrer la filière viande en période de crise.
Ce décalage entre le terrain et les mesures politiques pose une vraie question : qui contrôle vraiment les prix ? Si rien ne bouge, l’Aïd risque de devenir une fête... sans fête. Les regards se tournent désormais vers le gouvernement : prendra-t-il des mesures pour briser cette spirale spéculative ? Ou faudra-t-il que les citoyens trouvent, une fois de plus, des solutions par eux-mêmes ?












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