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Annus horribilis pour l’automobile marocaine : comment Ryad Mezzour veut rebondir dès 2026 ?


Rédigé par le Mercredi 12 Novembre 2025

L’industrie automobile marocaine a traversé une année 2025 pour le moins tumultueuse, marquée par un ensemble de défis qui ont mis à l’épreuve sa résilience et son dynamisme, des caractéristiques qui l’avaient pourtant propulsée parmi les secteurs les plus performants du royaume ces dernières années. Le ministre de l’Industrie, Ryad Mezzour, n’a pas hésité à reconnaître cette situation délicate, qualifiant cette période de « très, très difficile » pour l’industrie automobile. Mais si l’année en cours est celle d’un recul significatif, l’espoir d’un redressement ne semble pas bien loin, soutenu par la transition vers une production plus diversifiée, notamment multi-énergies.



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Une année noire pour l’industrie automobile : Le coup d’arrêt du secteur

2025 restera dans les annales comme une année noire pour l’industrie automobile marocaine. Après des années de croissance soutenue, les signes d’essoufflement sont devenus évidents. Les exportations, qui étaient la locomotive des performances économiques du pays, ont enregistré un léger recul. En effet, à fin juillet 2025, les exportations automobiles se sont élevées à 90,7 milliards de dirhams, marquant une baisse de 1,8 % par rapport à l’année précédente. Ce léger déclin s’est accentué dans le secteur de la construction automobile, avec un effondrement de 12,7 %, chiffre qui illustre l'ampleur du ralentissement de la demande en provenance d'Europe, principal marché d’exportation. Une situation qui n’a pas été sans conséquences pour les grandes entreprises implantées au Maroc, telles que Stellantis, qui ont dû faire face à des tensions techniques et organisationnelles, contribuant à l’effritement des résultats.

L’Europe, en particulier, a vu sa demande en véhicules se contracter, conséquence directe des ajustements structurels opérés par les grands acteurs de l’industrie automobile, eux-mêmes confrontés à une transition énergétique et à la réduction de leurs chaînes de production, un phénomène qui n'a pas épargné le Maroc. Le troisième trimestre de l’année a apporté une légère stabilisation de la tendance, mais il n’a pas suffi à compenser les baisses observées plus tôt dans l’année. À la fin du mois de septembre, la baisse cumulative des exportations était de 2,7 %, un signe inquiétant d’un secteur à la croisée des chemins.

Cependant, malgré les difficultés actuelles, Ryad Mezzour a exprimé une confiance renouvelée dans l’avenir du secteur automobile. En réponse à ces turbulences, le ministre a annoncé que l’industrie marocaine se réorientera vers une production multi-énergies, avec un accent particulier sur la transition énergétique. Si cette stratégie ne pourra peut-être pas tout résoudre dans l’immédiat, elle devrait offrir un levier solide pour redresser la barre à partir de 2026.

l’industrie automobile entre crise et transition énergétique, les clés du redressement ..

La transformation vers une production multi-énergies représente une évolution incontournable pour l’industrie automobile, tant au Maroc qu’à l’échelle mondiale. Le passage vers des véhicules électriques, hybrides et autres solutions à faibles émissions de carbone est désormais un impératif face aux nouvelles normes environnementales. Le Maroc, qui a su attirer des investissements importants dans l’industrie automobile ces dernières années, semble bien positionné pour saisir cette opportunité. Le pays a déjà développé un savoir-faire dans l’assemblage de véhicules, et avec les changements technologiques en cours, il pourrait jouer un rôle clé dans la production de véhicules plus écologiques.

Pour réussir cette transition, le Maroc devra impérativement surmonter plusieurs obstacles, notamment la mise à niveau de son infrastructure industrielle et la formation d’une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de la mobilité verte. En outre, il sera essentiel de renforcer les partenariats avec des acteurs internationaux du secteur, qu’il s’agisse des constructeurs ou des fournisseurs de technologies avancées.

En attendant la mise en œuvre de cette transition, plusieurs défis restent à relever. Le principal est de stabiliser le marché européen, de rehausser la compétitivité de la production locale et de diversifier les sources de demande pour les véhicules fabriqués au Maroc. Le contexte mondial, marqué par la crise économique, la montée de la concurrence asiatique et les nouveaux enjeux environnementaux, impose à l’industrie marocaine de repenser ses stratégies commerciales et son modèle de production.

Le secteur devra également s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs, qui privilégient de plus en plus des solutions écologiques et technologiquement avancées. En parallèle, les tensions internes, comme celles observées chez Stellantis, devront être résolues par une gestion plus fine des relations entre les acteurs du secteur. L’enjeu est de faire face aux changements mondiaux tout en préservant les acquis.

Dans cette perspective, la transition énergétique apparaît comme la clé du redressement du secteur. Le Maroc dispose d’atouts considérables pour réussir cette mutation, à condition que la volonté politique, les investissements et les réformes nécessaires soient mis en place. 2026 sera donc l’année où le secteur automobile marocain devra prouver qu’il a su se réinventer pour faire face aux défis actuels.





Mohamed Ait Bellahcen
Un ingénieur passionné par la technique, mordu de mécanique et avide d'une liberté que seuls l'auto... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 12 Novembre 2025

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