Dans un communiqué diffusé par l’agence officielle SPA, le ministère saoudien de l’Intérieur a confirmé l’exécution de trois ressortissants saoudiens condamnés pour le meurtre d’un citoyen soudanais. Ces mises à mort portent le total annuel à 340, dont 193 étrangers. Le rythme des annonces, quasi hebdomadaire, illustre une politique pénale assumée et soutenue par les autorités.

Un record qui dépasse celui de 2024

En franchissant le seuil de 338 exécutions recensées l’an dernier, le royaume établit un nouveau record absolu. Selon Amnesty International, qui documente les exécutions depuis 1990, l’Arabie saoudite figurait déjà en 2024 parmi les pays les plus actifs en la matière, derrière la Chine et l’Iran. Cette dynamique tranche avec l’image réformiste promue à l’international ces dernières années.

La lutte antidrogue comme moteur

Les experts pointent un facteur central : la campagne antidrogue lancée en 2023. Depuis le début de 2025, 232 exécutions sont liées à des affaires de stupéfiants, soit la majorité du total annuel. En comparaison, 117 personnes avaient été exécutées pour des crimes similaires en 2024. Les autorités ciblent en particulier le captagon, une amphétamine très répandue au Moyen-Orient, présentée comme une menace sécuritaire et sociale majeure.

Une application rigoriste de la peine capitale

Le royaume applique la peine de mort dans le cadre d’une interprétation stricte de la loi islamique, couvrant les crimes de sang, le terrorisme et le trafic de drogue. Les ONG dénoncent régulièrement l’opacité des procédures, le recours aux aveux et l’exécution de ressortissants étrangers, souvent issus de pays pauvres.

Ce nouveau record place l’Arabie saoudite au centre des critiques internationales. La question désormais est de savoir si cette politique restera durable ou si elle s’ajustera sous la pression diplomatique. À court terme, aucun infléchissement n’est annoncé par Riyad.