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Assez du Summer Body, vive le corps libre !


Rédigé par le Lundi 7 Juillet 2025

Chaque année, à l’approche de l’été, c’est le même rituel étouffant qui revient comme un boomerang : la course au "summer body". Dès le mois d’avril, les injonctions pleuvent de toutes parts : « Perds 5 kilos avant l’été », « Comment avoir un ventre plat pour la plage », « Ton programme express fessiers avant juillet », « 30 jours pour transformer ton corps »… Et tout ça, pour quoi ? Pour oser porter un short ? Pour s’autoriser à aller à la plage ? Pour mériter un regard dans un maillot de bain ?



Mais qui a dit qu’un corps devait être "prêt" pour l’été ? Est-ce qu’on exige un “autumn body” pour porter des pulls ? Un “winter body” pour se cacher sous une écharpe ? Non. Alors pourquoi, chaque été, on nous enferme dans cette obsession collective du corps conforme ? Un corps qu’on juge, qu’on scrute, qu’on surveille, qu’on évalue comme s’il avait un devoir de performance esthétique ?

 


Le summer body : une violence douce mais réelle

Le concept de "summer body" est une violence déguisée, une pression insidieuse qui ne dit pas son nom. Une pression qui prend la forme de conseils bienveillants, de challenges sportifs motivants, de photos “avant/après”, d’influenceuses au ventre creusé qui nous parlent de "self love" tout en affichant un idéal inaccessible. Mais au fond, tout cela ne fait qu’alimenter la haine du corps réel, celui qui vit, qui change, qui vieillit, qui porte des marques de vie.

C’est une pression qui, sous couvert de “bien-être” et de “santé”, pousse à l’excès, à la restriction, à la comparaison constante, au rejet de soi. On fait croire qu’on le fait pour “soi”, pour “se sentir bien”, mais qui oserait dire que l’on ne subit pas les regards ? Que l’on ne ressent pas cette gêne sur la plage, cette envie de cacher son ventre, ses cuisses, sa cellulite ? Cette honte sociale, elle est fabriquée. Et elle est genrée.


Le corps des femmes, cible préférée du marché

Il faut le dire clairement : ce sont les femmes qui subissent le plus fortement cette tyrannie du summer body. Depuis l’enfance, on leur apprend que leur corps est un projet à corriger, à lisser, à contrôler. La peau doit être douce, la taille fine, les fesses rebondies, les jambes longues, la poitrine tonique. Et surtout : pas de poils, pas de cellulite, pas de ventre qui dépasse. La liste est sans fin.

Tout ça pour quoi ? Pour plaire. Pour se conformer à un idéal de beauté qui n’existe que dans les retouches, les filtres, les publicités. Et pendant qu’on se bat contre notre reflet dans le miroir, que fait l’industrie ? Elle vend. Des régimes, des soins, des produits minceur, des séances de coaching, des crèmes “anti-capitons”... Le summer body, ce n’est pas un objectif de vie. C’est un business.


Rappel essentiel : un corps n’est pas un objet à exposer

Ton corps n’a pas à être validé pour exister. Il n’a pas à se plier aux saisons, ni aux standards d’Instagram. Il n’a pas besoin de maigrir pour aller nager, de se tonifier pour être heureux, de se cacher pour ne pas déranger.

Un corps, c’est avant tout un outil pour vivre. Pour marcher, rire, danser, respirer, aimer, pleurer, créer, bouger, se reposer. Un corps peut être gros, maigre, malade, musclé, flasque, amputé, marqué – il reste un corps légitime.


L’été, ce n’est pas un test de beauté. C’est un droit à la joie.

Assez de culpabilité. Assez de régimes avant les vacances. Assez de ces voix qui nous disent qu’on est “trop ceci” ou “pas assez cela”. Ce n’est pas ton corps qui doit changer, c’est le regard que la société porte sur lui.

L’été, c’est fait pour profiter. Pour se baigner sans se cacher. Pour bronzer sans complexe. Pour savourer une glace sans compter les calories. Pour marcher en robe ou en short, peu importe la taille qu’on fait. Pour exister pleinement, dans un corps libre.


On brûle le mythe. On choisit la liberté.

Non, ton corps n’a pas à être “prêt pour l’été”. Il est prêt parce qu’il est là. Parce qu’il t’appartient. Parce que tu le vis, et que tu en es fièr.e.

Alors au diable les standards, les injonctions, les photos retouchées et les promesses miracles. Ce qu’on veut pour l’été (et toute l’année), c’est un corps libre, un esprit en paix, et une vie sans filtre.

C’est pas ton corps qui doit changer, c’est le monde qui doit arrêter de vouloir le contrôler.


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Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC. Dompteuse de mots, je jongle avec... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 7 Juillet 2025

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