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Attention, votre pied qui bouge peut rendre fou votre voisin !


Vous ne supportez pas les petits gestes répétitifs des autres ? Vous souffrez peut-être de misokinésie. Un trouble courant, méconnu… et surprenant !
Une personne sur trois serait affectée par une intolérance aux gestes répétitifs
Ce trouble méconnu pourrait bien expliquer vos sautes d’humeur en open-space
Sensibilité visuelle ou réelle gêne ? La misokinésie décryptée avec humour et sérieux



Bonjour à vous qui lisez ces lignes entre deux notifications WhatsApp ou en tapotant du pied sans vous en rendre compte.

Et si je vous disais qu’un simple mouvement répétitif – croiser et décroiser les jambes, cliquer frénétiquement sur un stylo ou balancer un genou en réunion – pouvait sérieusement gâcher la journée de quelqu’un ? Bienvenue dans le monde discret, mais bien réel, de la misokinésie.

Et devinez quoi ? Je suis concerné… et peut-être vous aussi !

 

​La misokinésie, c’est quoi exactement ?

On connaît déjà la misophonie, cette réaction intense à certains sons comme le mâchonnement ou les reniflements. La misokinésie, c’est sa cousine visuelle : elle désigne une aversion – parfois très forte – aux mouvements répétitifs et involontaires des autres. Typiquement, ce sont ces petits gestes anodins : doigts qui pianotent, jambes qui s’agitent, sourcils qui frémissent, voire une bouche qui mâchonne un chewing-gum avec un peu trop d’entrain.

Ce trouble discret, longtemps passé sous les radars médicaux, touche pourtant plus de monde qu’on ne l’imagine. Une étude canadienne menée en 2021 par l’Université de la Colombie-Britannique révélait que près d’un tiers des participants ressentaient une gêne notable à la vue de ces mouvements.

​Quand l’agacement devient un réflexe incontrôlable

Imaginez la scène : vous êtes dans un open-space ou un café tranquille, et la personne en face commence à agiter frénétiquement son pied. Au début, vous essayez de vous concentrer, de faire abstraction. Puis, sans prévenir, l’irritation grimpe, comme une vague silencieuse. Ce n’est pas de la colère, ni même de l’anxiété. Juste une sorte de tension nerveuse, comme si ce petit mouvement volait votre énergie mentale.

Moi-même, j’ai mis des années à comprendre pourquoi certaines réunions me mettaient mal à l’aise alors que tout semblait normal. Ce n’était pas le fond de la discussion, mais bien ce collègue qui secouait sa jambe comme un métronome humain. C’est là que j’ai découvert le mot : misokinésie. Et soudain, tout s’est éclairé.

Les chercheurs penchent pour une explication liée à notre cerveau. Plus précisément, au système des neurones miroirs – ceux-là mêmes qui nous permettent d’« imiter » ou ressentir ce que l’autre vit, presque par mimétisme. Quand nous observons un mouvement répétitif, notre cerveau le « joue » en interne… et parfois, il sature.

Certaines personnes seraient tout simplement plus sensibles à ces signaux, comme si leur cerveau amplifiait ces gestes, au point de provoquer une gêne, voire une forme de souffrance psychique. Rien de pathologique, rassurez-vous. Mais un vrai facteur de stress au quotidien.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la misokinésie ne touche pas seulement les personnes hypersensibles ou perfectionnistes. Selon les chercheurs canadiens, elle est extrêmement fréquente, bien que rarement diagnostiquée. Elle peut apparaître dès l’adolescence et s’installer durablement à l’âge adulte.

Cependant, les personnes souffrant d’anxiété sociale, de stress chronique ou de troubles attentionnels (comme le TDAH) seraient davantage concernées. En effet, ces profils ont souvent une tolérance plus faible aux stimuli parasites, ce qui rend ces gestes récurrents particulièrement dérangeants.

Faut-il en parler à un médecin ? Et peut-on y faire quelque chose ?
Bonne nouvelle : ce n’est pas une maladie grave. Mais si cela vous handicape au quotidien (perte de concentration, tensions sociales, irritabilité…), il est important d’en parler. Pas forcément à un psychiatre tout de suite, mais au moins à votre médecin traitant ou un psychologue.

Certaines approches peuvent vous aider à atténuer l’impact :

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), pour apprendre à identifier les pensées négatives qui amplifient l’agacement.
La pleine conscience (mindfulness), pour détourner l’attention du geste perturbant.
Des astuces simples : changer de place dans une réunion, mettre un petit objet visuel agréable dans votre champ de vision, ou écouter de la musique sans paroles si possible.

Et du côté des autres : faut-il leur en vouloir ?
Non. Parce que la plupart des gens ne se rendent même pas compte qu’ils bougent. Ces gestes sont souvent des décharges inconscientes de stress, d’ennui ou de nervosité. Exiger d’eux qu’ils arrêtent, c’est comme demander à quelqu’un de ne pas respirer fort quand il est essoufflé.

La clé est donc, comme souvent, la communication. Expliquer avec calme : "Excuse-moi, ton mouvement me perturbe un peu, tu pourrais le limiter ?". Le simple fait de verbaliser peut apaiser. Et si vous êtes du genre à gigoter sans arrêt, essayez d’en prendre conscience, au moins dans les moments partagés.

Cela peut paraître paradoxal, mais être sensible aux gestes des autres peut aussi être une force. Les personnes misokinésiques ont souvent une grande capacité d’observation, une attention fine aux détails non verbaux. Des qualités précieuses en négociation, en enseignement, ou dans le domaine artistique.

En identifiant cette hypersensibilité, on peut mieux l’apprivoiser. Et qui sait, en rire aussi. Car oui, il m’arrive encore de fixer avec insistance une jambe qui s’agite… puis de détourner le regard, de respirer, et de relativiser. Ce n’est qu’un geste. Un petit geste parmi mille autres.

Alors, et vous ? Avez-vous déjà ressenti ce pincement d’agacement en regardant quelqu’un jouer avec son stylo ou tapoter du pied ? Peut-être êtes-vous, sans le savoir, un(e) misokinésique qui s’ignore. Pas d’inquiétude : on vit très bien avec. À condition de le reconnaître… et d’en sourire.

Car parfois, c’est en mettant un mot sur une sensation étrange qu’on commence à l’apprivoiser. Et franchement, si vous avez tenu jusqu’à la fin de cet article sans sursauter à la moindre distraction autour de vous… chapeau !
 

misokinésie, gestes répétitifs, hypersensibilité, agacement visuel, santé mentale, stress, trouble neurologique, mouvement inconscient, irritabilité, concentration


Vendredi 13 Juin 2025



Rédigé par La rédaction le Vendredi 13 Juin 2025

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