Une relance sportive sous haute tension
Dans l’univers de la NBA, un « lock-out » désigne un arrêt forcé des compétitions par désaccord entre joueurs et dirigeants. Au Maroc, c’est un autre type de blocage qui a frappé le basketball. En avril dernier, c’est Mostafa Aourach lui-même qui avait décidé de geler les compétitions, en conflit ouvert avec le ministère.
Depuis, une commission provisoire, dirigée par Driss Chraïbi, a été mise en place pour remettre le ballon en jeu. Objectif prioritaire : relancer le championnat. Pari tenu, selon Chraïbi : « Le redémarrage s’est fait grâce à une dynamique collective et au sérieux de l’équipe. Nous préparons aussi une feuille de route pour les cinq prochaines années. Elle pourra être adoptée, ou non, par la future direction ».
Les playoffs reprendront dès le retour du FUS de la Basketball Africa League, et la Coupe du Trône est également maintenue. Sur le plan purement sportif, les signaux sont au vert.
Des tensions administratives toujours vives
Mais derrière cette reprise, les tensions institutionnelles restent vives. Driss Chraïbi évoque des zones d’ombre, notamment l'absence de documents financiers cruciaux à l’établissement d’un état des lieux complet. Mostafa Aourach, lui, affirme avoir transféré ces documents à un cabinet indépendant, refusant de les remettre directement à la commission.
« Je ne peux pas transmettre des documents à une personne qui m’a attaqué publiquement. J’ai demandé à ce qu’ils soient traités de manière neutre », explique-t-il.
Autre sujet de discorde : les conditions de passation de pouvoir. Aourach fustige une transition menée sans concertation : « Ils sont entrés à la Fédération sans prévenir, sans passer par le bureau fédéral. Ce n’est pas ainsi qu’on gère une institution nationale. » Driss Chraïbi rétorque que l’ex-président a bien été informé. Ce dernier nuance : « J’étais à Nador, pas à Rabat. J’ai reçu le courrier trop tard, et personne ne m’a appelé directement. Il a mon numéro pourtant. »
Des élections sous surveillance
Concernant les élections promises dans un délai de 3 à 6 mois, conformément à la loi 30-09, Driss Chraïbi assure qu’elles seront transparentes et régulières. Mais Mostafa Aourach accuse son successeur de vouloir manipuler le processus : « Il cherche à organiser une élection sur mesure. Ce n’est pas une entreprise privée ici, mais une fédération nationale qui gère plus de 140 clubs. Elle doit rester au service de ses membres, pas d’intérêts personnels. »
Entre rebond sportif et temps mort institutionnel
En apparence, le basket marocain retrouve des couleurs sur le terrain. Mais en coulisses, la gouvernance reste en crise. Depuis plusieurs années, la discipline souffre d’un manque de stabilité, de conflits internes et de problèmes structurels qui empêchent son développement.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus simplement de faire rebondir la balle, mais bien de sortir définitivement d’un « time-out » institutionnel qui freine l’avenir de tout un sport.












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