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Billet HFF : Très chère austérité !


Rédigé par le Samedi 5 Décembre 2020

Contrairement aux instructions du Chef du gouvernement qui avait recommandé, au début de la crise sanitaire , une politique d'austérité à travers la réduction des dépenses futiles ou inappropriées , plusieurs départements et entreprises publiques n'en font qu'à leur tête et continuent de gaspiller des deniers publics comme si la conjoncture n'était pas assez difficile et comme si la crise n'allait pas s'installer pour de longs mois encore.



Billet HFF :  Très chère austérité !
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Il y a un réel problème qui se pose pour le chef du gouvernement et il serait bien inspiré de le  régler au plus vite  car comment expliquer que les instructions de Mr El Othmani ne soient pas respectées !? 
 
Privilèges en haut, austérité en bas et taxes pour le marocain moyen .
 
Si la politique d'austérité  décidée par l'exécutif ne correspond qu'à des instructions orales qui s'envolent avec le vent , c'est qu'il y a un problème urgent à régler de manière concrète !
 
Effectivement , si la volonté de l'exécutif ne se traduit pas par des orientations claires et cohérentes qui mettront chaque département et chaque entreprise publique devant ses responsabilités  , il va y avoir un risque majeur et concret que les marocains les plus défavorisés vont se demander , de plus en plus, s'ils ne sont pas les seuls à payer la facture de la crise sanitaire et de faire les frais de l'austérité , et de surcroît un peu plus depuis que les retombées sociales et économiques de la crise sanitaire sont devenues dures à supporter chez les couches vulnérables. 
 
Populisme aidant,  beaucoup de marocains vont être tentés,  si ce n'est pas encore le cas, de croire qu'ils sont les dindons de la farce du budget de l'Etat puisque le haut débit continue de couler tranquillement pour les hauts responsables qui se croient tout permis puisque intouchables et ayant très peu de chances d'être inquiétés,  faute de véritable tradition de reddition des comptes, alors que le peuple n'a plus que ses yeux pour pleurer sa précarité en absence d'alternatives crédibles. 
 
Menaces sur la classe moyenne , et impôts sur les salariés 
 
Et la très controversée  loi de finances 2021 , jugé  impopulaire et anti-sociale , comporte non seulement une contribution de solidarité qui n'en finit plus de provoquer remous et mécontentement,  mais dans ce texte rien n'indique que le pays est en état d'urgence sanitaire depuis huit mois déjà , rien ne montre que la santé publique est une priorité actuellement ou que l'Etat compte vraiment faire un effort budgétaire sans surtaxer une catégorie de salariés  et sans prendre directement dans la poche des citoyens. 
 
Pour des raisons de stabilité sociale et de cohérence politique, l'Etat aurait dû avoir l'intelligence de faire des coupes budgétaires sur son  train  de vie  sans malmener le pouvoir d'achat des marocains. Pour cela , il aurait fallu un maximum de volonté politique chez le gouvernement afin de dissiper ce sentiment largement  partagé qui veut que l'Etat est généreux avec  la minorité de privilégiés et trop injuste avec la majorité des contribuables. Une volonté politique dont auraient dû faire preuve également les élus de la Nation et même les partis de l'opposition. Pendant ce temps , les élus sont trop occupés avec la liquidation de leur pensions qui va les aider à en mettre davantage dans leurs poches. 
 
Entre nous,  c'est trop facile voire même  lâche politiquement de faire semblant de décréter l'austérité et puis créer des fonds et les alimenter en se se servant à travers des prélèvements à la source .
 
Quant au parti de l'Istiqlal il avait qualifié cette loi de finances 2021 d' hybride, de décevante et menaçant la classe moyenne et les TPME. Pour le parti de la Balance, "  Au lieu de prendre des décisions réformatrices, le gouvernement a choisi de tendre la main dans la poche des citoyens de la classe moyenne,, l'exécutif insistant pour adopter des choix et une politique "libéralistes" dont la crise a prouvé l'inefficacité et la péremption." 
 
Quand le train de vie de l'Etat se sert dans les poches des citoyens.
 
Gouverner, c'est prévoir et la responsabilité politique de la majorité est celle d'étouffer les tensions sociales et les ingrédients du mécontentement qui pourraient facilement et en un clin d'oeil s'amplifier,  exploser et  devenir incontrôlable surtout si rien n'est fait pour atténuer les frustrations et le sentiment d'injustice !
Pour ceux qui n'ont pas la mémoire courte , de récents Hirak avaient à leur origine des sentiments de mépris et d'injustice, que les marocains appellent Hogra, qui lorsqu'ils se propagent comme une traînée de poudre peuvent rapidement donner naissance à des mouvements sociaux de protestation très violents !
 
Un retour à l'orthodoxie et à la rigueur budgétaires sont indispensables par les temps qui courent afin de sauvegarder un minimum d'équité sociale et de stabilité.

 Oui, mais à quel saint se vouer !? 
 
Vu ce qui est en train de se passer actuellement auprès de certaines administrations , il est évident que le gouvernement Elothmani doit revoir sa copie avant qu'il ne soit trop tard. 
 
Qu'en pensent le ministère de l'économie et la Cour des Comptes.? 
 
En attendant, dans la conjoncture actuelle où de nombreux secteurs sont au bord de l'asphyxie et de la faillite , cette situation est scandaleuse de manière flagrante car elle renvoie des signaux négatifs pour la confiance et le moral des ménages,  et désastreux pour la compétitivité des entreprises, la reprise économique et éventuellement la création d'emplois. 
 
 
Par Hafid Fassi Fihri  





Hafid Fassi fihri
Hafid Fassi Fihri est un journaliste atypique , un personnage hors-normes . Ce qu'il affectionne,... En savoir plus sur cet auteur
Samedi 5 Décembre 2020

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