140 milliards et un cap : reconstruire la confiance avec la génération qui bouscule
D’abord, le signal macro-politique : placer école et hôpital en tête de liste, c’est reconnaître que la stabilité se fabrique dans les salles de classe et les salles de soins, pas seulement dans les décrets. La jeunesse n’a pas réclamé des slogans, mais des preuves. Ces preuves, ce sont des professeurs en face des élèves dès la rentrée, des urgences désengorgées, des centres hospitaliers universitaires ouverts à temps et correctement dotés, des filières de soins qui fonctionnent hors des grandes métropoles. L’injection budgétaire crée la possibilité ; seule la chaîne d’exécution — marchés, délais, maintenance, ressources humaines — fait la différence entre l’annonce et l’amélioration vécue.
Ensuite, la grammaire de la confiance. Les réponses apportées à la colère juvénile valent engagement : si les postes promis ne se traduisent pas en classes tenues et en lits opérationnels, la dissonance sera coûteuse. L’État social ne se déclare pas, il se prouve. Cela implique une gouvernance de projet plus serrée : tableaux de bord publics, responsabilités nominatives, évaluations trimestrielles, sanctions en cas de retards, récompenses en cas de livrables tenus. La politique cesse d’être incantatoire lorsqu’elle accepte d’être mesurée.
Troisième axe, la qualité démocratique. Les réformes évoquées des partis et du cadre électoral — moralisation des candidatures, intégrité du scrutin, encouragement à la participation des jeunes et des femmes — ne sont pas accessoires. Elles conditionnent la durabilité des investissements sociaux. Un système politique qui filtre mal ses élites ou tolère l’argent facile dans la compétition électorale mine l’adhésion aux politiques publiques, quels que soient les budgets. Il est salutaire, dès lors, que l’on parle non seulement de moyens, mais de règles du jeu : qui nous représente, avec quelles obligations de probité, et sous quel contrôle citoyen.
Sur le plan des libertés et de l’État de droit, les avancées procédurales — clarification des mécanismes de contrôle de constitutionnalité, renforcement des garanties — répondent à une intuition simple : on ne répare pas la fracture civique sans offrir des voies d’expression et de recours. La jeunesse ne revendique pas l’impunité ; elle exige la lisibilité des règles et la cohérence dans leur application.
Ensuite, la grammaire de la confiance. Les réponses apportées à la colère juvénile valent engagement : si les postes promis ne se traduisent pas en classes tenues et en lits opérationnels, la dissonance sera coûteuse. L’État social ne se déclare pas, il se prouve. Cela implique une gouvernance de projet plus serrée : tableaux de bord publics, responsabilités nominatives, évaluations trimestrielles, sanctions en cas de retards, récompenses en cas de livrables tenus. La politique cesse d’être incantatoire lorsqu’elle accepte d’être mesurée.
Troisième axe, la qualité démocratique. Les réformes évoquées des partis et du cadre électoral — moralisation des candidatures, intégrité du scrutin, encouragement à la participation des jeunes et des femmes — ne sont pas accessoires. Elles conditionnent la durabilité des investissements sociaux. Un système politique qui filtre mal ses élites ou tolère l’argent facile dans la compétition électorale mine l’adhésion aux politiques publiques, quels que soient les budgets. Il est salutaire, dès lors, que l’on parle non seulement de moyens, mais de règles du jeu : qui nous représente, avec quelles obligations de probité, et sous quel contrôle citoyen.
Sur le plan des libertés et de l’État de droit, les avancées procédurales — clarification des mécanismes de contrôle de constitutionnalité, renforcement des garanties — répondent à une intuition simple : on ne répare pas la fracture civique sans offrir des voies d’expression et de recours. La jeunesse ne revendique pas l’impunité ; elle exige la lisibilité des règles et la cohérence dans leur application.
De l’annonce au résultat : comment l’État social peut convaincre la rue
Le contexte régional, lui, impose sérénité et méthode. Le dossier du Sahara demeure une variable stratégique qui mobilise diplomatie, sécurité et économie. Les signaux internationaux récents plaident pour des négociations accélérées, un langage plus opérationnel et des garanties réalistes. Dans cet environnement, la meilleure politique intérieure — école solide, hôpitaux fiables, institutions crédibles — est aussi la meilleure politique extérieure : elle augmente le capital de confiance du pays, sa résilience et son pouvoir d’attraction.
Reste la question centrale : comment convertir 140 milliards et 27 000 postes en effets visibles d’ici douze à dix-huit mois ? Cinq leviers s’imposent :
1) Planification fine : prioriser les zones en déficit critique — rural, périurbain — par des critères transparents.
2) Ressources humaines : contractualiser des objectifs de présence et de performance, tout en offrant formation continue et progression de carrière.
3) Maintenance et achats : passer d’une logique d’équipement ponctuel à des contrats de service, avec obligations de disponibilité.
4) Numérique utile : dossiers médicaux partagés, plateformes d’affectation des enseignants, indicateurs publics en temps quasi réel.
5) Coproduction locale : impliquer collectivités, associations de parents, ordres professionnels dans le suivi des chantiers et des résultats.
La jeunesse, enfin, n’est pas seulement une catégorie à servir : c’est un partenaire à intégrer. Donner des sièges — réels, non décoratifs — aux moins de 30 ans dans les instances de concertation sectorielle, expérimenter des budgets participatifs ciblés éducation-santé, ouvrir les données publiques : voilà des gestes qui convertissent la défiance en participation.
Cette séquence politique ne sera historique que si elle passe l’épreuve des faits. Les moyens sont là, les attentes aussi. À présent, tout se joue dans la chaîne courte qui relie le Dirham budgétaire à l’heure de cours et à l’acte de soin. C’est là que se gagne — ou se perd — la bataille de la confiance.
Reste la question centrale : comment convertir 140 milliards et 27 000 postes en effets visibles d’ici douze à dix-huit mois ? Cinq leviers s’imposent :
1) Planification fine : prioriser les zones en déficit critique — rural, périurbain — par des critères transparents.
2) Ressources humaines : contractualiser des objectifs de présence et de performance, tout en offrant formation continue et progression de carrière.
3) Maintenance et achats : passer d’une logique d’équipement ponctuel à des contrats de service, avec obligations de disponibilité.
4) Numérique utile : dossiers médicaux partagés, plateformes d’affectation des enseignants, indicateurs publics en temps quasi réel.
5) Coproduction locale : impliquer collectivités, associations de parents, ordres professionnels dans le suivi des chantiers et des résultats.
La jeunesse, enfin, n’est pas seulement une catégorie à servir : c’est un partenaire à intégrer. Donner des sièges — réels, non décoratifs — aux moins de 30 ans dans les instances de concertation sectorielle, expérimenter des budgets participatifs ciblés éducation-santé, ouvrir les données publiques : voilà des gestes qui convertissent la défiance en participation.
Cette séquence politique ne sera historique que si elle passe l’épreuve des faits. Les moyens sont là, les attentes aussi. À présent, tout se joue dans la chaîne courte qui relie le Dirham budgétaire à l’heure de cours et à l’acte de soin. C’est là que se gagne — ou se perd — la bataille de la confiance.












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