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Comment Israël a coulé l’Occident


Rédigé par le Jeudi 19 Octobre 2023

Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou, va sûrement entrer dans les annales de l’Histoire comme l’une des pires calamités qui ont affecté Israël et entraîné ses soutiens occidentaux dans les abysses du discrédit.



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Non pas que les dirigeants israéliens qui l’ont précédé étaient plus respectueux des droits des Palestiniens, mais aucun n’aurait fait preuve d’autant de médiocrité.

Les Israéliens ne lui pardonneront jamais de s’être laissé surprendre par le Hamas et ses alliés de la résistance armée palestinienne, le 7 octobre 2023, alors que tout le Proche Orient bruissait, depuis plusieurs mois, de rumeurs à propos d’une grande opération en cours de préparation à Gaza.

Les Moukhabarat égyptiennes et la CIA américaine ont également sonné l’alarme, quelques jours avant le déclenchement de l’attaque aux alentours de la bande de Gaza, mais rien n’y fit. Les agents du Mossad devaient, peut-être, danser dans une rave party.

Et pendant près de cinq heures après le déclenchement de l’opération « Déluge d’Al Aqsa », l’armée, les services de sécurité et les responsables israéliens étaient aux abonnés absents.

Netanyahou peut s’estimer heureux que les combattants du Hamas ne soient pas allés le chercher chez lui, à Tel-Aviv, pour l’emmener séjourner quelques temps à Gaza aux frais des Palestiniens.

De mauvais calculs

Assoiffés de vengeance et de sang, les Israéliens ont lancé leur propre opération, « Epées de fer », contre Gaza, bombardant à tout-va, sans chercher à distinguer les combattants du Hamas des civils innocents.

Il est également évident que l’armée israélienne se moque royalement du sort des Israéliens capturés le 7 octobre et détenus par le Hamas à Gaza. Il n’est pas sûr que leurs proches votent à nouveau pour Netanyahou.

De toute évidence, les Israéliens avaient d’autres calculs en tête. La réaction israélienne à l’attaque du Hamas est le prétexte idéal afin de chasser les Gazaouis vers le désert du Sinaï, en Egypte. Un nettoyage ethnique vaut bien le sacrifice de quelques vies israéliennes.

Pas plus brillants que Netnayahou, les dirigeants des pays occidentaux se sont précipités pour soutenir Israël, en évitant soigneusement de parler des territoires palestiniens occupés par Israël, de l’expansion de la colonisation en Cisjordanie et de la solution à deux Etats, telle que pourtant stipulée par la résolution 242 de l’Onu datant du 29 novembre 1947.

La fidélité des pays occidentaux à leur allié israélien est allée jusqu’à donner à Tel-Aviv un blanc-seing pour procéder à des crimes de guerre à Gaza.

Les dimensions de la catastrophe

Le comble de l’abomination s’est produit le 17 octobre, quand une bombe israélienne, probablement de fabrication américaine, a été lancée sur l’hôpital Al Ahli, à Gaza, faisant près de 500 morts et des centaines d’autres blessés.

Même si la responsabilité du crime est évidente, la mauvaise blague d’un débris de roquette palestinienne qui aurait fait autant de dégâts ne tromperait même pas un gamin, les dirigeants des pays occidentaux ont quand même continué à soutenir aveuglément les Israéliens.

Ils avaient, toutefois, oublié qu’ils ont passé les 20 derniers mois à dénoncer la Russie pour exactement les mêmes raisons. Et de se rendre compte que les autres pays du monde étaient en train de les observer et de mesurer leur degré de duplicité.

C’est, en termes d’image, une catastrophe aux dimensions cosmiques pour l’Occident, dit simplement et sans exagération.

Comme il faut bien quelques condiments pour rehausser le goût aigre de l’amertume, le monde a été témoin des images de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, apeurée, se précipiter dans un abri souterrain à Tel-Aviv, après une alerte aux missiles palestiniens.

De mauvaises langues prétendent qu’elle en a profité pour vérifier si les stocks de vaccins contre le Covid étaient bien alimentés ou s’il fallait envoyer un sms à Pfizer pour y remédier, en tant que présidente de "la commission"…Une histoire qui est, toutefois, difficile à vérifier.

A plat-ventre, tous !

L’image la plus marquante et expressive de la déchéance de l’Occident collectif est, cependant, celle des membres de la délégation allemande accompagnant le chancelier Olaf Scholz, dans sa récente visite en Israël, tous couchés à plat-ventre sur le tarmac de l’aéroport de Tel-Aviv Ben-Gourion.

Heureusement pour les Allemands qu’il s’agissait de missiles palestiniens de fabrication artisanale, peu précis, et non de missiles hypersoniques russes, guidés par Glonass, le Gps russe.

On s’imagine l’empereur de Prusse, Frédéric II, dit le Grand, en train de se retourner dans sa tombe.

Il va de soi que le Tsar Poutine de toutes les Russies n’allait pas manquer une pareille occasion pour tenter de mettre les Occidentaux hors-jeu au Proche-Orient et proposer la médiation de la Russie entre les deux belligérants.

La Russie ne s’est pas prise au Hamas, suite à l’attaque du 7 octobre, se contentant de condamner la mort de civils des deux camps. En se gardant de prendre parti dans ce conflit, la Russie s’est donné l’opportunité de se poser en arbitre.

Clin d’œil complice aux Palestiniens, le président Poutine a comparé le siège de Gaza, privée de nourriture, d’eau et d’électricité par Israël, à celui de Leningrad, pendant la 2ème guerre mondiale.

A titre indicatif, Vladimir Poutine est natif de Leningrad, où ses deux frères, Albert et Viktor, sont morts durant ledit siège de la ville par les Nazis.

L’enjeu arabe

Il est évident que le président Poutine se frotte les mains de satisfaction. Non seulement l’appui des pays occidentaux à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie va diminuer, du fait de la réorientation d’une partie du flux vers Israël, mais Moscou peut également se prévaloir d’une meilleur image de marque auprès des peuples arabes.

A contrario, le France, qui a pris fait et cause pour Israël et est allé jusqu’à interdire sur son territoire les manifestations pro-palestiniennes, a définitivement enterré sa politique arabe, promue par le Général De Gaulle en son temps.

Sauf que comparer le président Emmanuel Macron au Général De Gaulle, c’est déjà faire grave insulte à ce dernier.
 
Pendant ce temps, le président américain, Joe Biden, a dû faire sécuriser son voyage en Israël par sa propre armée, pour ne pas avoir à se coucher à plat-ventre à Tel-Aviv, réputée capitale de la gay-pride. Vu son âge et son état de santé, il aurait eu beaucoup de peine à s’en relever.

L’homme par qui tout est arrivé

Les Etats-Unis sont, néanmoins, bien embarrassés. Les Egyptiens, qui ne sont pas du tout stupides, refusent de jouer le jeu de Washington et Tel-Aviv, en acceptant sur leur territoire les Palestiniens qu’Israël voudrait chasser de Gaza. Le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, a été on ne peut clair à ce sujet.

Le Caire, qui peine à faire face à ses propres problèmes socioéconomiques, sait très bien que Gazaouis risquent de ne plus jamais retourner chez eux, Israël ayant déjà un antécédent de nettoyage ethnique, en 1948.

Le Roi Abdallah II de Jordanie n’en pense pas moins. La rencontre qui devait avoir lieu le 18 octobre à Amman, réunissant le président américain Biden, le Roi Abdallah II de Jordanie et les présidents égyptien Al Sissi et palestinien, Mahmoud Abbas, a été tout simplement annulée.

De fait, ce sont toutes les capitales arabes qui ont normalisé leurs relations avec Tel-Aviv qui se trouvent, aujourd’hui, également bien embarrassées. Leurs opinions publiques sont chauffées à blanc par les bombardements israéliens à Gaza.

Benyamin Netanyahou, qui s’est allié à l’extrême droite israélienne pour constituer son gouvernement, fin 2022, et éviter ainsi la prison pour corruption, aurait ainsi causé plus de tort à Israël et ses alliés occidentaux que toutes les factions armées palestiniennes réunies.

Si ce n’était ses crimes commis contre les Palestiniens, « Bibi » aurait bien mérité un « standing-ovation » de la part des Arabes, avec plein d’accolades et de gros bisous, pour les services (indirectement) rendus à la cause palestinienne et pour être parvenu (à son corps défendant) à réunifier les Musulmans, Sunnites et Chiites, qui ne se supportent pourtant même pas en photo, contre Israël.

Bravo, l’artiste !





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 19 Octobre 2023

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