Le sujet du trafic de drogue n’a jamais déserté la scène internationale. Il refait aujourd’hui surface avec force, après la spectaculaire saisie de plus de 15,3 tonnes de résine de cannabis à Almería, dans le sud-est de l’Espagne. Cette opération d’envergure, menée conjointement par les autorités marocaines, espagnoles et françaises, a permis d’intercepter un camion en provenance de Nador, lourdement chargé de haschich destiné à inonder le marché européen.
Il n’est un secret pour personne que le Maroc, historiquement, reste un territoire où le trafic de stupéfiants prospère encore, malgré des efforts constants des autorités pour limiter son emprise et empêcher sa diffusion dans le royaume.
Ces dernières années, plusieurs opérations d’envergure ont été menées, démantelant des réseaux et saisissant des cargaisons record. Ces succès illustrent l’engagement du Maroc à juguler ce fléau, qui demeure néanmoins un problème social persistant.
Ces dernières années, plusieurs opérations d’envergure ont été menées, démantelant des réseaux et saisissant des cargaisons record. Ces succès illustrent l’engagement du Maroc à juguler ce fléau, qui demeure néanmoins un problème social persistant.
Renforcer la coopération et multiplier les efforts conjoints
Dans cette perspective, la coopération internationale apparaît comme un levier indispensable. En unissant leurs moyens, les pays touchés par les trafics transnationaux peuvent renforcer leurs contrôles douaniers et multiplier les dispositifs conjoints pour contrer les réseaux les plus puissants. Il est essentiel que la lutte se fasse dès la source, en veillant à ce que les cultures de cannabis soient exclusivement réservées à un usage médical strictement encadré.
Au niveau national : prévenir, encadrer et accompagner
Parallèlement à la répression, la prévention et l’accompagnement restent cruciaux. Comme l’a souligné Nadia Touhami, vice-présidente de la Chambre des représentants, lors de la première réunion du Réseau international de la législation en matière de drogues tenue à Vienne les 24 et 25 juin 2025, la lutte contre la toxicomanie exige une approche intégrée combinant prévention, prise en charge médicale et réinsertion sociale. Elle a plaidé pour une évolution des législations vers des modèles thérapeutiques, tout en consolidant la coopération internationale et la protection des populations vulnérables, notamment les jeunes, trop souvent pris dans l’engrenage d’une dépendance insidieuse.
Ainsi, si l’éradication totale du trafic de drogue peut sembler un défi colossal, elle demeure envisageable, à condition qu’existe une véritable volonté politique et morale, suffisamment forte pour ne pas céder aux intérêts matériels considérables que ce commerce illicite peut générer. C’est précisément cette détermination collective qui permettra de préserver la santé publique et de rendre nos sociétés moins perméables à la violence et à la corruption qu’alimentent les trafiquants.
JJ Stagiaire Samah Ibn Ahmed